Comme toi. Jean-Baptiste DEL AMO et Pauline MARTIN – 2017 (Dès 3 ans)

Par Vivrelivre @blandinelanza

Notions abordées : Animaux, Emotions, Cause animale, Bienveillance

Il est des livres, des albums ou autres, qui attirent, qui sont des évidences.

Et mon impression a été renforcée suite à la lecture de l'article de Sophie van Der Linden

Le sujet de cet album: la proximité que les animaux ont avec nous, avec lesquels nous ne sommes pas si différents, afin de repenser notre rapport au Vivant.

Entre l'animal (présenté sur la page de gauche) et l'humain (page de droite), quelques mots pour comparaison, juxtaposition et surtout similarité, du point de vue de l'émotionnel et du ressenti.

Et des dessins simples, éloquents et colorés, qui décrivent l'amour, l'amitié, la famille, les goûts communs, les peurs partagées, les douleurs similaires...

Cet album se lit, se ressent, se vit, du point de vue de l'Animal, non de l'humain qui doit se mettre à niveau - ça change ! Ce ne sont pas les émotions de l'Homme ou de l'enfant qui sont décrites, mais bien celles des animaux, que l'on fait souffrir.

Un élément de la 4e de couverture me fait tiquer: " A partager avec tous les petits ".

A mon sens, ce n'est pas tant avec les jeunes enfants qu'il faut partager cet album, mais bien avec les parents, les adultes en général.

L'album se fait ici vecteur d'un message qui, pour une fois, va de l'enfant à l'adulte, non l'inverse.

Les jeunes enfants ont une empathie innée et naturelle envers les animaux, et notamment les bébés. Et d'ailleurs, c'est bien parce que les enfants ne font pas (toujours) le lien entre l'animal et le contenu de leur assiette qu'ils les mangent avec l'injonction parentale/du groupe/scolaire/sociétale.

Auteur et fondateur du Fit for Life

Leur dire que les animaux sont "comme nous" n'est pas tant une révélation qu'une confirmation.

Dès lors, la question sous-jacente est : " Mais si nous (les humains) sommes comme eux (les animaux), et s'ils sont comme nous, pourquoi leur faisons-nous tant de mal ? "

C'est tout d'abord la consommation alimentaire, carnée, de viande, qui s'est imposée, mais il n'y a pas qu'elle : les cirques, les zoos, la domestication, les promenades à dos d'éléphants, la chasse, le réchauffement climatique...

D'un bout à l'autre de la Terre, qu'elle soit infligée d'une manière directe ou qu'elle soit une conséquence de ses actes, la domination de l'Homme sur l'Animal revêt plusieurs formes et est bien souvent dictée par le plaisir : gustatif, " sportif ", de curiosité, de loisir, voire même normatif...

Le choix des animaux de cet album, et le texte qui leur est associé, est emblématique : cochons, vaches, lapins, moutons, tigres, pingouins...

Avec tout de même un côté " images d'Epinal " : tous ces animaux gentiment les uns contre les autres, dans de beaux prés verts et de grands espaces, et souriants.

Et n'est-il pas triste que pour sauver des espèces (toujours plus nombreuses) menacées de disparition, nous soyons obligées de les maintenir en captivité (tigre, panda, éléphants...) ?

Et je profite de cet article, présenté exprès à peu de jours des Fêtes de Noël et de ces réjouissances culinaires pour ajouter cette phrase dite par Aymeric Caron, journaliste et écrivain antispéciste, dans l'émission Salut les Terriens en décembre 2015.

Jean-Baptiste Del Amo est végétalien, engagé aux côtés de l'Association L214 pour laquelle il a commenté une vidéo et écrit un livre : Une voix pour les Animaux (Flammarion, 2017).

En 2016, a été publié chez Gallimard Règne animal, qui a reçu le Prix Livre Inter.