Nerval l’inconsolé

Par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « Nerval l’inconsolé »

Scénario de David Vandermeulen, dessin de Cazanave,

Public conseillé : Adulte / adolescent,

Style : Biographie, Roman graphique
Paru aux éditions « Casterman », le 6 septembre, 22.50 euros,
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L’Histoire

Nerval aurait dû être médecin ! C’est ce que souhaitait son père, mais lui se voyait plutôt palabrer avec ses amis lettrés.
A 19 ans, Gérard (à l’époque, il ne signe que de son prénom) connaît un certain succès avec sa traduction de «Faust» de Goethe. Lui, qui parlait si mal l’allemand, étonne ses professeurs.
A Paris, en 1828, son père pense qu’il poursuit ses études de médecine. Si il y passe encore un peu de temps, il préfère passer son temps libre avec ses amis Théophile Gauthier, Maquet, Champavert (dit le «Lycanthrope»), ou Victor Hugo. Le soir, ils se retrouvent pour faire la fête, boire, profiter du sexe faible et parler littérature et théâtre.
Mais voilà, Gérard de Nerval a l’esprit fragile. Il fait plusieurs séjours dans la clinique du Docteur Blanc. Les voyages qu’il entreprend n’auront que peu de d’incidence sur sa santé mentale. En 1843, il part pour Alexandrie et écrit son «Voyage en Orient». De retour en Europe, il s’en va en Belgique… Il s’éteindra quelques mois plus tard.

Ce que j’en pense

Après Chamisso et Shelley, David Vandermeulen s’attaque à une autre grande figure de la littérature. J’ai lu «Frankenstein» de Shelley, mais j’avoue ne rien connaître de Chamisso et de Nerval ! C’est donc par pure curiosité que je me suis attaquée à cette bande dessinée. Comme j’aime bien le roman graphique et apprendre par la BD, je ne pouvais pas passer à côté de ce titre.
C’est fichtrement bien raconté ! De plus, le trait de Daniel Cazanave est parfait pour ce genre d’histoire. S’il peut paraître un peu enfantin, je conseille à qui veut m’entendre de se plonger dans les ouvrages qu’il a illustré. Son dessin est peuplé de détails. Tout au long de l’histoire, il y a des pages narratives sans texte, des passages que j’ai adoré ! Tout cela donne une vrai dynamique à l’histoire. Il faut bien dire que tous ces personnages lettrés sont haut en couleurs.

A la fin de la bande dessinée, David Vandermeulen raconte la démarche de ce troisième opus littéraire. Je précise que Daniel Cazanave a déjà illustré d’autres titres sur des auteurs de la littérature : «Macbeth», «Baudelaire», «Verlaine» ou encore «Flaubert». Cet appendice est un vrai plus. Agrémenté de photographies et de documentations d’époque, je m’y suis plongée avec avidité.
Le XIXème siècle nous a apporté de grands noms de la littérature française. Nerval aurait certainement pu apporter plus. A-t-il brûlé sa vie trop vite ? L’excès d’alcool l’a-t-il condamné ? Son esprit dérangé l’a-t-il poussé à partir ? Une chose est sûre : sa vie fut trop courte !

Pour information, cet ouvrage sera aussi disponible dans une édition limitée, format à l’italienne, en noir et blanc !