Shadow Banking (T4) – Hedge Fund Blues

Par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « Shadow Banking (Tome 4) – Hedge Fund Blues »

Scénario de Sylvain Lacaze et Eric Corbeyran, dessin de Eric Chabbert,

Public conseillé : Adulte / adolescent,

Style : Polar financier,
Paru aux éditions Glénat, le 13 septembre, 13.99 euros,
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L’Histoire

Dans la zone industrielle de Francfort, Skull n’a pas pu sauver sa petite sœur Tina. Elle a été abattue froidement par ses ravisseurs. Son corps gît dans un entrepôt désaffecté. Skull réalise qu’il est le suivant sur la liste. Il tente de fuir mais dans un dernier élan un peu suicidaire, il parvient tant bien que mal à neutraliser les deux tueurs.
Quelque semaine plus tôt, au Jefferson Mémorial à Washington, deux agents chinois sont sur la piste de Mathieu Dorval. Notre héros se repose dans un hospice de Thessalonique en Grèce après avoir échappé à une terrible attaque d’hélicoptère où son indicateur grec Alecos a perdu la vie. Il a conscience d’être un miraculé. Avec sa nouvelle petite amie Maureen, il compte reprendre son combat pour dénoncer l’odieux complot dont il est victime. Il doit surtout éviter l’explosion de bombes financières dissimulées qui menace l’économie mondiale.

Ce que j’en pense

Shadow Banking se situe dans la mouvance des bds autour des institutions financières qui paraissent actuellement comme « La Banque », « Hedge Fund » ou « H.S.E. (Human Stock Exchange) ». C’est une mode qui fait fureur dans la bd comme en témoignent les bons chiffres des ventes autour de ces séries. L’économie est un thème malheureusement trop peu abordé dans la bande dessinée alors que cela fait pourtant partie de notre quotidien.

Encore une fois, la trame est classique mais le traitement est plutôt efficace avec en prime un dessin pas vilain du tout. On suivra le destin d’un employé de la célèbre banque centrale européenne basée à Francfort qui tombe sur quelque chose qui le dépasse en 2007, juste avant la fameuse crise internationale des subprimes. Et déjà, cela semble lié à la dette de la Grèce qui a failli faire tomber l’euro. L’histoire n’est malheureusement pas terminée de ce côté-là, car nous en ressentons toujours les secousses.

Ceux qui travaillent dans le milieu financier seront les premiers passionnés par ce récit, car cela mêle des faits réels. Quand on se penche réellement sur ce qui s’est passé, on mesure toute l’étendue du gouffre et des failles de notre système capitaliste au bord de l’implosion. Bref, c’est divertissant et instructif pour peu qu’on s’intéresse au mécanisme de notre crise actuelle. Ludique et non rébarbatif.

Corbeyran est un formidable scénariste qui sait tirer toutes les ficelles afin qu’elle fonctionne efficacement pour notre plus grand plaisir. On suit les aventures périlleuse de Mathieu Dorval qui après avoir fui l’Allemagne pour se réfugier à Barcelone se retrouve dans la région des météores en Grèce. Pour ce 4ème et avant-dernier tome, son enquête l’amène dans la capitale américaine où les chinois l’attendent de pied ferme, alors qu’il est toujours traqué par la police et les tueurs à la solde de puissants hommes d’affaires.

Dans un monde corrompu par le pouvoir et l’argent, cela fait un peu de bien de lire une telle intrigue, car l’objectif est sans doute de nous sensibiliser sur ce qu’on ne devrait sans doute pas accepter. La face obscure de la finance n’est pas toujours belle à regarder…