Les Sous-Hommes Connectés

Par Jonattend

Le Roman

Auteur : Valéry Bonneau

Titre : Les Sous-Hommes Connectés

Édition : Numériklivres

Date de parution : 4 novembre 2017

Genre : Essai

Nombre de Pages : 164

Mon Format de Lecture : Numérique

Service Presse (Simplement.pro

Mon Temps de Lecture : 3h

Résumé : Les objets connectés nous facilitent la vie, la simplifient. Mais ces objets qui vont nous apporter tant, que vont-ils nous prendre ? Quel est le prix à payer en échange de leur aide ? Le désir d'écrire cet essai est parti d’un constat de George Orwell : dès qu’une solution simplifie la vie, les hommes l’utilisent. Tous, tout le temps. Et nous trouvons cela normal, alors que presque tout ce que nous admirons chez l’être humain est lié à l’effort, au prix de l’effort. Quels humains allons-nous devenir si la notion d’effort disparait de nos vies ? Du matin au soir, de la chambre au bureau, pour les enfants ou les vieillards, il y a toujours un objet pour vous éviter un effort. Du frigo au stylo, des chaussures au casque, ces objets décident pour vous, à votre place. Qu'allez-vous décider alors ? Votre vie vous appartiendra-t–elle ou à une entreprise dont vous ne savez rien ? Tour à tour vulgarisateur, drôle, ironique, acide, cet essai vous propose un voyage unique, entre rires et larmes, dans la civilisation du moindre-effort où les plantes s'arrosent toutes seules, les chiens commandent leur nourriture et les frigos font les courses. Un monde réel où votre brosse à dent vous dénonce à l'assurance, votre assiette vous engueule et votre verre devient baveur après la troisième bière.

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L'auteur

Valéry Bonneau

Courte Bio : “Je ne sais rien mais dans plein de domaines.
Je suis écrivain. J’écris des romans noirs, des nouvelles noires et des livres sur des thèmes de société comme les robots ou les objets connectés par exemple. J’écris aussi des pièces de théâtre, des scénarios et pour l’instant, c’est à peu près tout. Mais c’est bien déjà.
Publié chez Alternatives Gallimard, Numeriklivres ou en autoédition.”

La Chronique

Aujourd’hui, ce n’est pas un roman que je vous propose donc, mais un essai sur le futur connecté. Installez-vous confortablement et direction l’avenir !

Avant de nous parler de futur, il faut nous rappeler le passé et c’est pour cette raison que l'auteur commence par nous présenter une petite histoire des outils connectés, d'internet et des personnes sans qui tout ça aurait été impossible. C'est bref, mais c'est tout à fait passionnant.

Après ça, l'auteur nous décrit une journée type dans ce futur monde ultra connecté, du levé au coucher, ainsi que plusieurs situations concrètes pour nous montrer tous les enjeux de ce nouveau monde.

Le pire dans tout ça, c'est que la plupart (peut-être tous, je n’est pas vérifié…) des objets connectés cités existent déjà bel et bien (ne serait-ce qu’en prototype), même les plus... étranges ou insolites.

Je suis globalement d’accord avec le point de vue de l’auteur (même si nos avis divergent sur certains points), mais le but de cet essai est, je pense, plus de faire réfléchir le lecteur que de lui imposer son avis. Et franchement, ça fonctionne très bien ! Tout au long de la lecture, on se demande vraiment si ça pourrait se passer comme ça et surtout si on est d’accord ou pas avec ce que ça implique.

Valéry cite aussi souvent George Orwell et m’a encore plus donné envie de découvrir sa plume.

En bref, je n’ai rien de négatif à dire à propos de cet essai, la plume est très agréable et l’auteur n’est jamais ennuyant, bien au contraire, il m’a tout simplement captivé et je pense vraiment que cet essai est un “must read” qu’il faut absolument lire maintenant afin de se rendre compte de la direction que nous prenons avec les objets connectés.

(Encore bravo à Numériklivres pour leurs e-book irréprochables, techniquement parlant.)

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Les Citations

le problème ne vient pas des machines, mais bien de la place qu’on laissera aux humains, les homo sapiens lambda comme vous et moi.

Alors que vous étiez parti pour vous doucher, vous voilà en train de réfléchir à ce que votre balance vous raconte. Est-ce vrai ? A-t-elle raison ou pas ? Se peser, c’est une cause ou une conséquence ? Est-ce que se peser a déjà fait maigrir quelqu’un ? Jamais. Ce n’est pas se peser qui fait maigrir. C’est autre chose. C’est manger plus équilibré, s’arrêter lorsqu’on part pour reprendre une deuxième fois de ce succulent cheescake, c’est boire une bière tous les deux jours au lieu de deux bières tous les quarts d’heure. Mais se peser ne fait que vous rappeler que vous êtes trop gros, ou le cas échéant que non. Trop gros par rapport à des normes de santé s’entend, pas dans l’absolu.

Bref, insister sur le risque, c’est un peu comme lorsque vous montrez une photo d’un cancéreux de la gorge à un fumeur. La plupart du temps, ça lui donne envie d’en griller une pour faire baisser le stress.

Toujours est-il qu’avant, vous aviez tendance à manger des yaourts jusqu’à quinze jours après la date de péremption. Vous n’avez jamais été malade. Vous vous souvenez même d’un petit riz au lait qui avait survécu vingt-deux jours à sa date d’extinction. Un régal. Car vous saviez que les dates de péremption ne sont pas fixées par le ministère de la Santé ou n’importe quel organisme s’intéressant à votre avenir, mais par les industriels de l’agroalimentaire qui ont à cœur de vous faire consommer plus. Avant, vous faisiez en fonction de la dangerosité et, à part avec la viande hachée et un ou deux autres produits, vous aviez de la marge et ne jetiez jamais rien.

Plus besoin de s’inquiéter pour rien puisqu’il y aura toujours un objet pour tout vous rappeler. Mais, justement, ça veut dire plus besoin de mémoire. C’est ce que la majorité de ce type d’objets connectés vous enlèvera en premier : la mémoire. Est-ce grave ? Pas vraiment si l’on pense que, puisque nous avons tous ces objets, la mémoire ne sert plus à grand-chose. Un peu quand même si l’on considère la place qu’elle occupe dans la construction d’un être humain.

Les parties de Cluedo moderne risquent d’avoir plus de piquant : le colonel moutarde n’a pas été tué avec un pot de fleurs, il a été tué par le pot de fleurs parce qu’il fumait sa pipe trop près de la source de lumière.

Allons, pensez-vous que je perdrais du temps à écrire des essais sur les robots, sur les objets connectés si ces avancées technologiques formidables ne m’intéressaient pas. Mais s’intéresser, aimer, n’empêche pas de prendre du recul. Et je l’avoue humblement, quand c’est monsieur Orwell qui prend le recul, je recule et je réfléchis. Déresponsabilisation et aliénation ne me paraissent pas faire un mélange prometteur.