Amélie Nothomb : Biographie de la faim

Par Lebouquineur @LBouquineur

Amélie Nothomb, née Fabienne Claire Nothomb en 1966 à Etterbeek (Bruxelles), d’un père diplomate,  est une femme de lettres belge francophone. Après une première année universitaire en droit, elle obtient une licence en philologie romane à l'Université libre de Bruxelles, et envisage un moment la carrière d'enseignant, passant l'agrégation. En 1992, elle commence sa carrière d'écrivain avec un premier roman, Hygiène de l’assassin, suivi de beaucoup d’autres depuis. Elle écrirait, dit-elle, quatre romans par an pour n’en publier qu’un ! Biographie de la faim date de 2004.

Autobiographie romancée, Amélie Nothomb revient sur ses jeunes années. Dans les pas de son père diplomate, nous la suivons, de sa prime enfance au Japon, puis successivement à Pékin du temps de Mao, New York, au Bengladesh, en Birmanie, au Laos, puis Bruxelles avant son retour, devenue jeune adulte, à Tokyo, puisque tel est le destin d’Amélie.

S’il est question de faim ici, il faut le prendre dans le sens global, faim physique autant que spirituelle ; soif extrême, d’eau comme d’alcool ; et à ces extrêmes viendra s’ajouter comme pour les annuler, l’anorexie. Récit du passage de l’enfance à l’adolescence avec ses travers, ses exagérations qu’on pourrait considérer comme classiques, si ce n’était Nothomb qui tenait la plume. Car je ne peux que m’interroger, est-ce que tout ce qui est relaté dans ce livre est vrai ? Le plus extravagant étant son penchant immodéré pour l’alcool : à dix ans, alors qu’elle vit à New York, « Nos tirelires furent cassées pour aller dans les bars boire des Irish coffees, des whiskies sour on the rocks, des cocktails aux noms hirsutes. » Heu… ? C’est en cela que je considère ce texte comme romancé. Et de manière plus générale, le décalage entre son âge et ses réflexions ou attitudes étonne plus d’une fois.