Terminus Elicius de Karine Giebel

Par Shao69 @shao69

Dilemme meurtrier

Terminus Elicius de Karine Giebel

L’histoire :  

4ème roman que je lis de cette auteure, et je ne m’en lasse pas. Jeanne, jeune femme travaillant dans l’administration de la police, effectue chaque jour en train le trajet Istres/Marseille. Personne très timide et confrontée à ses démons, elle découvre un jour une lettre, écrite par le tueur en série que tout son commissariat cherche à stopper. Que doit-elle faire, le dire? Et pourquoi lui écrit-il à elle?

Istres-Marseille. Pour Jeanne, la vie est ponctuée par cet aller-retour ferroviaire quotidien entre son travail de gratte-papier au commissariat et la maison de sa mère. Elle attend néanmoins qu’un événement vienne secouer le fil de son existence: un regard, enfin, du capitaine Esposito? La résolution, peut-être, de cette ffaire de serial killer qui défraie la chronique phocéenne? « Vous êtes si belle, Jeanne Si touchante et si belle. » Ce soir-là, une lettre, glissée entre deux banquettes, semble combler toutes ses espérances. Un peu trop, même. Car derrière le mystérieux soupirant se cache le meurtrier tant recherché par la police. Commence alors une correspondance amoureuse qui, pour Jeanne, n’aura de terminus qu’au bout de l’enfer…

Editeur : Pocket /  249 pages | Sortie : 21/10/2011

Karine Giebel : 

Karine Giébel a été deux fois lauréate du prix marseillais du Polar : en 2005 pour son premier roman Terminus Elicius (Vie du rail), et en 2012 pour Juste une ombre (Fleuve Éditions), également prix Polar francophone à Cognac. Les Morsures de l’ombre (Fleuve Éditions, 2007), son troisième roman, a reçu le prix Intramuros, le prix SNCF du polar et le prix Derrière les murs. Meurtres pour rédemption (Fleuve Éditions, 2010) est considéré comme un chef-d’œuvre du roman noir. Ses livres sont traduits dans plusieurs pays et, pour certains, en cours d’adaptation audiovisuelle. Karine Giébel est également l’auteur de Chiens de sang (2008), Jusqu’à ce que la mort nous unisse (2009), Purgatoire des innocents (2013) et Satan était un ange (2014), tous publiés chez Fleuve Éditions. Son dernier livre De force paraît chez Belfond en 2016.
Sources :Pocket Editions

Mon avis : 

J’ai retrouvé avec plaisir le style de Karine Giebel. Le roman commence doucement et nous plonge rapidement dans le dilemme auquel est confronté Jeanne.  Jeanne est employée administrative dans un commissariat de police, celui là même qui est en charge d’une enquête sur des meurtres avec mise en scène macabre. Discrète elle n’aime pas être exposée et on ne peut pas dire qu’elle ait beaucoup d’amis. À part peut être le capitaine Esposito, qui est en charge de l’affaire. Jeanne a un rituel, celui d’occuper toujours le même siège dans le train du retour. Elle découvre un jour un courrier qui lui est destiné. L’auteur n’est autre que le tueur, pourtant il lui parle avec des mots doux, il sait trouver les bonnes formulations pour la troublée. Elle se sent séduite et attirée par l’auteur des lettres, mais cela réveille en elle des souvenirs marquants qui depuis la pourchasse. et la déstabilise. Pour elle le dilemme devient de plus en plus insoutenable, trahir celui se déclare l’aimer mais qui est un monstre ou trahir Esposito, l’un des seuls à la remarquer, et sa conscience professionnelle et humaine. Cette lutte intérieure ne fait qu’exacerber ses crises et de la rendre encore plus vulnérable.

J’ai apprécié ce roman pour la sensibilité qui ressort de Jeanne, mais également pour la « manipulation » à laquelle elle est soumise et avec laquelle l’auteure s’amuse. L’intrigue est rapidement prenante et nous laisse les bras ballants face à nos hypothèses élaborées au fil de la lecture et qui, forcément, sont à côté de la plaque. Une approche psychologique du cas de conscience.

Le style

Fidèle à elle-même Karine Giebel donne une dimension palpable à ses personnages, mais surtout joue avec eux, elle est loin d’être tendre. Elle s’amuse à les maltraiter psychologiquement, mais toujours avec finesse.

Un polar prenant et qui interpelle sur la façon dont les choix s’imposent parfois à nous et comment la conscience n’est pas toujours aussi tranchée.

Pour en savoir + :

Le site de l’auteure