Le choix d’une mère, de Sinéad Moriarty

Par Kloliane

Feel Good…

Catherine (appuyée contre la machine à café): Est-ce que tous les romans Feel Good ont une touche dramatique ?
Moi (après une petite réflexion): Hum… Peut-être. Sûrement pour mettre en avant qu’il faut profiter de chaque instant de notre vie et de nos proches.
Catherine (jetant son gobelet à la poubelle et se dirigeant vers l’entrée de la librairie): Oui, c’est ce que je pense aussi. Et tous les contes de fées se terminent bien pour nous faire rêver?
Moi (en la suivant en riant): Oh que non ! Je peux te raconter des bien sanglants…
Catherine (bien plus pressée d’un coup): C’est l’heure d’ouvrir la boutique
Moi (avec taquinerie):  Ne t’inquiète pas ! Je te raconterai quelques-unes à midi…

AUTEUR: Sinéad Moriarty
TITRE: Le choix d’une mère
ÉDITEUR,  ANNÉE: Milady, 2018
NOMBRE DE PAGES: 480 pages.

Je vous avoue ne pas être très friande de romans « Feel Good », car il y’a toujours cette petite appréhension de tomber sur un récit qui joue, sans retenue, sur la corde sensible du lecteur. Pour ma part, cela a tendance à m’ennuyer. Mais, j’ai eu aussi de très belles surprises lorsque l’autrice/l’auteur arrive à apporter un souffle de nouveauté pour ce genre. Ce fut le cas avec « Une seconde chance » de Dani Atkins. J’ai retenté l’expérience avec ce nouveau roman reçu lors d’une masse critique Babelio: « Le choix d’une mère » de Sinéad Moriarty..

Résumé:
Après un divorce pénible qui a abouti à l’éclatement de sa famille, Kate remonte peu à peu la pente. Mais lorsque l’on diagnostique un cancer à Jess, sa fille de douze ans, c’est, pour elle, l’épreuve ultime. Entre son fils de dix-huit ans qui nourrit un ressentiment profond pour son père, son fils de sept ans désorienté et son ex-mari démissionnaire, Kate ignore comment gérer la situation. À présent, elle doit aussi apprendre à oublier ses propres peurs et son chagrin, et penser avant tout à ses enfants et, tout particulièrement, à Jess. Et si se préoccuper de leur bien-être à tous signifiait commettre l’impensable ?

Se tenant près de la porte d’entrée, Kate contemple une dernière fois cette maison qui fut, pendant quelques années, le foyer d’une famille unie. Mais, à présent, son mari la quittait pour une autre femme et la voilà, sur le départ avec ses trois enfants pour retourner vivre auprès de son père. Le pire est derrière eux, pense-t-elle. Pourtant, sa petite cadette va devoir se battre contre une terrible maladie et Kate, faire des choix.

Le roman se présente à travers une narration « chorale », ce qui veut dire que les chapitres alternent entre le point de vue de différents personnages.
Ici, elle se divise entre:
– Jess, jeune fille adorable et véritable petit rayon de soleil, qui doit lutter contre un cancer;  Sa mère Kate qui se démène pour elle  tout en essayant de garder un certain équilibre familial pour ses deux autres enfants; Bobby, son petit frère de 7 ans, qui nous dévoile ses sentiments face à cette situation difficile à travers d’extraits de son journal intime; Et il y’a Piper, petite amie de Luke, grand frère de Jess. Un choix bien amené, car l’autrice montre l’impact de la maladie en dehors du cadre familiale.

On se laisse très vite embarquer par le quotidien mouvementé de ses personnages, qui oscille entre rires et larmes et où leurs colères et leurs espérances arrivent à faire écho chez le lecteur. Bien que j’aie ressenti quelques longueurs à certains passages, j’ai lu d’une traite ce roman.  Après avoir tourner la dernière page, j’ai pris un moment pour bien définir les différents sentiments qui m’ont traversé tout au long de cette histoire.
Est-ce que j’ai pleuré ? Non, mais certains passages m’ont vraiment beaucoup touché.
Est-ce que j’ai aimé? C’est là toute la question.

Le récit, en lui-même n’est pas nouveau. Il m’a fait beaucoup penser à d ‘autres romans lus ou films traitant du genre. J’espérais qu’il réussisse à se démarquer d’eux, mais ce ne fut pas le cas pour moi. Certes, le roman ne me laissera pas un souvenir impérissable, mais elle aura su fissurer par moments ma carapace et à me faire m’attacher à un des protagonistes. Pourtant, on arrive sur le point qui me laisse sur un sentiment mitigé : La galerie des personnages.

Je me répète, mais certains sont très attachants à commencer par Kate dont je comprenais parfaitement les sentiments qui peuvent traverser une mère devant une telle épreuve. Puis il y’a Jess dont on ne peut pas rester insensible face à son courage contre la maladie. Bien que je reste sur le sentiment que l’autrice a voulu  la rendre trop parfaite afin d’appuyer sur la corde sensible. Et il y’a les autres membres de la famille dont mon préféré, Bobby. Lorsque avec ses mots d’enfant, il essaye d’expliquer ce qu’il ressent, j’ai été vraiment touché. C’est un petit garçon très intelligent, un peu colérique, mais plein de tendresse. Il a été mon petit coup de cœur.

En contrepartie, vous avez d’autres protagonistes qui, pour certains, frôlent la caricature  et d’autres dépassent carrément la ligne. Je ne citerai que pour exemple les petites sœurs jumelles de Piper. Etant présente pour « apporter » une touche d’humour et pour bien ancrer le récit dans notre époque actuelle (références à Youtube, Zoella etc…), elles sont l’illustration extrême de l’adolescente égoïste qui adore vous lancer des piques pour vous narguer. Je ne comprends toujours pas ce qu’il y’a d’amuser de voir cette caricature de l’adolescence. Cela a le don de m’exaspérer. Malheureusement, elles ne sont pas les seules. Je pourrais vous parler aussi de leur mère Olivia ou de la femme pour qui le mari de Kate l’a abandonné, mais ce serait trop long et je vais m’énerver derrière mon écran. Bref ! Tout en apportant de la richesse au récit, la galerie  de personnages apporte aussi ses faiblesses.

Conclusion:

Alors que j’arrive à la conclusion de cette chronique et ayant le roman posé à côté de mon clavier, je pense enfin avoir ma réponse à ma question. Est-ce que je l’ai aimé ?

En résumé, il ne révolutionne pas le genre pour moi , a quelques longueurs et j’avais envie de voir disparaître certains personnages (et je pèse mes mots), mais j’ai été attendri par les mots d’un petit garçon, j’ai voulu soutenir une mère qui a un enfant à l’âge proche du mien, je me suis demandée si j’aurais le même courage que cette jeune fille…

Donc, oui, j’ai aimé ma lecture et j’ai apprécié partager cet instant de vie avec eux.  C’est pour cela que je vous invite à découvrir si ce roman saura vous marquer ou non. En tout cas, elle aura le mérite de vous émouvoir.

(Image à la une de NImFpa )

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