Arabesque Graffiti : journal intime d’un homme en colère

Par Laure Zehnacker

De Laure Zehnacker

Livre de la recherche de sens de cette vie.

Résumé

Albert est dépressif. Alors que l’histoire devait se finir sur son suicide, alors qu’il s’apprêtait à sauter d’un toit berlinois, un rayon de soleil traverse les nuages. Et puis il a envie d’une cigarette. C’est en descendant que tout commence, sa démission, son voyage au Pérou, ses expériences sexuelles et de chamanisme, jusqu’à la recherche de l’amour dans une ville qui n’en veut pas.

Il rencontrera des personnes hautes en couleur :

la petite frappe péruvienne à la gueulante plus forte que la tape.

Des journalistes.

Un artiste blindé aux as et bisexuel. 

Une prostituée russe et un gigolo allemand. 

Une fan de chiens, des chinois et une poupée mécanique. 

La question de l’absurde

L’absurde est un thème passionnant qui a perdu en intensité ces dernières années. Très présent dans les comics d’entre-deux-guerres comme Betty Boop, Tex Avery, Bugs Bunny et le reste de la compagnie, le grotesque est un genre littéraire qui mérite sa place au Panthéon des Grands de ce monde.

Et justement, ce bouquin traite de l’absurde, cet absurde qui enclenche les évènements de la vie, une rencontre par ci et une autre par-là. Ces gens sont le fil d’Ariane des sorties de dépression.

Jusqu’à la chute de l’histoire, tout est absurde. Ce sont d’ailleurs les mots de l’auteur dès la première phrase. Absurde, Absurde, Absurde comme un Dieu qu’on vénère pour poser les bases du roman.

Absurde ne veut pas dire vide de sens. Au contraire, l’absurde c’est penser le sens de l’existence en mode inverse, si tout était possible et en même temps compliqué, que serions-nous.

Pourquoi lire ce livre ?

Tout d’abord parce que ce bouquin est vraiment bien écrit. Le style est fluide, particulièrement drôle et figuratif. Je dirais qu’il fait tirer le sourire plusieurs fois. Et un livre qui fait rire est selon moi un livre d’une grande qualité.

Elle a un visage de junkie avec les lèvres à peine ouverte, les yeux bas et maquillés de noirs, sa crinière blonde est décoiffée. Elle a quelque chose de trop sexuel, de trop parfait, quelque chose de plastifié, de falsifier, d’intouchable. Alors il regrette. Apparemment, il y a un bouton sur la tête qui démarre la machine. C’est quelque part dans les cheveux. Il l’allume. Le procédé est plutôt simple et rapide. Pyramida prononce son premier son et dit d’une voix chaude « oh oui bébé, oui ». Il l’éteint. Il prend la poupée et la couche sur son lit. Il découvre les lèvres inférieures, elle n’a pas de culottes. Ses lèvres sont rondes et entrevourtes. Il attrape de l’huile de massage à proximité, en imbibe le pénis et pénètre le silicon avec rage et violence. Il va, il vient sans douceur, sans prendre le temps d’appécier la qualité de fabrication.

Mais ce n’est pas tout. Il y a des personnages très attachants dans ce roman débridé. Chacun maitrise son propre langage. Ils sont si évidents qu’il n’est pas difficile de se les représenter (Big Up à Michel Angelo, l’italo cow Boy).

Alfred qui est un pur looser au début de l’histoire devient lui-aussi attachant. Il s’engage à vivre et cette insistance va lui permettre de réveiller en lui un homme plein d’assurance et de charisme.

C’est un bouquin qui fait du bien, qui ravive l’âme et qui s’engage pour ton bonheur. Parce qu’au-delà de l’absurde, il traite de la question du suicide, une question inversée du suicide : que se passerait-il si on décidait de vivre plutôt que de sauter d’un toit. Malgré tout il n’y a pas de moment mélo-dramatique.

Où le trouver

Il est disponible sur Amazon en broché et en format Kindle.

Livre Broché : 14,34€

Livre Kindle : 4,22€

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