Autobiographie romancée, Amélie Nothomb revient sur ses jeunes années. Dans les pas de son père diplomate, nous la suivons, de sa prime enfance au Japon, puis successivement à Pékin du temps de Mao, New York, au Bengladesh, en Birmanie, au Laos, puis Bruxelles avant son retour, devenue jeune adulte, à Tokyo, puisque tel est le destin d’Amélie.
S’il est question de faim ici, il faut le prendre dans le sens global, faim physique autant que spirituelle ; soif extrême, d’eau comme d’alcool ; et à ces extrêmes viendra s’ajouter comme pour les annuler, l’anorexie. Récit du passage de l’enfance à l’adolescence avec ses travers, ses exagérations qu’on pourrait considérer comme classiques, si ce n’était Nothomb qui tenait la plume. Car je ne peux que m’interroger, est-ce que tout ce qui est relaté dans ce livre est vrai ? Le plus extravagant étant son penchant immodéré pour l’alcool : à dix ans, alors qu’elle vit à New York, « Nos tirelires furent cassées pour aller dans les bars boire des Irish coffees, des whiskies sour on the rocks, des cocktails aux noms hirsutes. » Heu… ? C’est en cela que je considère ce texte comme romancé. Et de manière plus générale, le décalage entre son âge et ses réflexions ou attitudes étonne plus d’une fois.