C’est lundi, je dépoussière…

Par Entre Les Pages @EntreLesPages

Chaque lundi, Entre Les Pages vous propose d’anciens articles dont le texte et la mise en page ont été rafraîchis. Qu’il y ait 2, 3, ou 4 articles, le but est de vous faire découvrir ou redécouvrir des livres très différents. J’espère que cela vous plaira ! Vous pouvez lire et commenter les avis ici, ils se trouvent à la suite les uns des autres, ou cliquer sur les couvertures ci-dessous pour accéder aux chroniques en elles-mêmes. Belle lecture à tous ! Au programme aujourd’hui :

L’aiguille creuse
L’aiguille creuse est le troisième volume mettant en avant le personnage d’Arsène Lupin. Il fut tout d’abord publié en feuilleton dans la revue « Je sais tout ». Ici, les voleurs ne volent rien, une jeune femme témoin d’une effraction est assassinée et même Lupin pourrait bien être mort ! Mais quand il s’agit du plus grand voleur, les apparences sont bien trompeuses et même Herlock Sholmès, le détective anglais, est à ses trousses. Mais le vrai investigateur de cette histoire, c’est Isidore Beautrelet, un étudiant qui met en pratique ses propres talents de dissimulation et de déduction pour défaire l’incroyable nœud dans lequel tout le monde se trouve pris au piège, même son propre père, épié de toute part. Cette enquête mènera les acteurs de cette aventure sur les pas des rois de France et de leur trésor.

Il n’y a pas à dire, Arsène Lupin est fort, très fort. Même ceux qui réussissent à le décoder arrivent toujours trop tard. Voilà un homme qui rend fou ! Le personnage est énigmatique mais irritant, séduisant mais écœurant aussi. Il est fougueux et intelligent, la question ultime est : jusqu’où ira-t-il ? Le lecteur suit ceux qui veulent l’arrêter grâce au texte entraînant de Maurice Leblanc, un texte posé malgré l’empressement nécessaire, composé de lignes fluides qui emballent dès la première scène et emportent jusqu’au bout même si la fin, prévisible, fait d’avance grincer des dents. Quelle course !

Présentation de l’éditeur :
Arsène Lupin est mort! En tout cas, c’est ce que tout le monde à l’air de croire : lors d’un cambriolage, Raymonde de Saint-Véran tire sur un rôdeur mais son cadavre reste introuvable. Quelques jours plus tard, la jeune femme est enlevée et son corps est retrouvé inanimé, à côté de celui d’Arsène Lupin. Comme par hasard, le document de l’Aiguille creuse disparaît en même temps… Isidore Beautrelet lui ne croit ni à ces faits qui s’enchaînent trop facilement ni à la disparition du cambrioleur. Il décide donc d’enquêter… Vous voici entré dans l’une des aventures les plus exceptionnelles d’Arsène Lupin!

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Trouville palace
Maurice a attrapé la scarlatine. Puisque sa mère doit s’absenter pour son travail, il ira passer la semaine chez sa tante Willa qui a la réputation d’être une grincheuse professionnelle. Autant dire que le jeune homme ne s’attend pas à passer un séjour fantastique à Trouville. Mais il ne s’attend pas non plus à ce qu’il va découvrir là-bas… Tout d’abord publié dans le magazine Je Bouquine n°307 avec de belles illustrations sous le titre « Le secret du Trouville Palace », ce roman de  Malika Ferdjoukh est un délice, un goûter moelleux, chaud et inattendu qui réconforte, soigne les petits maux du moment. Le charme, la plume et l’éclat de l’auteur servent des thèmes précieux. Le texte emporte, amuse et surprend. Des mots qui font tout simplement un bien fou.

Présentation de l’éditeur :
Une scarlatine carabinée qui le fait ressembler à une amanite phalloïde inversée. Un père loin, trop loin et une mère appelée d’urgence sur un chantier. Et voilà comment Maurice se retrouve en partance pour Trouville-Deauville, chez sa grand-tante Willa. Pour qu’elle veille sur lui. Elle a une réputation, dans la famille : 60 % mauvais poil, 40 % sale caractère. Maurice s’attend à une semaine de cauchemar, au milieu des chienchiens à leurs mémères liftées. Il découvre un ancien hôtel de luxe, le Trouville Palace, qui ressemble à celui de Shining ; une tante pince-sans-rire, aux multiples degrés d’humour et championne de poker ; et les prémices d’une histoire d’amour, romantique en diable, dans laquelle il va jouer un rôle qu’il ne soupçonne pas…

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Velvet
Après avoir laissé son père se noyer en récompense de la vie qu’il lui a fait mener ainsi qu’à sa mère avant elle, Kitty décide qu’elle s’appellera désormais Velvet. Employée dans une blanchisserie où la chaleur cause d’abord des évanouissements puis la phtisie, chaque jour est pour elle et les personnes de sa condition une lutte contre la faim et la mort en cette année 1900. Un jour, alors qu’elle manque de se faire mettre à la porte car elle a perdu connaissance, la patronne de Velvet lui offre un nouveau poste. Son travail consiste à s’occuper personnellement des affaires les plus délicates des clients. C’est comme cela qu’elle en vient à faire la connaissance de Madame Savoya, une médium réputée qui va lui proposer de la prendre à son service. Velvet s’installe donc dans une belle demeure, Darkling Villa, rencontre George et ne reste pas indifférente à son charme, goûte aux plaisirs des savons, de l’eau chaude, des literies propres et des beaux vêtements. Mais la jeune femme découvre aussi le spiritisme, cette activité « à la mode » dans laquelle les fraudeurs excellent et pour laquelle Madame va lui demander de faire bien des concessions.

Après Fallen Grace, Mary Hooper signe un autre roman victorien aussi époustouflant et saisissant. Cette fois, elle fait appel au monde des médiums, des messages venus de l’au-delà et surtout à celui des escrocs qui profitent du désespoir de leurs clients pour se remplir les poches. L’héroïne qui pénètre cet univers particulier, dérangeant et cependant très fascinant est prête à beaucoup de choses pour ne pas finir dans une « workhouse », ces atroces hospices du Royaume Uni qui existèrent jusqu’en 1920. Naïve et amoureuse, elle est le guide de cette intrigue où les noms de vrais spirites de l’époque et le personnage d’Arthur Conan Doyle permettent de mieux s’immerger dans cette fin du dix-neuvième siècle. Pour parfaire cette plongée, beaucoup d’horreurs sont révélées dans cet ouvrage qui aime apporter certains éléments de manière brutale mais, en fin de compte, bien tels qu’ils sont. Et c’est bien sur sans compter sur les séances de spiritismes avec voix et matérialisation des défunts, sur les cris des mères ayant perdu leur enfant, sur les pleurs des veuves perdues et vulnérables ou encore sur la douleur de ceux qui cherchent à se repentir qui, sous les yeux des lecteurs ahuris plus qu’amusés, se font démunir de toutes leurs possessions par des esprits bien vivants et surtout cruels. Une œuvre grisante et envoûtante qui encourage finalement à se raccrocher aux vivants.

Présentation de l’éditeur :
Velvet n’a pas une vie facile. Orpheline dans le Londres des années 1900, elle survit tant bien que mal en travaillant jour après jour dans l’enfer d’une blanchisserie. Lorsque l’occasion lui est donnée de s’occuper du linge de clients fortunés, la jeune fille saisit sa chance et attire bientôt l’attention de l’intrigante Madame Savoya, qui se révèle être l’un des médiums les plus courus de la capitale. Emménageant à la Villa Darkling aux côtés de Madame et de son jeune assistant, Georges, qui ne la laisse pas insensible, Velvet ne va pas tarder à découvrir les usages et secrets de cet univers fascinant qu’est celui du spiritisme. Elle est pourtant loin de se douter que le danger qui la guette ne vient pas du royaume des morts…

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Le sorcier de Babylone
C’est il y a bien longtemps, dans la magnifique cité de Babylone, que cette histoire de « Sorcier » se déroule. Nabu a 11 ans et il ne suivra pas les traces de son père, sculpteur sur ivoire, au plus grand désespoir de ce dernier. Nabu rêve d’être scribe ! Mais pour cela, il faut apprendre, étudier et avoir les moyens de le faire. Heureusement, une rencontre va tout changer et Nabu va pouvoir exhausser son rêve. Ce à quoi il ne s’attendait pas, c’était à devoir déjouer un complot qui met en danger la reine Sémiramis et la princesse.

Le récit d’Alain Paris est un roman historique parfait, doublé d’une charmante étoffe qui en fait aussi un ouvrage policier. En plus de son intrigue principale qui met le héros à l’épreuve, il séduit par son amour pour l’écriture, pour les mots qui montrent tant de vérités, de bonheurs ou d’horreur et qui décident malheureusement ou heureusement de tant de choses. Nabu est un héros auquel le lecteur s’attache très vite. Il détient ce beau pouvoir, celui qui convainc quiconque le croise de croire en son rêve secret, celui qu’il accomplira et qui l’accomplira en retour même s’il faut oser, se mettre en danger, tout risquer. Tout cela brille dans une narration nerveuse et passionnante qui transporte loin, très loin et qui utilise même les vieilles croyances pour s’octroyer un sourire fantastique accueilli avec grand enthousiasme.

Présentation de l’éditeur :
Babylone, la plus belle, la plus riche, la plus puissante cité de l’univers. Nabu a 11 ans, il rêve d’apprendre les secrets de l’écriture. La chance – et la reine Sémiramis – lui ouvre la porte de l’école des scribes. Il se voit alors confier une mission délicate : instruire la princesse Naqui’a. Nabu découvre les splendeurs de la cour… et ses dangers. Au cœur du palais, de noirs complots se trament : magiciens et sorciers jouent avec les forces du bien et du mal…

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Le mystère du Val Boscombe
Le mystère du Val Boscombe est un recueil de deux nouvelles qui contient aussi La société protectrice des rouquins. Ces deux histoires qui mettent en scène le personnage de Sherlock Holmes  ont été écrites en g. Tout d’abord publiées dans le Strand Magazine, elles ont ensuite fait partie de l’ouvrage Les aventures de Sherlock Holmes. L’édition du Livre de poche (collection Les classiques d’aujourd’hui) propose aussi les illustrations de Sidney Paget. Ce dernier a donné un visage à Sherlock, Watson, Moriarty et les autres. Avoir accès à ses œuvres pendant la lecture permet de s’immerger définitivement dans l’univers qu’Arthur Conan Doyle a créé pour son héros détective et ses comparses. Cette édition contient aussi une jolie préface et, très régulièrement, des notes de bas de page. La porte du 221B Baker Street est poussée, il n’y a plus qu’à entrer.

La première nouvelle à se dévoiler est La société protectrice des rouquins (The read-headed league). Dans cette histoire, un homme – un prêteur sur gages – demande l’aide de Sherlock Holmes après avoir travaillé pendant plusieurs semaines pour une mystérieuse organisation qui a disparu sans laisser de trace. Le « travail » de cet employé consistait à recopier l’Encyclopédie Britannique entre 10 heures et 14 heures très précisément. Les histoires qui paraissent les plus complexes ne sont pas les plus difficiles à résoudre, Sherlock l’explique lui-même. Il le démontre avec brio dans ce récit bien curieux. Sherlock a donc besoin d’une enquête qui semble trop simple au départ pour exercer ses vrais talents. C’est dans Le mystère du Val Boscombe (The Boscombe Valley Mystery) qu’il peut les mettre en avant et vraiment exceller dans son art pour le plus grand plaisir du lecteur qui jamais ne se lasse de se faire conter les indices, les déductions et les révélations avec autant de fougue et d’éloquence. Un délicieux choix de textes !

Présentation de l’éditeur :
Une énigme sans crime ? Dans la Londres victorienne, entre la toute-puissante City et une boutique minable, pourquoi une petite annonce jette-t-elle autant de rouquins dans la rue ? Sherlock Holmes part écouter Wagner pour y réfléchir. Un crime sans énigme ? Dans la campagne anglaise, un policier sûr de lui a déjà mis sous les verrous le coupable évident. Le mystère du Val Boscombe est-il déjà résolu ? Sherlock Holmes fume sa pipe sur le canapé de l’hôtel pour y réfléchir. Que préfère Watson ? Nous raconter ces deux histoires.

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