Cabossé de Benoît Philippon : la claque

Par Ciena Ollier @cienaollier
Cabossé par Benoît PHILIPPON
le 8 septembre 2016
Genre: Policier
Pages: 272
Format: Ebook
Lu par : Aurore


Quand Roy est né, il s'appelait Raymond. C'était à Clermont. Il y a quarante-deux ans. Il avait une sale tronche. Bâti comme un Minotaure, il s'est taillé son chemin dans sa chienne de vie à coups de poing : une vie de boxeur ratée et d'homme de main à peine plus glorieuse. Jusqu'au jour où il rencontre Guillemette, une luciole fêlée qui succombe à son charme, malgré son visage de "tomate écrasée"... Et jusqu'au soir où il croise Xavier, l'ex jaloux et arrogant de la belle - lequel ne s'en relèvera pas... Roy et Guillemette prennent alors la fuite sur une route sans but. Une cavale jalonnée de révélations noires, de souvenirs amers, d'obstacles sanglants et de rencontres lumineuses.

Ma critique de ce roman pourrait être très courte et se résumer à : « Ce livre est une claque magistrale, lisez-le ! ». Mais comme j’ai conscience que certains ont besoin d’un peu plus d’arguments pour être convaincu, je vais essayer de développer.

Roy et Guillemette, c’est Bonnie et Clyde dans un mini road-trip, à la sauce franco-amerloque. Je parle de mini Road-Trip, car Paris-Cantal, ce n’est pas la traversée des States, et d’ailleurs l’auteur joue avec ce parallèle.

Ca faisait un sacré bout de temps que je n’avais pas lu une histoire qui m’avait remuée les tripes à ce point là. En ouvrant ce livre, vous entrerez dans un monde dont vous ne ressortirez pas indemne. Toutes les émotions y sont très intenses, renforcées par toutes les contradictions que l’auteur a brillamment maîtrisées. On y trouve autant de clichés que de pensées profondes, mais aussi une incroyable violence à côté d’un amour pur, à la limite du fleur-bleue. L’humour côtoie très souvent les larmes. Le style est rempli de poésie, mais dans un français oral, donc pas très à cheval sur la syntaxe.
Les personnages, que ce soit les 2 principaux ou ceux que l’on rencontre en chemin, sont hauts en couleurs et nous donnent envie de les aimer, de prendre leur défense, même s’ils sont loin d’être des anges. Ils sont cabossés par la vie, et ça leur donne toutes les excuses du monde pour leurs actes. J’ai d’ailleurs souvent eu envie de verser une petite larme pour eux. Je décerne également une palme spéciale pour le personnage de Mamie Luger, qui m’a fait rire aux éclats.

D’ailleurs, ce livre, c’est tout simplement ça. On passe du rire aux larmes, de l’espoir au désespoir, de l’amour à la haine, et j’en passe. L’auteur ne fait pas dans la dentelle, et il le fait bien. Cabossé, c’est les montagnes russes des émotions. Je dois dire aussi que même si j’aurais aimé garder les personnages avec moi encore un peu plus longtemps, j’ai adoré la façon dont l’auteur a terminé son livre. Bien sûr, je n’en dirai pas plus, il faudra le lire si vous souhaitez savoir.

Pour un premier roman, c’est donc un coup de maître pour Benoît Philippon. Il va être intéressant de voir la suite de ses écrits.

J’attribue donc 4 étoiles, car je n’ai vraiment rien à redire sur le style, les personnages et l’histoire. La quatrième étoile est bien entendu pour la recommandation. Le livre étant un ebook, il n’aura pas la cinquième pour la version papier, mais entre-nous, il en mérite bien 2 pour la recommandation…