Le pouvoir – naomi Alderman

Par Museaurania @MuseaUrania

Le pouvoir, Naomi Alderman

En premier lieu, je souhaiterais remercier les éditions Calmann-Levy pour l’envoi de la version numérique. C’est un livre qui me faisait de l’œil depuis longtemps et j’en attendais beaucoup.

Dans Le Pouvoir, les femmes acquièrent un pouvoir permettant de se soulever et faire entendre leur voix. D’abord vu comme un phénomène mineur et sans risque, la population (surtout masculine) se rend très vite compte de la dangerosité et du nouveau pouvoir social que les femmes possèdent désormais. On assiste doucement mais sûrement à un renversement du patriarcat alors en place jusque-là.

J’ai d’abord perçu le livre comme extrêmement pessimiste et peut être un peu fataliste. Puis avec le recul, et l’ayant lu il y a maintenant une bonne semaine, je vois aujourd’hui le texte et le propos comme une nécessité. On découvre une réalité alternative avec ces bons côtés et aussi ces mauvais côtés. Les femmes deviennent violentes en reproduisant le schéma masculin qu’elles vivaient jusqu’alors, tout en apportant une forme de liberté. Du moins envers elles-mêmes. Les scènes sont souvent dures et les hommes devenues inférieurs cherchent pour autant toujours à écraser les femmes et à leurs faire reprendre la place qui est dû. Désireux de retrouver leur idée de liberté, une guerre fait rage.

De plus, le système féminin montre quelques failles en prenant, sans s’en rendre compte, le modèle masculin. Elles finissent par les traiter comme eux les traitaient avant ces événements. L’influence masculine reste toujours aussi présente, quitte à tomber dans une forme de dictature.

Je regrette pourtant que les deux côtés soient représentés de façon aussi manichéenne. Les hommes sont forcements rancuniers et violents. J’aurais aimé plus de nuances avec pourquoi pas des personnages féminins traître ou qui ne croient pas en un renversement des choses. L’idée de la religion en tant que porte-parole est intéressante bien que classique. Pourquoi les femmes auraient-elles forcément besoin d’un Messie (féminin) ? Pour être rassurée ? C’est toute cette dimension religieuse qui m’a dérangeait (j’avais eu le même souci avec Bakhita).

Les hommes n’ont plus le droit de vote. Toutes ces années au cours desquelles ils ont imposé leur violence et leurs humiliations ont démontré qu’ils sont inaptes à décider

Ce livre est-il une mise en garde sud un régime matriarcal voué à l’échec ou ce que la situation actuelle envers les femmes peut finir par faire dans un futur proche ? Un livre qui fera bousculer la pensée universelle et pose les bonnes questions. 


Edition Calmann-Levy

400 pages

Sortie le 3 janvier 2017


Service Presse

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