Perceval ou le conte du Graal, Chrétien de Troyes

Par Casrolane

« Lorsque Nature est favorable et que l’on y met tout son coeur, rien ne peut être difficile. »

Titre : Perceval ou le conte du Graal
Auteur : Chrétien de Troyes
Edition : Hachette, Biblio Collège
Date de parution : 1180 (Edition : 2008)
Nombre de pages : 143 pages
Genre : médiéval
Où le trouver ? Amazon, Club, Fnac

Le jeune chevalier saura bientôt faire preuve de sa vaillance. La demoiselle son hôtesse n’est pas venue à lui dans un autre dessein que de lever en son coeur le désir de batailler pour l’aider à se défendre et défendre sa terre. Il lui dit : « Belle amie chère, ce n’est point le moment de montrer triste visage… Venez vous mettre dans ce lit qui est assez large pour deux… » Elle répond : « Je viendrai s’il vous plaît. » Le jeune chevalier l’embrasse… Il l’a mise gentiment sous la couverture. La demoiselle accepte ses baisers sans qu’il lui en coûte beaucoup ! Ainsi furent-ils toute la nuit, l’un après l’autre et bouche à bouche jusqu’à l’approche du matin… Bouche à bouche et bras à bras ils ont reposé jusqu’à l’aube.

Chrétien de Troyes (né vers 1130 et mort entre 1180 et 1190) est un poète français, considéré comme le fondateur de la littérature arthurienne en ancien français et l’un des premiers auteurs de romans de chevalerie. Il est au service de la cour de Champagne, au temps d’Henri le Libéral et de Marie de France, son épouse.
Ses œuvres majeures sont Érec et Énide, Cligès, Lancelot ou le Chevalier de la charrette écrit probablement en même temps que Yvain ou le Chevalier au lion, et Perceval ou le Conte du Graal, œuvre inachevée. Ses romans reflètent les idéaux politiques et culturels du milieu pour et dans lequel il écrit. Ils mettent en scène un idéal aristocratique mêlant l’aventure chevaleresque, l’amour courtois et les aspirations religieuses que symbolise l’esprit de croisade.

Vous commencez à me connaître : je suis une grande fan de légendes. Et en particulier la légende arthurienne. Le Graal, Merlin, la fée Viviane, la magie, les chevaliers… J’ai donc été très logiquement attirée par les œuvres de Chrétien de Troyes. J’ai commencé par Yvain ou le chevalier au lionce qui ne fut pas vraiment un coup de cœur… Mais pas de mines boudeuses : je ne me suis pas arrêtée là ! J’ai continué mon aventure avec Perceval ou le conte du Graal. Bien que ce ne fut, encore une fois, pas une de mes lectures préférées, cette œuvre a quand même eu plus de succès dans mon cœur que le premier ouvrage lu, notamment par la complexité des personnages ou par les épisodes de batailles chevaleresques réduits.

Certes, je n’ai toujours accroché aux personnages de cet auteur. Tandis qu’Yvain n’avait aucune psychologie, Perceval est, du moins au début, beaucoup trop mal élevé, impoli, sans aucune manière d’être. Je suis d’accord que c’était un « gamin des champs », mais quand même : l’éducation du savoir-vivre n’a pas besoin d’argent face à l’éducation des connaissances. C’est donc tout à faire choquée de certains agissements que j’ai parcouru ma lecture.

Heureusement, ce sentiment n’a pas duré. La complexité du personnage s’est considérablement développée et, contrairement à Yvain ou le chevalier au lion, Perceval a évolué. Bon ce n’est quand même pas un Bookboyfriend, mais les évènements ont des conséquences logiques sur les personnages et c’est beaucoup plus plaisant que dans ma précédente lecture dans laquelle rien n’est psychologiquement réfléchi.

La chose que je détestais le plus dans Yvain ou le chevalier au lion, c’était le nombre infini de batailles chevaleresques que pouvait contenir cette œuvre. Dans Perceval ou le conte du Graal, cette partie « bataille à cheval, épée et cote de maille » est certes, présente, mais juste assez pour que ça soit plaisant. 

En bref, je ne me suis pas ennuyée à lire ce livre. J’y ai retrouvé pas mal de points positifs que je n’avais pas retrouvé dans ma première lecture de cet auteur. Ce fut agréable, bien que le personnage ne soit pas aussi complet que ceux que nous pourrions retrouver aujourd’hui. Mais ça, faute à l’époque donc à moitié pardonnée ! Je me réjouis quand même de lire la troisième œuvre de Chrétien de Troyes sur cette légende, Lancelot ou le chevalier de la charrette.

Carolane.