Casco Bay · William G. Tapply

Par Marie-Claude Rioux

Deux années ont passé depuis la fin de Dérive sanglante. Stoney est toujours amnésique depuis que la foudre s’est abattue sur lui sept ans plus tôt. S’étant associé avec Kate, il est maintenant propriétaire à part égale de la boutique d’articles de pêche.Une sortie de pêche aussi calme et paisible quà l’habitude tourne au cauchemar lorsque, pendant une pause pipi sur Quarantine Island, Paul Vecchio, un prof d’histoire, découvre un homme carbonisé et castré. Deux jours plus tard, Paul Vecchio est retrouvé mort sous le porche de la maison de Stoney.

Avec deux morts suspectes sur les bras, le shérif Dickman en a plein les bras. Il fait appel à son ami Stoney pour qu’il lui donne un coup de main. Stoney accepte à reculons, devenant son adjoint. Pendant que l’enquête progresse à pas de tortue, Stoney confectionne ses mouches, contemple son plan d’eau en buvant son café, et espère KateL’Homme au Costume, envoyé par le gouvernement, continue de se pointer pour savoir si Stoney se souvient de sa vie d’avant. Entre recherches d’indices et interrogatoires, Dickman et Stoney mènent l’enquête.

·  ·  ·         ·  ·  ·         ·  ·  ·Le plaisir de retrouver la belle gang de Tapply est quasi intact. L’enthousiasme est un tout petit peu moins présent qu’avec Dérive sanglante. L’intrigue autour de la résolution de l’enquête met un temps fou à évoluer. Ça vivote et tourne en rond un moment. Vers la fin, les tribulations autour de l’enquête déboulent, prenant des proportions démesurées. Les corps d’hommes carbonisés, avec un pénis enfoncé dans la bouche, se mettent à pleuvoir.Je m’attendais, dans ce deuxième opus, à en apprendre d’avantage sur le passé de Stoney. Rien de bien croustillant à se mettre sous la dent, sinon que de vieux réflexes refont surface et quil se découvre un talent inné au basket-ball.Kate et son indécision m’ont agacée. La belle a placé son mari malade en résidence, à sa demande. Depuis, elle vit seule. Elle est pas mal dure à suivre… Elle n’avait aucun scrupule à découcher lorsqu’elle vivait avec Walter. Et maintenant qu’elle vit seule, elle laisse sécher Stoney d’impatience. Il suffit que la belle Dr Surry tourne autour de Stoney et veuille faire une sortie de pêche avec lui pour que Kate rapplique et verdisse de jalousie. Un peu prévisible…

Le Maine est toujours aussi enchanteur. Et la cabane de Stoney, au milieu des bois, loin du trépignement du monde, me fait encore autant rêver!
Casco Bay ne réinvente pas la roue. L’intrigue ne brille pas par son originalité. Mais là n’est pas l’essentiel. La trilogie va bon train. Il ne me reste que Dark Tiger à lire. Il y aura sans doute une petit larme versée lorsque la dernière page sera tournée. Pas de doute, ce sera difficile de quitter Stoney et son épagneul breton.Casco Bay, William G. Tapply, Gallmeister, «Totem», 320 pages, 2014.