Nos Nuits Courielles

Par Jonattend

Le Roman

Auteur : Yves Giombini

Titre : Nos Nuits Courielles

Édition : Nathan

Date de parution : 08/05/2017

Genre : Littérature sentimentale épistolaire

Nombre de Pages : 240

Mon Format de Lecture : Papier

Service Presse

Mon Temps de Lecture : 5h10

Résumé : Nos nuits courrielles est un roman épistolaire, sur Internet.
Vincent, écrivain, vient d’être quitté par Jeanne, la femme qu’il aimait passionnément.
Comme une bouteille à la mer, il lance un SOS à Lucie, une de ses lectrices qui lui avait envoyé un mail pour lui dire combien son dernier livre l’avait émue.
À son grand étonnement, celle-ci répond à son message.

Elle-même possède sa part d’ombre et de fragilité. Tous deux chahutés par la vie, ils deviennent les anges gardiens respectifs de leurs émotions et de leurs sentiments. Ils s’écrivent, se cherchent, se rencontrent parfois.
Mais parviendront-ils jamais à s’apprivoiser un jour, tant ils se méfient de l’amour et de ses cahots ?
Au fil des mois, leurs échanges, nocturnes essentiellement, les dévoilent l’un à l’autre et deviennent la trame d’un livre en train de s’écrire.

Un jour, par défi, ils forment en effet le projet de publier leur correspondance.
Le récit, principalement constitué de leurs messages, est entrecoupé de passages narratifs où Vincent commente, s’interroge, se livre…

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L'auteur

Nom : Yves Giombini

Courte Bio : Yves Giombini, niçois d’origine, enseignant, éducateur et formateur, vit dans la région grassoise depuis une quarantaine d’années.
Il poursuit son chemin dans la compagnie des mots : dans l’univers du théâtre comme comédien, metteur en scène et animateur d’ateliers (Théâtre de La Nuit Blanche, à Grasse, dont il est le président), dans celui de la poésie et du roman (il a publié plusieurs ouvrages aux éditions Tac Motifs), et dans celui de la chanson (parolier, il a écrit les textes de trois albums - DécalageS, IntimeS, PersonneS – dont Patrick Massabo a composé les musiques pop-rock-folk, joués en concert par le groupe « Les Variants Deluxe »).
Il est aussi président de l’Association Anca-Sonia Arts et Avenir (Grasse). Il participe régulièrement à de nombreux événements culturels : salons du livre, Printemps des poètes, concerts, récitals, Nuit des Musées, représentations théâtrales et festivals d’arts plastiques.

La Chronique

Aujourd’hui, et sans même le faire exprès, on se retrouve avec l’une des dernières publications des Éditions Hélène Jacob qui viennent de fêter leurs 5 ans d’existence. Joyeux anniversaire, donc et que l’aventure continue encore au moins 5 années de plus ! <3
Je tiens aussi à remercier chaleureusement l’auteur qui a eu la gentillesse de m’envoyer son roman en version papier (et par la même, je m’excuse pour le délai de ma chronique).

“Nos Nuits Courielles” raconte une histoire d'amour douce, sincère, touchante et réaliste.

J'aime beaucoup la première phrase du roman, métaphore de la mort qui montre la puissance des émotions ressenties pas Vincent.

Vincent est un personnage assez compliqué, ou plutôt complexe. En fait, c’est simplement un artiste, passionné et d’une sensibilité à fleure de peau qui ressent tout au centuple.

Lucie est un personnage très intéressant, mais j’aurais bien aimé en savoir un peu plus sur sa vie, même si je comprends parfaitement pourquoi ce n’est pas le cas.

J’ai beaucoup aimé les différentes références ou citations de poètes, écrivains ou chanteurs qui m’ont même donné envie de découvrir leurs oeuvres, pour certains.

J’adore aussi la métaphore du jardin dans lequel ils se retrouvent tous les deux virtuellement, je trouve l’image très belle et poétique.

Ce que j’ai aimé, aussi, ce sont les petits interludes où Vincent nous raconte ce qu’il ressent ou ce qu’il se passe dans sa tête et dans sa vie, sans le dévoiler à Lucie dans leur correspondance. Mais en même temps, on ne nous dévoile pas directement ce qu’il se passe lors de leurs différentes rencontres, hormis dans leurs discutions par mails et c’est tant mieux. Leur rencontre représente paradoxalement leur jardin secret alors que l’on découvre sans pudeur leur vrai jardin secret via leurs échanges épistolaires (je ne suis pas sûr de bien me faire comprendre lol).

Un point de l’histoire m’a un peu déplu, voir déçut, apportant moins de “magie” à cette histoire d’amour. (Je n’en dévoile pas plus pour ne pas vous spoiler).

La fin est celle que j'attendais et je n'en suis absolument pas déçu, bien au contraire.

Même si j'ai beaucoup aimé ce roman, je l'ai presque trouvé trop long, surtout qu'il ne s'y passe finalement pas grand-chose. Je ne dirai pas que je me suis ennuyé, car ce n'est pas le cas. En fait, je pense qu’il ne s’agit pas d’un roman qu’il faut lire rapidement, mais qu’il faut bien prendre son temps, peut-être même faire quelques pauses afin de se replonger au mieux dans la plume poétique de l’auteur.

J'adore le fait qu'on ne sache pas réellement si c'est une histoire vraie ou non, même en refermant le roman, l'auteur laissant planer le doute jusqu'au dernier chapitre. Je ne sais donc pas si l'histoire de Vincent est celle d'Yves, mais si ce n'est pas le cas, l'auteur a très bien jouer son jeu.

Pour conclure, une lecture très agréable et originale que je vous conseille de lire en prenant bien votre temps pour bien la savourer.

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Les Citations

— Tu veux me casser la gueule ? Il a commencé par me dire ça ! Craignait-il une mise aux poings ? J’aurais dû lui casser la gueule, mais je n’ai pas trouvé ma colère. Je suis un non-violent. Un doux, un gentil. J’aurais peut-être dû. C’est, en apparence, un grand costaud, mais je n’ai pas peur des coups. Je ne les sens pas quand je me laisse emporter par mes émotions. Je sais aussi que je peux faire très mal. J’entre en transe et je ne maîtrise plus rien. Ça ne m’est arrivé qu’une fois dans ma vie. C’était il y a longtemps. Je déteste savoir ça de moi. — Te casser la gueule ? Allons, Machin – lui, je l’appelle Machin, parce que si j’entends ou si j’écris son prénom, ça me met encore dans des états pas possibles – allons, Machin, ne t’inquiète pas. Je ne vais pas t’envoyer mes témoins pour régler cette affaire en duel, au petit matin, dans un pré ou un sous-bois brumeux. Jeanne m’a avoué que tu lui tournais autour et que ça la troublait. Votre baiser ? Un accident de parcours qu’elle regrette aujourd’hui. Nous nous aimons. Et elle ne veut pas me perdre. Elle te l’a dit. Elle me l’a dit à moi aussi : « Vincent, je ne veux pas te perdre ». Machin, je voulais qu’il sache que j’étais là. Je voulais qu’il sache qui j’étais. J’avais pu lui parler sans m’emporter. Jeanne serait rassurée. J’étais content de moi. Lorsque nous nous sommes quittés, il m’a lâché : — Si je peux te la piquer, je te la pique ! J’ai souri. Il tentait un baroud d’honneur, encouragé, sans doute, par mon absence d’agressivité. Je ne me suis pas méfié : il me l’a piquée !

J’ai bien senti qu’elle ne voulait pas me faire mal en me poignardant. Je ne savais pas où me cacher. Alors, je suis mort dans ses bras. Et puis je m’en suis allé finir ma mort un peu plus loin pour ne pas la déranger. Je l’aimais trop pour la retenir contre son gré. On ne retient pas un oiseau en cage en prétendant que c’est parce qu’on l’aime.

Jeanne, c’était « Petit Jaune », et moi, « Petit Bleu ». Lorsque nous étions ensemble, nous devenions « Petit Vert » ! C’était… charmant, mais tellement naïf, je m’en rends compte aujourd’hui.

J’ai eu peur, c’est vrai, je l’avoue ; peur de votre empressement que je ne comprenais pas bien, de votre impatience, moi qui ai tellement besoin de temps. Je m’étais en quelque sorte anesthésiée pour avoir moins mal et vous me réveillez ! Comprenez ma peur panique !

D’abord la surprise, un homme quitté, c’est un ego masculin mal en point qui menace, exhorte, crie sa colère. Vous, non. Ensuite vient la phase de la plainte, de l’apitoiement, de sorte que l’autre se sente coupable encore et encore. Vous, non. D’autres l’enfonceraient sous des sarcasmes et des reproches. Vous, vous la portez et l’entourez de votre tendresse. Vous lui redonnez ses ailes, vous lui permettez d’être heureuse sans vous et vous lui dites que son bonheur vous importe plus que le vôtre. Êtes-vous un extraterrestre ? Très peu d’hommes sont capables de cela. Presque tous pensent l’amour comme la possession de l’autre.