C’est lundi, je dépoussière…

Par Entre Les Pages @EntreLesPages

Chaque lundi, Entre Les Pages vous propose d’anciens articles dont le texte et la mise en page ont été rafraîchis. Qu’il y ait 2, 3, ou 4 articles, le but est de vous faire découvrir ou redécouvrir des livres très différents. J’espère que cela vous plaira ! Vous pouvez lire et commenter les avis ici, ils se trouvent à la suite les uns des autres, ou cliquer sur les couvertures ci-dessous pour accéder aux chroniques en elles-mêmes. Belle lecture à tous ! Au programme aujourd’hui :

Albert Nobbs
Dublin, fin du dix-neuvième siècle, Albert Nobbs est une femme qui a choisi de devenir un homme pour pouvoir travailler. Elle nourrit en secret le rêve d’avoir son propre commerce et une rencontre grâce à laquelle elle songe au mariage et à un futur heureux la remplit d’espoir. Albert Nobbs, publié pour la première foise en 1918, est un récit sombre et compact qui laisse au lecteur l’impression de porter lui aussi un « corset » et de cacher des formes qui ne demandent pourtant qu’à s’afficher et à vivre. Lui aussi se sent étouffé par ce rôle et par l’impossibilité de s’extraire d’une telle situation. Lui aussi voit des chimères se dessiner devant ses yeux, des fantômes nécessaires pour échapper aux injustices. Car derrière cet uniforme de majordome se cachent aussi les peurs d’une femme condamnée par les comportements des hommes et les règles d’une dure société victorienne. L’histoire contée ici est très triste et, en très peu de temps, évoque tout un monde via l’image d’un seul destin et soulève des questions sur l’identité, la sexualité, des interrogations très présentes au vingt-et-unième siècle. Une lecture intense.

Présentation de l’éditeur :
Quel singulier destin que celui d’Albert Nobbs ! Majordome à l’hôtel Morrison, il y est apprécié pour sa discrétion et son efficacité. Mais, pour pouvoir travailler, Albert doit dissimuler un singulier secret. Sous ses vêtements masculins se cache depuis trente ans une femme travestie en homme. Alors qu’un ouvrier découvre l’imposture, Albert choisit pour la première fois de sa vie de réaliser un de ses rêves… Confusion des sentiments et questionnement sur l’identité, l’histoire d’Albert Nobbs dans le Dublin de la fin du XIXe siècle se révèle d’une étonnante modernité.

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Arsène
Alors que Georges aurait bien aimé avoir un micro pour s’entraîner à commenter les matchs comme celui qu’il appelle son maître : Arsène Wenger, ses parents lui offrent une paire de jumelles ! Mais grâce à elles, il va faire la connaissance d’une jeune femme, qu’il surnomme Arsène, à laquelle il s’attache, à qui il veut rendre service et qu’il aide aussi à rester en vie sans trop le savoir. Juste par amour et sans même connaître son prénom. La sixième est une année très particulière pour ce petit bonhomme qui a aussi autour de lui un libraire grincheux, une meilleure amie fan de médecine obsédée par les microbes, cloîtrée chez elle à cause de son asthme, et une mamie à Pornic qui lui apprend à faire des gâteaux par téléphone. Tout cela, sans compter sur les jolies interventions narratives de sa professeur de français et de son professeur de sport que le comportement de Georges renvoie à leur propre enfance et à leurs rêves. Il n’y a donc aucune chance de s’ennuyer en découvrant ce premier roman de Juliette Arnaud (Arrête de pleurer Pénélope)!

Inattendu, drôle, émouvant, Arsène est une lecture fraîche et plutôt originale qui rappelle avec une certaine violence où est ou alors où est supposé se trouver l’essentiel de l’homme : dans son amour et dans ses tripes. L’innocence de Georges pourrait être un autre des personnages hauts en couleur qui peuplent ce récit tant elle est grande. Mais c’est parce que beautés et intentions pures animent cette histoire. Elles font sourire, surprennent et effraient aussi. Le style choisi par l’auteur donne la géniale impression d’être en tête à tête avec Georges, excité, essoufflé, trop plein de tout ce qu’il a à confier, il va déborder ! Ce garçon est une explosion de sincérité et de tendresse et son aventure connaît un certain nombre de rebondissements. Voilà une escapade intense, franche et touchante.

Présentation de l’éditeur :
Pour vous dire à quel point c’est un genre de fille fantastique, elle a tellement beuglé des insultes que je les ai toutes entendues malgré la musique. Tout de suite j’ai pigé que cette fille-là c’était forcément un numéro 10. Alors j’ai pensé à Arsène Wenger, qui est mon maître, et je me suis dit : cette fille-là, minimum, elle mérite de s’appeler Arsène. Et c’est ce que j’ai fait. Je l’ai appelée Arsène

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La dame aux chamélias
La famille Marilac a bien des ennuis. Non seulement, l’infâme Tante Clarisse ne va pas tarder à débarquer mais Bouillotte, le chat de la famille, n’a pas trouvé mieux que de s’enfuir par la fenêtre de la chambre. Les enfants, Flavie, son frère Marius et Armand, le meilleur ami de Flavie qui ne sait pas dire non et qui finit donc toujours par se faire mener par le bout du nez, se lancent à sa recherche. C’est comme ça qu’ils arrivent chez Marguerite, une drôle de femme dont la maison est remplie de chats.

Comme un rêve, étrange, quelque peu effrayant mais fascinant, La dame aux chamélias est un doux mélange d’extravagances, de vérités, d’humour, de petites angoisses et de quête intérieure. Chaque couloir arpenté, chaque porte poussée dans cette mystérieuse demeure est un pas vers l’identité. Qui pénètre ici ne peut en ressortir semblable à ce qu’il était mais il en est d’autant plus authentique. Pour que tout reste incroyable et fabuleux, des chats, plein de chats font ronronner ce roman qui a le même pas élégant et noble. Guides, messagers, comme s’ils étaient toujours entre deux mondes, leur présence est entraînante et apaisante. Parce qu’ils sont ainsi, ils imposent un délicieux respect, thème mis en avant dans cette œuvre tout comme l’amitié qui est appelée à se fondre dans tous les contrastes entre les êtres. Voilà un roman d’une grande finesse, empli de saveurs toutes plus pétillantes les unes que les autres. Comme le dit Gaia Guasti elle-même : il est à savourer « sur un bon fauteuil avec un chat sur les genoux ! »

Présentation de l’éditeur :
Être le meilleur ami de Flavie Marilac n’est pas de tout repos, Armand en sait quelque chose. Commandeuse, bavarde, profiteuse, c’est une plaie ! Armand n’arrive jamais à lui dire non. Même Bouillotte, le chat de la famille, a du mal à la supporter. Dès que l’occasion se présente, il s’enfuit. En se lançant à sa recherche, les enfants tombent sur une vieille maison isolée : le royaume de l’étrange dame aux Chamélias

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Le fils de Picasso
Pablo a perdu sa mère et vit avec sa grand-mère, Betty. Pour les vacances, il apprend que cette dernière a une sœur jumelle mais aussi qu’elle pense qu’il est le fils de Picasso, le peintre ! Les voilà partis retrouver la famille, les amis et aussi… la vérité. Le fils de Picasso est un roman court mais riche et intense qui, grâce au mystère implanté dans son intrigue, met en lumière le thème important de l’identité. Savoir d’où l’on vient est nécessaire à l’appréhension et à la construction d’un futur. Doit-on ressembler à ceux qui nous ont donné la vie ? Doit-on faire comme eux ? Surtout s’ils sont célèbres, que leur talent est reconnu. Comment est-on soi-même, comment est-il possible d’être soi-même ? Tant d’allusions, de questions et de belles réponses sont exposées dans cet ouvrage à l’émotion palpable. Le livre de Marie Sellier, mené par un petit garçon bien attachant, permet également au lecteur de découvrir qui était Picasso. Sans trop de détails sur sa vie ou son être, un portrait agréable et intrigant se dégage. L’artiste s’anime, revit au cœur de cette savoureuse histoire.

Présentation de l’éditeur :
« On s’est allongé sur le sable. Betty a dit : J’ai ma petite idée. Ta petite idée sur quoi ? Sur ton père. Ah oui ! Je crois que c’est Picasso. Je me suis redressé d’un coup. Je m’attendais à tout sauf à ça. J’ai bafouillé : Picasso ? Le peintre ? »

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Un si terrible secret
Le soir du réveillon de Noël, les grands-parents de Nathanaëlle sont morts noyés dans le ruisseau. De cette disparition mystérieuse, personne ne se remet. Quelques mois plus tard, alors que ses parents voyagent, Nathanaëlle retourne dans la maison de Pilou et Élise pour chercher des réponses. Elle trouve le journal de sa grand-mère et aussi une aide précieuse de la part de témoins d’une époque où les actions de chacun allaient peser pour les décennies à venir.

Un si terrible secret est doté d’une intrigue qui démarre rapidement et brutalement. Elle s’immisce instantanément en le lecteur qui est lui aussi très surpris par le décès soudain de ces deux êtres. Les mots de l’auteur sont d’emblée forts et prenants. Évelyne Brisou-Pellen pose des petits « splendides » qui font se tordre le cœur du début à la fin. Les hésitations, les révélations et les questions se chevauchent. L’identité, la guerre, l’amour, les secrets de famille et bien sur les choix font battre chaque chapitre. Tout est intense, tout est important, tout est déchirant et beau aussi dans ce récit habilement ficelée. Un roman au contenu indispensable.

Présentation de l’éditeur :
Nathanaëlle voudrait bien comprendre… Que s’est-il réellement passé cette nuit de Noël durant laquelle ses grands-parents ont été retrouvés noyés à deux pas de leur maison ? Profitant des vacances de Pâques, elle décide de se rendre sur place pour tenter d’élucider le mystère. En lisant le journal intime de sa grand-mère écrit sous l’Occupation, elle plonge dans le passé familial et découvre un terrible secret…

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