Les filles au lion de Jessie Burton

Par Krolfranca

Les filles au lion

Titre original : The Muse

Jessie Burton

Traduit de l’anglais par  Jean Esch

Gallimard

Mars 2017

497 pages

Lu sur liseuse

Je me sens une humeur  pinailleuse. Ca doit être l’effet du froid sur mon organisme ou alors l’approche des fêtes de fin d’année que je déteste, je ne sais pourquoi mais j’ai envie de dire toutes les petites choses qui m’ont agacé dans ce roman. Globalement, j’ai apprécié, j’avais envie de connaître le fin mot de l’histoire, mais quelques petits détails m’ont froissée.

Le côté too much des personnages. Je m’explique. Odelle vient des Caraïbes, elle vit à Londres en 1967 et subit le racisme ordinaire des gens de couleur. Et bien, il me semble que cela ne sert pas l’intrigue et que, par conséquent, il n’était pas nécessaire d’en rajouter en évoquant ce thème alors que le roman aborde déjà beaucoup de thèmes divers : la création artistique, la place de la femme dans la société en 1936 et en 1967, la difficulté pour la femme d’être reconnue comme artiste, la guerre civile espagnole, le marché de l’art, le mystère familial, l’amour…

Les personnages, donc, me semblent assez caricaturaux et l’auteure donne un très mauvais rôle aux hommes. Ils sont détestables, sans nuance possible. Les personnages féminins ne sont pas plus sympathiques (surtout ceux de 1936), ils peuvent même être agaçants, hormis Odelle (en 1967) qui est à la recherche de la vérité sur ce tableau.

Le style ne m’a pas éblouie, on lit bien ce roman mais il n’a aucune originalité de ton. Je l’ai trouvé assez inégal. Les descriptions des tableaux en revanche sont plutôt réussies, parce qu’on les visualise très bien.

Et pour ne pas finir sur une note discordante (par rapport au reste des critiques), j’ai aimé qu’il s’agisse d’une réflexion autour du désir de reconnaissance (ou non) d’un artiste, qu’il soit peintre ou écrivain, et d’ailleurs le parallèle entre Olive et Odelle est intéressant, que le roman navigue entre les deux époques (celle de la naissance de l’œuvre et celle de sa redécouverte), que l’arrière-plan historique  ne soit pas qu’un arrière-plan, j’ai aimé me tromper (et non, ce n’était pas celle à laquelle je pensais ! Que je suis niaise !), j’ai aimé dénouer les fils de cette intrigue. Mais sans plus.

Je crois qu’il serait bon que je lise Miniaturiste, le premier roman de Jessie Burton que tout le monde porte aux nues.