Dernier ouvrage paru, Des hommes sans femmes est sorti en 2017. Il s’agit d’un recueil de sept nouvelles.
Voilà le genre de bouquin qui devrait plaire à tout le monde, me semble-t-il. Haruki Murakami nous offre des moments de lecture sans heurts, comme un diseur d’histoires qui n’élève jamais le ton – sans être monocorde pour autant -, il nous entraine dans des textes bizarres mais pas trop, mystérieux un peu ; sans être complètement déstabilisé le lecteur se sent parfois sur le fil du rasoir, il n’y a pas danger mais il est intrigué : dans ce genre, Samsa amoureux, est une nouvelle-hommage à La Métamorphose de Kafka mais ici, dans le sens inverse ; de même, dans Le bar de Kino, qui est cet étrange client venant en aide au propriétaire ? On ne le saura pas et l’on s’en réjouit, c’est la fête à l’imagination.
Toutes les nouvelles ne sont pas teintées d’étrange, ce n’est pas le thème du recueil. Comme l’indique le titre du livre et de la dernière nouvelle, l’écrivain s’attache à croquer le portrait d’hommes seuls, ils ne sont pas en recherche de femmes absolument mais c’est ainsi, certains ont été mariés un autre célibataire endurci. Pourtant, il y a toujours une femme, dans chaque nouvelle, qui va marquer ou a marqué leur vie.
Comme le plus souvent chez l’écrivain, on retrouve des références musicales précises (jazz et pop rock), une écriture d’apparence très simple et classique au service de récits presque banals s’ils ne bifurquaient délicatement. Ses personnages sont tous sympathiques, on les devine non violents et calmes, ce qui induit une lecture apaisée dont on ne cherche pas à accélérer le rythme pour rester dans le tempo suggéré par le chef d’orchestre.