Mes lectures de vacances - été 2017 # 7 et fin

Par Philisine Cave
Que du très bon pour clôturer un super été littéraire ! Je suis contente de mes choix, les lectures furent de qualité. J'ai varié et je ne l'ai pas regretté : cette diversité m'a ouvert davantage l'esprit. Je vous souhaite une belle rentrée pour celles et ceux qui achèvent bientôt leurs vacances et un bon week-end pour les autres.
Quand sort la recluse – Fred Vargas ****

image captée du site Babélio


Le commissaire Adamsberg, héros récurrent de Fred Vargas, est confronté à une série surprenante de décès d'hommes âgés liés à une piqûre d'araignée recluse, animal pourtant connu pour sa discrétion et son pacte de non-agression. Soupçonnant que le hasard n'y est pas pour grand-chose dans l'affaire, il sera accompagné dans son enquête par ses plus fidèles et assurés compagnons, pendant que la rébellion au commissariat face à cette nouvelle fantaisie adamsbergaine menace d'exploser la bonne cohésion d'équipe et d'expulser en plein vol et hors sol notre héros.
Véritable succès littéraire, Quand sort la recluse est un génial retour à ce que fait de mieux Fred Vargas : une histoire rondement ficelée (malgré la même erreur commise que celle faite par Pierre Lemaître dans Travail soigné : un truc inconcevable dans la vraie vie des policiers - celui de croire le premier venu et de douter de ses coéquipiers - et qui les fait encore passer pour des gens bien naïfs, ce qu'ils ne sont pas et c'est tant mieux pour nous ! Bref c'est ce genre de détail qui retire d'office une étoile à une note de lecture. Mais je reviens à mes moutons), un récit haletant et très bien séquencé, des personnages bien ancrés et peu forcés (je loue la capacité de Fred Vargas à ne pas tomber dans les clichés). A l'entrée du roman, l'auteure capte rapidement l'attention des lecteurs à l'aide de petites enquêtes rapidement résolues, qui montrent la vie d'un commissariat et les forces en place. C'est astucieux et intelligent. Adamsberg fait preuve d'humanité, et est un personnage plus fouillé que d'habitude. Comme dans Pars vite et reviens tard, Fred Vargas instruit son lectorat en discourant en dehors de l'enquête sur toutes les formes de réclusion. Il y a bien sûr les coïncidences heureuses (ou malheureuses, c'est selon). Bref, Quand sort la recluse est un très bon roman policier et mérite amplement son succès auprès du public.
  Editions Flammarion   Emprunté à ma belle-sœur chérie à qui j'ai offert ce roman (cela vaut toujours le coup de faire des cadeaux !!!!)
Le dimanche des mères – Graham Swift - *****

Image captée du site Babélio

Nous sommes en 1924 en Angleterre. Le dimanche des mères est l'unique journée libre des gourvernantes et bonnes de familles bourgeoises afin de rejoindre leur mère. Jane Fairchild, orpheline de naissance, est au service du couple bienveillant M et Mrs Niven, partis en goguette ce jour célébrer en avant-première la future union de l'héritier des Sheringham avec la richissime fille des Hobbay. Jane dont le dimanche des mères est surtout l'occasion de rêver, de lire ou de se promener à vélo, va voir son programme bouleversé pour un dernier et tendre au-revoir.
Le dimanche des mères est une histoire sublime d'une émancipation féminine et masculine, un ode à la culture et au bon sens. Il n'y a pas de haine dans ce roman, malgré le conflit des classes. Chaque personnage est respecté. En hommage aux belles Jane de la littérature anglaise classique (Jane Austen, Jane Eyre), Graham Swift nous devoile une héroïne paisible, futée, finalement moins soumise que certains compagnons de route plus fortunés. L'écriture est superbe, simple, agréable à lire (un grand bravo à la traductrice Mme Fortier-Masek) ; l'atmosphère de l'après-guerre (avec son lot de deuils familiaux) est retranscrite avec pudeur ; les chemins de la campagne anglaise appellent à la rêverie. Il est difficile de tenir un récit sur un quasi huis-clos mais à aucun moment, le rythme ne faiblit. Graham Swift a parfaitement réussi son entreprise. J'ai passé un moment formidable avec ce roman sur la ligne Brest -Rennes -Nantes, avant ma reprise de travail et ce, malgré la chaleur ambiante, tamisée par l'efficace climatisation des TGV et TER. Une vraie gageure !
Editions Gallimard (la première de couverture est splendide et terriblement sexy)
Traduction de Marie-Odile Fortier-Masek
Acheté et lu sous les bons conseils de Jean-François Delapré de la libraire Le Saint-Christophe à Lesneven (29)