Manolito. Elvira LINDO - 1997 (Dès 8 ans)

Par Vivrelivre @blandinelanza

Editions Gallimard Jeunesse, collection "Folio Junior", septembre 1997

Manolito Garcia Moreno est petit en taille (ce qui lui pose des problèmes de duffle-coat), est " binoclard " (ce qui lui pose des problèmes de lunettes cassées), habite le quartier populaire Carabanchel de Madrid avec sa mère (qui voit tout et qui pourrait travailler à la CIA s'ils la connaissaient), Manolo (son père, routier, et à qui il doit son prénom, l nredant le "dernier des derniers"), son petit frère qu'il appelle Le Bêta (même s'il l'aime bien), et son grand-père paternel Nicolas (qui souffre de la prostate et qui ne veut pas qu'on lui fête son anniversaire - 80 ans - car à cet âge-là, il n'y a que des vieux et qu'on ne lui offrira que des écharpes - moches en plus).

Manolito parle parle parle parle parle parle ... Il parle tant et tant que sa mère (cette "colonelle" d'après son grand-père) l'a envoyé chez Mme Esperanza, psychologue, qui, au bout de deux séances, lui a dit que ce n'était pas nécessaire de revenir.

Alors il nous raconte sa vie, à nous lecteurs, qu'il apostrophe !

Oui, sa vie palpitante mérite d'être connue ! Et c'est avec innocence, naïveté, un brin de prétention ou même de cynisme qu'il nous la décrit.

Avec sa bande de copains composée de " Grandes Oreilles ", son meilleur ami bien qu'il soit un traître ; de Yihad, crâneur certes mais quelle fierté d'être son ami ; " Susana Culotte-Sale ", Jessica la grosse plus grosse, et le dernier arrivé, Paquito Medina qu'il soupçonne d'être un extraterrestre.

Tous fréquentent l'école (ou le collège) Diego Velázquez, dirigée d'une main de fer par M'dame Asuncion, persuadée que ses élèves se divisent en deux groupes très distincts (les génies et les futurs délinquants), mais élèves qu'elles aiment quand même et qui le lui rendent bien !

Ils font quantité de bêtises, involontaires le plus souvent.

Et c'est ainsi pour des contrôles, au Musée, ou à un spectacle scolaire...

Les élèves affublés de déguisements maison sont censés représenter " Les colombes de la Paix "...

Une prestation très drôle.

Pourtant, s'il se fait largement gronder, sa mère est une championne de l'engueulade, Manolito sait faire preuve d'empathie et de générosité, notamment envers son grand-père.

Répétitions, jeux de mots parsèment ce roman rigolo qui distille au fil de sa narration plusieurs éléments culturels espagnols (voire du " monde mondial " pour reprendre l'une des expressions favorites de Manolito).

Il y a cependant quelque chose qui m'a embêtée : la monnaie. Il y est question de " francs " et non de " pesetas ". Il semblerait que la chose soit courante car sinon les jeunes lecteurs ne pourraient se représenter cet argent, le coût, les sommes. Je ne suis pas convaincue et n'ai pas souvenir d'avoir lu ou vu ceci dans un roman jeunesse étranger traduit (et avant l'Euro pour l'Europe).

Le roman se termine par une double interview, celle de l'auteure et celle de l'illustrateur : leurs parcours, leur lieu de travail, la manière de travailler, le nombre de livres publiés et un conseil pour un auteur/illustrateur débutant.

Je vous les note car j'ai trouvé leurs réponses très intéressantes.