La Course au bonheur, de Maggie Lehrman

Par Mahochita

« Prenez garde à vos désirs.« 

 Genre : Contemporain, Fantastique, Jeunesse
 Nationalité : France
 Date de publication : 2018
 Éditeur : Casterman

Traduction : Antoine Pinchot

Note     


Résumé :

Kay : En changeant les traits de mon visage, je croyais que je serais plus entourée, mieux aimée mais il n’en a rien été.

Win : C’est surtout la nuit. Ou plus précisément quand le soir tombe, quand j’embrasse Ari que pourtant j’aime tant. Quelque chose me fait si mal que je suffoque.

Ari : J’ai voulu t’oublier, Win, j’ai voulu oublier l’amour même. Et j’ai payé. En oubliant aussi ce que j’aimais le plus au monde : danser.

Diana : Mes amis changent, je les trouve différents, distants. Ou ils se tiennent trop près, comme Kay, si gentille, si étouffante, si écoeurante. Et si Ari elle aussi me cacher des choses ?


Mon avis :

Qui, ne serait-ce qu’une fois, n’a jamais souhaité modifier quelque chose dans sa vie ? Vous savez, ce détail qui nous obsède, qu’il soit physique ou mental ou même un souvenir, et que nous aimerions supprimer ou modifier, pensant qu’il fait obstacle à notre bonheur. Tout serait plus simple n’est-ce pas ? Oui mais, avons nous vraiment conscience des conséquences si on n’y parvenait ? Je ne peux répondre à cette question. Mais je suis sûr d’une chose, c’est que ce roman, qui nous offre une possibilité de réponse, est tout bonnement une petite merveille !

Et j’aurais presque envie de dire que je pèse mes mots tant j’ai été charmée par ma lecture. Déjà, rien qu’en lisant le résumé, qui dévoile juste ce qu’il faut et est assez intriguant, j’étais conquise. Mais, sincèrement, je ne m’attendais pas à être aussi emballée. Tous les ingrédients sont réunis pour passer un vrai bon moment de lecture. Ce moment magique où vous ne parvenez plus à lâcher votre roman, pas même un instant et que vous dévorez rapidement.

Tout d’abord, prenons le temps de nous pencher sur l’intrigue. Ce n’est pas une mais bien plusieurs histoires que nous suivons en parallèle les unes des autres. Et bien que celles-ci semblent toutes autonomes au premiers abords, on se rend vite compte qu’elles sont en réalité toutes liées. C’est pour moi l’un des points forts de cette histoire. Plus on avance dans notre lecture et plus on découvre de nouveaux éléments qui relient chacune des histoires entre-elles. De là, on ne cesse de vouloir en apprendre plus, pour connaître le fin mot de l’histoire. Car oui, le suspens est présent du début jusqu’à la fin ! D’ailleurs, en parlant de fin, je ne m’attendais pas à cette dernière, à la fois stressante et énergique, en contraste avec le reste du roman. Un autre point fort d’après moi sans oublier qu’il n’y a pas un mais des narrateurs. Des narrateurs qui, à plusieurs reprises, s’adressent directement aux lecteurs et l’implique dans l’histoire. Mais ce n’est pas tout (en fait, je ne compte plus les points positifs, car c’est pas fini).

En effet, ces narrateurs ne sont autre que les différents personnages de cette histoire et quels personnages ! Chacun d’eux possèdent un caractère bien défini et terriblement réaliste. Rien n’est enjolivé, bien au contraire ce sont plutôt leurs mauvais côtés qui sont mis en avant. Et qu’est-ce que ça fait un bien fou de voir ce genre de personnages ! Oui, je fais partie de ces personnes qui aiment les défauts des gens, quand tout n’est pas lisse et parfait. À mes yeux, Ari, Win, Markos, Kay et Diana ne sont pas de simples personnages fictifs, ils sont humains. J’ai pris un plaisir fou à les voir évoluer, à les détester pour certains même si, au final, je les aime tous. Je reconnais tout de même avoir une petite préférence pour Diana et Markos, je plaide coupable. De même, les relations qu’ils entretiennent les uns avec les autres sont tout aussi intéressantes. Leurs mensonges, leurs questionnements, leurs peurs, leurs désirs sont autant de choses qui donnent vie au récit et qui fait que l’on ne s’ennuie pas, pas même une seconde.

D’autant plus que l’autrice, de sa jolie plume, aborde des thèmes fort tels que le deuil ou la dépression avec une justesse surprenante. Maggie Lehrman nous invite avec brio à nous questionner sur la véritable signification du bonheur et sur les conséquences de nos choix.  Sans grande surprise, je ne manquerai pas de lire son prochain roman qu’il me tarde de découvrir !

Vous l’aurez compris, c’est un délicieux coup coeur que je vous partage aujourd’hui. Et je peux dire sans hésiter que La Course au bonheur est une petite dose de bonheur dont il serait criminel de se priver !

Bisous à vous mes petits bouquineurs !
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L’autrice :

Maggie Lehrman est éditrice Abrams aux États-Unis. La Course au bonheur (The Cost of all things), très remarqué par la presse, est sa première incursion dans la littérature ado.