Girlhood

Par Tatiana

Cat Clarke

publié en 2017

360 pages

contemporaine 

L’extrait 

 » La culpabilité te ronge. Te vide de ta substance et s’immisce en toi jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien d’autre qu’elle. »

La note 

♥♥♥♥

La critique 

Vous le savez (j’espère), Cat Clarke est une de mes auteures favorites de ces dernières années, et je deviens complètement hystérique à chaque nouvelle sortie. Girlhood n’a pas échappé à la tradition, et même s’il est loin d’être mon préféré de l’auteur j’ai passé un bon moment en le lisant, je vous explique pourquoi. Pour vous situer un peu, l’auteure nous propulse dans un pensionnat au fin fond de l’Ecosse, aux côtés de Harper, donc la jumelle est décédée, et de son groupe d’amies. Tout se déroule bien jusqu’à l’arrivée d’une nouvelle, Kirsty, qui va chambouler la routine des quatre amies.

Parlons peu parlons persos. Je vais pas vous mentir, Harper est un personnage qui m’a à la fois agacée et touchée (oui c’est bizarre j’ai encore du mal à comprendre). En fait je l’ai beaucoup appréciée au début, mais son comportement se dégrade au contact de la nouvelle venue…et là je n’avais qu’une envie : la secouer et lui faire comprendre qu’elle courait droit vers la catastrophe. C’est un sentiment horrible, parce que vous sentez que quelque chose ne tourne pas rond, mais vous êtes complètement impuissant et vous restez là bêtement, à regarder le groupe s’auto-détruire. D’un autre côté je l’ai bien aimée parce que son histoire avec sa soeur est très compliquée, et on sent que c’est un sujet qui la tourmente encore aujourd’hui… MAIS. Le perso que j’ai le plus aimé dans l’histoire est Rowan, une des filles du groupe : elle est ultra-franche, soutient ses amies dans tous les cas, et c’est quelqu’un sur qui on peut définitivement compter. Je pense même que c’est la seule avec qui j’aurais pu être amie, si j’avais été dans le groupe. Finalement, comparée à Rowan, Harper m’a semblée très égoïste, mais il faut avouer que ça fait du bien d’avoir des persos bourrés de défauts plutôt que parfaits ! Aussi, si vous aimez la diversité, vous allez être servis, tant niveau sexualité qu’origines ethniques : tout ceci ajoute une dynamique en plus au roman.

Autre point que j’ai beaucoup aimé : l’ambiance creepy et malaisante à souhait. C’est étouffant, on se retrouve dans un endroit complètement fermé, dans un groupe d’amies très soudées au coeur duquel tout va exploser. C’est d’ailleurs assez incroyable de voir que parfois, l’amitié ne tient qu’à un fil et qu’un simple coup de vent peut tout faire basculer. Aussi, c’est un bouquin qui aborde énormément de thèmes importants à l’adolescence, comme par exemple les TCA, le deuil, la notion de culpabilité… mais si vous êtes familiers avec les romans de Cat Clarke, vous vous en doutez déjà. Notez simplement qu’il n’y a aucune romance ici, on se concentre sur l’amitié, donc si c’est ce que vous cherchez passez votre chemin !

Seule déception, la fin. Vu le récit qui monte crescendo et l’ambiance folle, je m’attendais à quelque de chose de plus violent, plus tordu, plus glauque. Du coup les derniers chapitres m’ont laissée sur ma faim, ce qui est surprenant vu que l’auteure m’a souvent traumatisée avec ses dernières lignes que personne ne voit venir. Là, c’était juste… trop simple. Et pas vraiment crédible vu le contexte, mais je préfère ne pas trop spoiler.

Finalement, Girlhood montre ce que c’est que de grandir, et décrit les difficultés à trouver sa place dans un monde qui cherche parfois à vous étouffer.