Le Voyage d’une Seconde

Par Jonattend

Le Roman

Auteur : Nour Kiahara

Titre : Le Voyage d'une Seconde

Édition : Autoédition

Date de parution : 30 juillet 2017

Genre : Thriller - Fantastique

Nombre de Pages : 232

Mon Format de Lecture : Numérique

Service Presse (Simplement.pro) 

Mon Temps de Lecture : 3h30

Résumé : Paraplégique depuis un an, Georges est sur le point de décéder dans son lit auprès de sa femme Catherine et sa petite fille, Edna. Après quatre-vingts années de vie, il le sait, c’est maintenant qu’il va la quitter. Pourtant, après avoir fermé les yeux, il se retrouve quelques instants plus tard dans son salon, confortablement assis dans son fauteuil. Et le plus étonnant… C’est qu’il a retrouvé l’usage de ses jambes !
S’ensuit alors un long voyage à travers le temps, à travers sa mémoire, et à travers des bonds dans le passé qu’il ne contrôle pas. Là où d’autres personnes profiteraient de ce phénomène pour assouvir des fantasmes illégaux, Georges, lui, sait très bien à quoi il va dédier sa nouvelle vie. Retrouver le Fugace. Le célèbre tueur en série qui a assassiné sa fille, Tyana, en 1988 et qui ne cesse de sévir encore aujourd’hui.
Au-delà des vérités douloureuses qu’il s’apprête à découvrir et des rencontres fortuites, Georges fera une bien triste constatation. Vivre à l’envers implique de retrouver certains êtres chers, mais aussi… D’en dire adieu à d’autres. S’est-il préparé ?

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L'auteur

Nour Kiahara

Courte Bio : Kiahara Nour est convaincue que la force d'un roman réside en ses personnages. Elle met alors son empathie au service de la psychologie et de la multitude des ressentis de l'être humain. 
Elle a toujours été en admiration devant le talent de peintre de certains, que ce soit Leonard de Vinci ou des artistes dans la rue. Il se passe tellement de choses dans sa tête qu'elle aurait tant voulu, elle aussi, figer certaines images sur des toiles. Les cacher ou les montrer. En faire ce qu'elle veut, mais les faire sortir.
Et elle a appris une chose qui l’a finalement réconfortée. Par le biais de l’écriture, on peut aussi peindre des visages, dessiner des émotions. On peut également mettre une touche de couleurs sur une toile sombre, ou une tache sombre sur une toile colorée. A travers un clavier, un pinceau, un stylo, on peut faire rire, on peut faire pleurer. On peut surprendre, on peut toucher. Un crayon d'amour, une gomme de regrets. Ou l'inverse.
C'est ça, la force de l'écriture. 

La Chronique

Le Voyage d’une Seconde était déjà dans ma whishlist, alors quand l’autrice m’a demandé de le lire en service presse, je n’ai pas hésité une seule seconde. (Pour tout vous dire, j’ai été parcouru de frissons rien qu’à la lecture du résumé.)

L’histoire débute par la mort du personnage principal, qui va donc se retrouver emporté dans le passé. C’est d’ailleurs là que l’image selon laquelle on voit défiler toute sa vie avant de mourir prend tout son sens, car, c’est plus ou moins ce qu’il va se passer, mais en mieux, puisque Georges pourra en effet interagir avec son passé, il ne sera pas un spectateur passif, loin de la. Et même si cela ne changera peut-être rien et qu’il se trouve peut-être dans un monde plus ou moins imaginaire, nous allons constater, au fil des pages que ce simple voyage d’une seconde aura le plus grand des impacts.

Je ne vais pas faire durer le suspens pour mon avis, j’ai tout simplement adoré ce roman qui a su me toucher de bien des façons.

Même si on peut se dire que c’est du déjà vu, l’histoire est d’une originalité sans pareil et vous fera voyager et vous questionner en même temps que le héros.

En plus de revivre des moments passés, Georges va tout faire pour découvrir l’identité de l’assassin de sa fille, tuée trente ans plus tôt. J’ai adoré cette facette de l’histoire, mais j’ai aussi adoré le fait que ce ne soit pas toute l’histoire. L’histoire est bien plus profonde que ça et voire Georges revivre sa vie à l’envers m’a beaucoup fait me questionner sur ma propre vie.

J’aime beaucoup la morale de ce roman et je dois dire qu’il m’a fait beaucoup de bien, malgré la noirceur de plusieurs points de l’histoire et je pense que c’est l’un de ces romans qu’il faut absolument lire une fois dans sa vie tellement il est bouleversant.

L’autrice aura réussi à me faire verser des larmes à de nombreuses reprises, étonnamment plus sur des moments joyeux en fait, mais décrit avec tellement de sincérité que je n’ai pu retenir mes larmes. (Imaginer revoir vos proches décédés ou pouvoir retrouver plus tôt des personnes perdues de vue.)

J’ai aussi adoré l’histoire d’amour de ce récit. Loin d’être parfaite, elle est d’une sincérité bouleversante et touchante.

Je vais m’arrêter là, peut-être un peu brusquement, mais si je ne le fais pas, je pourrais vous parler de ce roman pendant des heures alors le plus simple et le plus rapide pour vous sera d’aller le lire, croyez-moi, c’est un roman qui en vaut la peine.

Pour conclure, je vous conseille fortement (au cas où vous ne l’auriez pas compris ;p ) Le Voyage d’une Seconde, qui est un gros coup de coeur pour moi et qui vous fera beaucoup réfléchir, non pas forcément sur le monde qui vous entour, mais sur vous même, votre vie et l’importance de ne pas la gâcher avec des regrets inutiles ou un trop-plein d’ego destructeur et futile. Bref, foncez lire ce livre, vous ne serez pas déçu, bien au contraire !

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Les Citations

Pourquoi lorsqu’on vit un évènement surnaturel, on essaye par tous les moyens de trouver une explication plausible, qui ne dépasse jamais certaines limites ? Si vous entendez des voix la nuit, alors vous êtes schizophrène, dit le psychiatre. Si vous voyez un fantôme, alors c’est sûrement votre nerf optique qui fait des siennes, dit l’ophtalmologue. Si vous avez l’impression d’avoir faire un bond dans le passé, alors nous allons perquisitionner votre domicile pour récupérer tous les produits illicites que vous dissimulez, dit l’inspecteur. Et si moi, j’avais envie de croire à la réalité de l’impossible ? 75 % des zones très profondes des fonds marins restent inexplorées. Et je suis certain qu’il en est de même pour la science. La vie possède des territoires désertiques, normalement inaccessible à la si petite échelle de l’esprit humain, et parfois, on s’y retrouve, là, en plein milieu. Sans personne pour nous comprendre. Sans personne pour nous entendre. Alors désormais, je vivrai seul avec ce secret.

La fierté masculine engendre parfois une cécité sur la réalité de nos sentiments. Elle nous force à tourner la page, sans en avoir l’envie, et parfois même, nous pousse à pisser sur le livre, pour être certain qu’on n’y mette plus les mains.

Oui, il y a ces soirées, ces nuits, que l’on passe, accroupis dans un recoin de notre chambre, dans un recoin de notre chagrin, à contempler nos cicatrices…

Tout le monde connaît l’expression « Pour la faire tomber amoureuse, on m'a dit fais-la rire, mais je te jure à chaque fois qu'elle riait, c'est moi qui tombais amoureux ». Avec moi c’était plutôt « Pour la faire tomber amoureuse, on m'a dit fais-la chier, mais je te jure à chaque fois qu'elle me hurlait dessus, c'est moi qui tombais amoureux ».

Ah éléphant, il est clair que j’aurais préféré hériter de ta mémoire plutôt que de ton derrière.

La pression de toujours gaspiller son énergie à paraître heureux, plutôt qu’à l’être réellement. J’ai soigné les apparences mieux que ma santé, et résultat, la maladie m’a emporté. Alors si je devais tirer une seule leçon de toutes ces années, ça serait ça : plus on prévoit de faire des choses pour les autres, et moins on a de chances qu’ils se réalisent comme on l’aurait voulu.

Quand on s’imagine retrouver les êtres chers qu’on a perdu, on pense qu’on va faire tout un tas de truc exceptionnels avec eux. Leur dire des choses qu’on aurait voulu leur dire en temps voulu. Leur dire qu’on les pardonne, que tout est effacé. Implorer leur pardon, leur demander d’oublier. Parcourir le monde, main dans la main. Aller nager avec des dauphins. Il n’en est rien. On ne fait rien de plus que ce qu’on a l’habitude de faire. Et c’est ça le plus beau. Je l’ai aidée à tricoter une écharpe. Nous avons regardé l’inspecteur Derrick. Elle m’a préparé du thé, nous avons papoté de tout et de rien. Surtout de rien. Oui, je la regardais souvent sans dire un mot. On a fait un concours de mots croisés. Elle m’a battue. On a fait un jeu d’échec. Je ne l’ai même pas laissée gagner. J’ai vécu cette journée comme si je ne l’avais jamais quittée. Et c’est ça le plus beau.

— Ça tu n’en sais rien. Tu ne peux pas prédire l’avenir. Ni toi, ni personne. — Alors pourquoi tu essayes de le faire ? Si tu imagines le pire, il y a de fortes chances qu’il arrive, puisque tu te seras focalisée sur tes chances d’échouer et non sur tes chances de réussite.

On cherche toute sa vie à se faire bouffer par les regrets. On les rend nous-même cannibales de notre propre chair. Peut-être pour pouvoir trouver un coupable à tous nos déboires affectifs. « J’aurais voulu faire ci, et j’aurais voulu faire ça. Je suis maudit par la nature. » En réalité, cette même nature qu’on blâme, et ce ciel qu’on répudie à tout-va, nous épargnent parfois le pire. Sans le savoir.

Ainsi, je réfléchis au dégât que le manque d’amour peut causer. J’ai toujours pensé que ma vie était une succession d’échecs. Bien sûr, avec des périodes d’éclaircies, des petits moments de bonheur indéniables ou bien des prises de conscience temporaires d’avoir la chance d’être en vie, de ne pas mourir de faim, et d’avoir un toit pour dormir la nuit. Mal m’en a pris, j’ai tout de même vu uniquement le négatif et je m’endormais tous les soirs sous la couverture de mes regrets. À me lamenter sur ce que je n’ai pas eu, ou bien sur ce que j’avais eu mais que j’avais malheureusement perdu.