Je suis une fille de l’hiver

Par Tatiana

Laurie Halse Anderson

publié en 2016 (VF)

316 pages

contemporaine 

L’extrait 

« DeQuoiPourquoiCommentQui ? De quoi ai-je peur ? Pourquoi n’ai-je pas envie d’aller mieux ? Quand suis-je moi et comment le savoir ? Et qui serais-je si je faisais ce qu’ils voulaient ?

Comment en suis-je arrivée là ? »

La note 

COUP DE COEUR

La critique 

Vous connaissez mon amour pour Tous nos jours parfaits, et à quel point ce roman m’a bouleversée lors de ma première lecture. Pour être franche je ne pensais pas ressentir à nouveau ça un jour, et bim voilà qu’un roman peu connu chamboule tout ça. Je ne m’y attendais pas, et si vous deviez lire un roman contemporain cette année, faites le bon choix et lisez celui-ci.

Je suis une fille de l’hiver, c’est dur. C’est un roman qui dépeint la réalité et l’auteure ne mâche pas ses mots : c’est triste, violent, déprimant, mais surtout bouleversant. Oui, Lia m’a bouleversée, Lia m’a posé des questions auxquelles je n’avais pas de réponses, et Lia m’a fait réaliser énormément de choses. Lia, c’est la protagoniste de ce roman, et le personnage qui vous mettra la tête à l’envers. Avec elle, l’auteure aborde beaucoup de thèmes très actuels comme les troubles alimentaires (l’anorexie, la boulimie), mais pas que puisqu’on parle aussi de mutilation, des relations avec la famille, de l’amitié, et surtout de l’adolescence : un mix de sujets qui s’accordent parfaitement. Lia est réaliste à l’extrême, puisque l’auteure s’est beaucoup documentée avant de se lancer, que ce soit auprès de malades, de médecins, d’autres romans… elle est donc loin de raconter n’importe quoi et c’est sûrement un des romans les plus réalistes que j’ai pu lire sur l’anorexie. L’auteure nous envoie sans ménagement dans la tête de son personnage duquel nous sommes prisonniers, et ne lésine pas sur le réalisme.

Oui, Lia m’a beaucoup touchée mais peut-être pas pour les mêmes raisons que vous : ma soeur a été anorexique une partie de sa vie, et c’est une maladie très difficile à comprendre. A nos yeux, manger ne paraît pas si compliqué, pourtant à travers les yeux de Lia on comprend ce qu’il en est réellement. Oui, l’anorexie est une maladie. Non, répéter vingt fois à la personne en face « mange tu verras ça ira mieux » n’arrange pas les choses. Quand ma soeur traversait cette période, j’étais complètement paumée et je vous avoue que je ne savais pas quoi dire pour faire en sorte qu’elle se sente soulagée, même une minute…j’aurais aimé lire ce livre avant, pour m’aider à comprendre et à faire les bonnes choses. Finalement, c’est le genre de livre que tout le monde devrait lire, le genre qu’on devrait étudier dans les écoles pour sensibiliser, puisque ce sont ces livres-là qui aident à comprendre les autres, et pourquoi pas à se comprendre soi-même un peu mieux…

En plus de ça, l’écriture est juste parfaite (bon c’est plutôt la traduction du coup, mais je pense le lire en VO bientôt), et l’auteure a un style bien à elle qui ne laissera personne indifférent. C’est brut et poétique à la fois, tout est rythmé…certains passages vous couperont le souffle, d’autres provoqueront des cascades de larmes (j’avoue j’ai pleuré). Mais ce qui est sûr, c’est que vous n’oublierez pas Lia de sitôt !

Bref. J’ai juste pas de mots.