Le mangame show a frejus : exemple de convention geek qu'il est preferable de fuir

Ce week-end à peine écoulé, nous étions à Fréjus, pour l'édition hivernale du Mangame Show. Nous avions la possibilité, une fois encore (et ce sera la dernière) de présenter au public un petit plateau comics de qualité, composé d'artistes dont le talent et la gentillesse n'est plus à démontrer. Goran Sudzuka, Toni Fejzula, Vincenzo Federici, Francis Portela, et Benjamin Carret étaient avec nous pour deux jours de dédicaces et rencontres avec les fans et lecteurs de comics. L'aspect positif de ce Mangame, ce fut le contact fort apprécié avec vous autres, celles et ceux qui sont venus nous voir, pour une commission, une poignée de main, un encouragement, une belle discussion au sujet de notre passion commune. Tout ceci existe pour vous, mais aussi à travers vous, puisque chacune de vos contributions à nos petites tombolas, à toutes nos initiatives, permet ensuite de financer, même de modeste manière, nos projets futurs. Les artistes invités ont été splendides, disponibles, et entre de nouvelles belles rencontres et le plaisir de revoir certains amis, comment regretter d'être aller à Fréjus? Impossible. Cependant... Parlons un peu de la convention en soi. Mangame = mangas et gaming. Et un paquet de youtubers, tous aussi inutiles et juvéniles les uns que les autres. Nous avions l'impression d'être dans une cour de récréation d'un lycée public, légèrement consternés par tant de vacuité. Les jeunes, faites vos devoirs et allez au lit un peu plus tôt... Mais que font les parents? Surveillez un peu votre progéniture, elle déblatère sur le net, ce n'est pas beau à voir. Donc, peu de place pour les comics. C'est un combat de s'y faire remarquer, et c'est notre mission d'y parvenir et de promouvoir le média et les artistes, alors nous jouons le jeu, et ce n'est pas tellement cela qui nous chagrine. C'est plutôt (dans l'ordre) - Accueillir le vendredi soir les artistes à l'hôtel, et se rendre compte que l'une des chambres n'est pas réservée. Discussion et marchandage à minuit avec la réception, un plaisir inégalé - Arriver le matin du premier jour et constater qu'il y a moins de chaises disponibles que d'artistes présents dans l'artist alley. Qu'aucun affichage n'a été disposé (c'est qui? Pourquoi? Le Mangame s'en fout, les affiches c'est pour Sean Austin, un acteur, nous autres sommes les gueux de la convention, apparemment) - Devoir dessiner et opérer deux jours durant dans une chambre frigorifique. Le Mangame a lieu dans une sorte de grand hangar, ouvert aux vents, sans le moindre chauffage! Nous avons du garder la grosse veste, imaginez un peu devoir réaliser une commission avec une doudoune, voire un bonnet? Vous avez compris... - Passer deux jours sans recevoir le moindre accueil et salut de la part des organisateurs. Où sont-ils? Mystère. Aucun membre du Mangame ne passera au stand les deux jours d'activité. Même pour vérifier si tout va bien, même pour une bouteille d'eau. Au boulot et basta - Le repas du midi est infâme, surtout le dimanche. Un bout de pissaladière froide, deux trois amuse gueule froids eux aussi, des gâteaux bien gras et pâteux. Une salade caprese. Circulez, il n'y a rien à manger. Vous me direz que le soir ça s'arrange? Que nenni! Alors nous sommes allés par nous mêmes dans un restaurant du centre ville de Fréjus, c'est UniversComics qui bosse et qui régale. Pas de taxi pour l'occasion, allez-y à pieds. Bref, un fiasco complet (pour être honnêtes le repas du vendredi soir était vraiment à la hauteur, de qualité. Le seul moment de ce genre, malheureusement). - Découvrir que le check-in pour un artiste est impossible en vue du retour. Devoir négocier et insister des heures durant pour trouver une solution. - Ne plus avoir d'eau à disposition dès dimanche midi.

Ceci uniquement pour la partie comics, je préfère ne pas relever le manque flagrant d'animations à la hauteur, avec un "tout payant" irritant dans un salon où l'entrée coûte déjà un certain prix. Un public peu enjoué, traînant le pied, et moins nombreux, même si dans la presse locale et sur le site du Mangame on vous présentera des photos et des articles louangeux, loin de correspondre à la réalité. Le Mangame Show se veut avant tout une machine à cash, qui veut tondre le visiteur jusqu'au dernier dollar, et propose alors une guest list risible et peu crédible (un acteur et des youtubers) pour économiser au maximum et maximiser les profits. Nous avons été pris dans la tenaille, placés dans des conditions inacceptables de travail, et ne renouvellerons plus l'expérience. S'il s'agit juste de mettre sur pieds, à la hâte, un vaste supermarché geek pour plumer d'ignares visiteurs, attirés par Sean Austin et une vague promesse de s'amuser, nous préférons nous désolidariser de cette mascarade, et présenter nos excuses à celles et ceux qui sont venus braver le froid, et auraient souhaité autre chose, plus de contenu et d'audace, plus d'intérêt et de collaboration, du coté des artistes, des vrais, les seuls présents à ce Mangame. Les amis, vous aviez de vrais grands dessinateurs, habitués à bien autre chose, pas des ados pré pubères qui vivent leur quart d'heure de gloire douteuse sur Youtube. Malheureusement vous n'avez ni le savoir faire, ni l'envie et la curiosité de les mettre en valeur (d'ailleurs, il n'y pas eu de communication sur le site officiel à ce sujet, outre l'absence d'affichage au stand). A ce stade, à plus jamais. Je vous souhaite de belles recettes à l'avenir, tant est qu'il y ait d'autres Mangame Show. Et des clients prêts à se faire tromper sur la marchandise. Business is business.

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