Days of Hate #1

Par Noisybear @TheMightyBlogFR

Alors que Generation Gone a récemment bouclé son premier arc (et va bientôt arriver en France), Ales Kot, accompagné par les talentueux Danijel Zezelj et Jordie Bellaire, revient avec Days Of Hate, une maxi-série en 12 numéros. Encore une fois, la situation mondiale est la meilleure muse de l'auteur Tchèque.

Ales Kot, installé aux Etats-Unis, est aux premières loges de la rupture qui a lieu dans ce pays - mais aussi un peu partout dans le monde. Avec la montée des courants conservateurs, le climat est de plus en plus délétère et c'est dans un futur proche teinté par ces idéologies que Days Of Hate prend place. Kot imagine des Etats-Unis qui ont embrassé la voie tracée par la situation actuelle, avec une politique de plus en plus conservatrice. Donc quand il commence son récit par une citation de Steve Bannon, puis du groupe A Silver Mt. Zion, on sent que le contenu sera politique.

Kot introduit très bien le contexte ainsi que ses personnages. On suit une homme et une femme - Amanda - qui enquêtent sur un attentat qui a eu lieu pendant une soirée queer, et les premières constations semblent mener vers une groupe extrémiste. Mais quand le LAPD est aussi soupçonnée par les personnages, on sent que les choses ont bien changé en 2022, et on conclut que ces deux là font plutôt partie d'une sorte de résistance. On découvre ensuite une troisième personnage, Huian Xing, qui a un passé commun avec Amanda. Et qui semble avoir une rancœur envers elle.

L'histoire continue de nous présenter le contexte de l'Amérique imaginée par Kot. Il nous raconte plutôt bien la fracture qu'il y a eu, en utilisant deux points de vue ; un plus global et un plus personnel. C'est un parti pris assez intéressant, surtout que les deux histoires risquent de se rejoindre.

Si l'histoire marche bien, elle est aussi très bien mise en scène. Danijel Zezelj a le trait parfait pour dépeindre un futur sale, mais réaliste. Sa narration est maîtrisée, avec un découpage assez efficace qui rend la lecture très fluide. Certaines scènes sont assez brillantes, comme la fin de l'interrogatoire ou dans les toilettes du bar. C'est évidemment magnifié par les couleurs de Jordie Bellaire, toujours aussi juste. Le choix de couleurs colle parfaitement à l'ambiance et j'ai un peu crié "wahou" quand j'ai vu les pages sur l'autoroute. Un peu.