La femme est une dandy comme les autres – Alister

Par Museaurania @MuseaUrania

Pourquoi le mot « dandy » serait-il réservé aux hommes ?
L’histoire de cette mouvance d’origine anglo-française apparue vers 1800 montre que ce sont les hommes qui en ont posé les bases. Mais, près de deux siècles plus tard, n’est-il pas nécessaire de leur présenter celle qu’ils n’ont jamais vraiment reconnue : la « Lady Dandy » ?
Car aucun de ce qu’on pourrait appeler les « dandy commandements » – élégance formelle, esprit, anticonformisme et surtout le fameux je-ne-sais-quoi, cette arme secrète qui permet de rester insaisissable – n’échappe aux compétences féminines.
Des salons parisiens aux cocktails new-yorkais, de Sarah Bernhardt à Dorothy Parker en passant par Marlène Dietrich, de l’art de porter le pantalon à celui de faire scandale, du sens de la répartie aux mille et une façons de claquer son argent, ce livre démontrera que, oui, décidément, les femmes savent y faire.


La femme est une dandy comme les autres, voilà un livre que j’avais repéré sur le site de Fayard avant sa sortie.  Vaste sujet que celui du dandysme né au XIXe, devenu un art de vivre pour ces hommes de l’ère industrielle. Mais les femmes alors ? Ont-elles leur place dans ce milieu d’homme ? C’est la question à laquelle répond Alister, avec fougue, impertinence et humour.

Louise Brooks

Ce que j’aime dans les essais, c’est de pouvoir apprendre autant de choses sans avoir l’impression d’assister à un cours magistral dans un amphi poussiéreux. J’aime que ce soit accessible sans tomber dans la vulgarisation bancale au style plutôt lourd. Mais heureusement, Alister est passé par là.

À travers, 200 pages, ce dernier retrace le dandysme à travers des visages féminins de tous horizons (théâtre, cinéma, littérature, Monde) avec une plume légère dans un vocabulaire sans filtre et actuel et qui ne cherche pas a brosser ces femmes dans le sens du poil. J’ai pris un vrai plaisir à la lecture et j’en ai même souvent sourie – ce qui est plutôt rare quand je lis un essai -. A n’en point douter on a à faire à un livre de hautes volées.

La Casati en 1928 la baronne Elsa Von Freytag

On découvre ainsi des femmes qui sans être féministe (même si elles sont inspirantes d’une certaine manière) ont continuellement chercher à être comme les hommes, à travers différents scandales, manières d’être ou parfois lubie plutôt surprenante. Comme Sarah Bernhardt qui accueillait les gens dans un cercueil ou encore la marquise Casati qui arrivait à l’Opéra coiffé de plumes de paon, mais surtout dégoulinante de sang frais au bras. Je ne vais pas énumérer tous les scandales ou autres déviances, mais une chose est sûre, j’ai surligné beaucoup (énormément en fait) de passage !

En cela, ontologiquement, l’exhibition d’un sac-poubelle ou d’une soutane pourrait très bien faire l’affaire, si nous voulions sombrer dans la provocation la plus triviale.

De plus, le livre est vraiment beau, même si j’ai reçu la version numérique, je me suis très vite rendu compte que c’était un bel objet. Il y a beaucoup d’illustrations et autres photos permettant de mettre un visage sur un nom. C’est quelque chose que j’apprécie et qui m’évite de devoir aller ensuite chercher sur internet (ce que je fais très souvent). Enfin, le chapitre sur la musique était vraiment une excellente idée ! Je suis allée voir/écouter chaque titre nommé et permettait de rendre compte vocalement de ces femmes uniques.

En conclusion, c’est un premier coup de cœur so 2018. Une petite pépite que je m’empresserais d’acheter tant l’objet livre est beau. J’ai adoré la plume de l’auteur qui ne tombe jamais dans le cliché de l’essai indigeste et ampoulé. C’est frais, intéressant et original.

Merci aux éditions FAYARD pour cette superbe et excellente découverte !


Edition FAYARD

Pages 200

Sortie 24 janvier 2017


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