Le déjeuner des barricades - Pauline Dreyfus

Par Stéphanie @Stemilou

Présentation
Mai 68 : tous les cocktails ne sont pas Molotov. À quelques centaines de mètres de la Sorbonne où les étudiants font la révolution, l'hôtel Meurice est occupé par son personnel. Le plus fameux prix littéraire du printemps, le prix Roger-Nimier, pourra-t-il être remis à son lauréat, un romancier inconnu de vingt-deux ans ?
Sous la houlette altière et légèrement alcoolisée de la milliardaire Florence Gould, qui finance le prix, nous nous faufilons parmi les membres du jury, Paul Morand, Jacques Chardonne, Bernard Frank et tant d'autres célébrités de l'époque, comme Salvador Dalí et J. Paul Getty. Dans cette satire des vanités bien parisiennes passe le personnage émouvant d'un vieux notaire de province qui promène son ombre mélancolique entre le tintement des verres de champagne et les réclamations de " rendre le pouvoir à la base ". Une folle journée où le tragique se mêle à la frivolité.

Avis
Très belle idée que de raconter l'histoire de la remise d'un prix littéraire lors des événements de mai 68. Un repas qui eu lieu dans le très luxueux hôtel Le Meurice. Reconstitution historico-comique d'un déjeuner particulier où un auteur maintenant reconnu reçu son premier prix, une atmosphère étrange règne sur cet événement puisque la France entière est à l'arrêt. Les grèves et autres occupations de sites se multiplient, le raz-le-bol des français se fait entendre et rien ne présage que ceci puisse aussi toucher les palaces parisiens, et pourtant... L'autogestion vient d'être voter au Meurice, le personnel est bien décider à assurer le service et honorer l'image du palace. Tous vote le maintien du déjeuner de remise du prix littéraire Roger Nimier créé par Florence Gould, riche veuve américaine disposant d'une suite à l'année dans cet hôtel.

Ce sont donc les faits et gestes du personnel, leurs paroles et pensées qui sont dévoilés, mais surtout le comportement des clients face à cette vague contestataire qui immobilise Paris, certains s'en accommodent et d'autres sont terrorisés par tous ces jeunes capables de les trucider parce qu'ils incarnent une bourgeoisie haïe. Les heures passent, le déjeuner se prépare, les invités commencent à arriver et on attend ce jeune premier qui doit recevoir le prix et que personne ne connaît: Patrick Modiano.
C'est toute une galerie de personnages que nous suivons bourgeois et pique assiette, grand peintre et écrivain, mais aussi personnages plus simple comme le barman, le maître d'hôtel ou le concierge, la dame des vestiaires ou le chef cuisinier. Les comportements différent selon la classe sociale mais tous s'entendent pour continuer comme si rien n'existait en dehors de l'établissement.

Roman léger et plein d'humour, Le déjeuner des barricades restitue plutôt bien l'état d'esprit mai 68 ça c'est pour le côté "barricades" parce que le déjeuner en lui même il n'en est que très peu question et c'est pourtant une partie du roman très amusante. J'ai par contre très peu apprécié le portrait de petit oiseau craintif et dans la lune dépeint par l'auteur de Patrick Modiano , et celui de Florence Gould comme la gourde de service juste bonne à distribuer son argent et ne prenant son rôle dans le jury du prix pas très au sérieux.

Deux petites critiques pour ce roman qui dans son ensemble est très réussi, une lecture superbe et une projection dans l'époque qui ne m'a pas déplu. Excellente lecture.