Le silence des aveux d’Amélie de Lima : une enquête policière et identitaire

Par Ciena Ollier @cienaollier
Ce livre pourrait ne pas être adapté à un jeune public compte tenu de l'usage de contenu à caractère sexuel, usage de drogue et d'alcool et/ou de violence.Le silence des aveux par Amélie de Lima
Publié par Auto-édité Genre: Policier
Pages: 422
Format: Ebook
Lu par : Aurore


Lille, novembre 2010, le corps sans vie d’une adolescente est retrouvé près de la Deûle enneigée, dans d’étranges conditions. Cheveux scalpés, habillée mais sans sous-vêtements, un billet de vingt euros dans la main, tout prête à croire qu’il s’agit d’un crime sexuel. Véronique De Smet, commissaire chargée de l’affaire semble piétiner, les meurtres s’enchainent et l’enquête est au plus bas.
Pourtant, un revirement de situation permettra à Véronique de mettre la main sur le présumé meurtrier, un trentenaire qui semble être le coupable idéal. Mais, l’est-il vraiment ?
Aidée de l’inspecteur Bernier, Véronique réalisera un travail de fond, sur l’enquête et sur elle-même, pour démêler cette affaire, où rien ne semble être ce qu’il parait...

Je suis ressortie de cette lecture, je l’avoue, un peu chamboulée. Ce n’est pas un simple thriller que nous avons, mais un longue descente aux enfers, une exploration de l’âme humaine dans ce qu’elle a de plus noire. Aucun des personnages n’est épargné, ils ont tous eu leur lot d’enfance malheureuse.

Dans un premier temps, l’enquête policière est mise de côté et le lecteur fait connaissance avec Véronique, Elise et Benjamin. Petit à petit, les détails de leurs vies apparaissent mais l’auteure commence déjà à semer des indices pour la suite. Ces personnages sont bien campés, touchants, très profonds.

Puis arrive le vrai roman policier. Ce côté est classique. Véronique, l’enquêtrice, pose des questions, rassemble des faits, en les cherchant ou en les trouvant par hasard. Mais le lecteur utilise les connaissances amassées dans la première partie pour élaborer sa propre théorie et devient acteur de l’intrigue. Personnellement, la fin faisait partie de mes suppositions, mais c’est arrivé finalement assez tard et elle reste surprenante et bien trouvée.

La tension est présente du début à la fin. Assez régulièrement, je me suis demandée où l’auteure voulait m’emmener. Mais je précise que ce n’est pas du tout péjoratif, comme dans un roman où on n’arrive pas à faire de liens. Bien au contraire. Ici, on est embarqué sur une route sans savoir où l’on va, on est vigilant sur tout ce qui nous entoure, attentif pour ne rien laisser passer, mais on se laisse emporter par le récit en toute confiance, car on devine que ça va forcément mener quelque part.

Le style est simple, direct, bien adapté au genre. Je n’ai vu aucune prétention dans l’écriture. Je n’ai aucun doute sur le fait que l’auteure gagnera en finesse pour ses prochains romans, car c’est un excellent début. Comme rien n’est totalement parfait, je tiens à faire une petite remarque sur le style, qui m’a d’ailleurs plus amusée que vraiment agacée : l’expression « avoir la clope au bec » revient assez souvent tout au long du livre. J’ai trouvé cette expression en décalage par rapport au reste, mais surtout un peu trop utilisée.

Amélie de Lima signe là un très bon premier roman et j’ai hâte de voir son évolution.

J’attribue donc 4 étoiles : une étoile (grand format) pour les personnages qui m’ont émus, une pour l’histoire qui m’a happée, une pour le style et la dernière pour la recommandation.