Les Fausses bonnes questions, tome 2

Par Loulou Coco

Les fausses bonnes questions tome 2
All the wrong questions 2 : Where did you see her last ? de Lemony Snicket

Au Bazar littéraire, on aime les challenges ! Les gros, les petits, les impossibles, et bien entendu les très littéraires. Quand j’ai ouvert le tome 2 de la saga Les Fausses bonnes questions, je ne m’attendais pas un seul instant à participer à un si grand défi. Car au bout d’un seul chapitre, je dus me rendre à l’évidence : mon livre avait prit la poussière, et ma mémoire aussi !

Trois ans se sont écoulés entre ma lecture du tome 1 et du tome 2 ! Pfiou, je pense que je suis pas loin de détenir un record Alors en 3 ans, ma mémoire s’est remplie de pleins de personnages différents, d’auteurs talentueux et de dialogues sensationnels, et a légèrement éjecté mes souvenirs de lecture du tome 1. Est-ce que cet handicap allait m’empêcher de continuer ma lecture ? Est-ce qu’avoir la mémoire de Dory allait m’empêcher de profiter du style si particulier de Lemony Snicket ? Que nenni les amis. Coco aime les causes perdues, et n’hésite jamais à les enlacer de tout cœur quand elle les voit passer.

De ma lecture du premier tome, je me souviens vaguement avoir gardé un goût amer en bouche. Le style si particulier de Lemony Snicket (dont je vous ai déjà parlé ici et ici) était poussé à son paroxysme et les personnages n’avaient rien de bien sensationnel pour qu’on s’attache à eux. Je me souviens également d’une intrigue en mode poupée russe qui m’avait un peu détournée, je l’avoue, de la suite des aventures de Lemony.

[Vous pouvez retrouver tout cela, juste en cliquant ici !]

Et pourtant, à l’heure actuelle, je suis déjà en train de commander le tome 3 et 4 de All The wrong Questions (Les Fausses bonnes questions en Français). Le tome 2 bouleverse toutes les idées reçues que j’avais gardées de ma précédente lecture. Il est bien plus développé et mâture que son prédécesseur, à mon plus grand plaisir.

Le style de dessin reste lui le même et offre toujours une ambiance très film noir qui cadre bien avec l’intrigue !

Dans ce tome, Lemony Snicket, toujours apprenti enquêteur, doit faire face à la disparition d’une jeune chimiste prometteuse, Cleo Knight. Elle avait l’intention de sauver la ville de la faillite, mais il semblerait bien que quelqu’un fasse tout pour l’en empêcher, quitte à la capturer. En tout cas, c’est l’avis de Lemony, car pour sa tutrice, l’affaire est déjà bouclée : Cleo aurait fuit la ville pour s’enrôler dans un cirque !
Le jeune enquêteur décide coûte que coûte de sauver la jeune fille, et se retrouve au cœur d’un complot bien plus mystérieux qu’il n’y parait.

On retrouve ici tous les attraits du premier tome : un humour absurde, des situations rocambolesques, et un amour des jeux de mots qui est sans fin. Mais, je trouve quand même que ce style a gagné en maturité, un peu comme s’il avait grandi avec le narrateur. Les personnages s’en trouvent également plus approfondis et je commence réellement à m’attacher à eux. Cependant pour laisser briller les jeunes héros, l’auteur a du éclipser quelque peu les adultes, mais si l’on est facilement habitué au style de Snicket, ce n’est pas un soucis.

Concernant l’intrigue en elle-même, le suspense est à son comble. On démarre sur les chapeaux de roue et il y a très peu de temps mort. L’enquête avance à grand coup de découvertes rocambolesques, mais celles-ci sonnent beaucoup plus plausibles et ficelées que dans le tome 1.

Comme je l’avais espéré, le tome 1 n’était qu’une sorte d’introduction. On nous montrait de quoi le héros était capable et on introduisait tous les personnages importants du reste de la saga. Pour ce tome-ci, je parlerai plutôt d’introduction du côté méchant de l’histoire. On découvre enfin qui est et sera le véritable ennemi de Snicket au cours de son aventure à Salencres-sur-Mer*. Quand on sait combien les criminels sont réussis dans l’univers de Lemony Snicket (je fais référence bien sûr au Comte Olaf des Désastreuses aventures des Orphelins Baudelaire), cela donne sacrément envie de lire la suite.

Comme à mon habitude, j’ai préféré entamer ma lecture en anglais. Toujours à cause de la traduction, et je dois dire que je ne suis pas déçue. En fouinant pour écrire cet article, mon poil s’est déjà hérissé à la lecture de certains résumés français. Outre le massacre de certains noms, il y a aussi le problème récurrent que j’avais déjà soulevé dans ma chronique du tome 1 : l’absence totale du titre du tome en Français. Pourquoi l’occulter alors que c’est une question plus qu’importante dans le livre ? Je crois que cela restera le grand mystère irrésolu de cette saga pour moi !

 

En bref, ce tome 2 est une belle réussite qui a suscité l’exploit de me faire oublier, trois ans après, la déception du tome 1. C’est un tome qui a fait gagner en maturité et en mystère la saga, et je me réjouis d’avoir réussi à me reconnecter au style Snicket !

Bonne lecture les Cocos !


* La traduction vient de l’édition française chez Nathan