Sophie Divry : Rouvrir le roman

Par Lebouquineur @LBouquineur

Sophie Divry, née en 1979 à Montpellier, vit à Lyon. Entre 2004 et 2010, elle a été journaliste au journal La Décroissance, un mensuel anticonsumériste, syndicaliste et engagée sur une liste de gauche aux élections municipales de sa ville d’adoption avant de se lancer dans la littérature, tout en exerçant un job de serveuse dans la restauration. Après une petite poignée de romans, Rouvrir le roman, un essai, est sorti en début d’année.

Avec cet essai, Sophie Divry ôte sa casquette de romancière pour s’offrir un moment de réflexion sur son art, s’interrogeant sur le roman et les formes qu’il prend. Explorant les voies empruntées par la littérature, dans la forme et le fond, le rôle voulu ou pas des écrivains et des éditeurs, soulevant de passionnantes questions sur chacun.

En termes, globalement simples à comprendre par tous, elle « démonte » le roman comme un mécanicien le ferait d’un moteur, pour en rendre apparent chaque pièce. Et pour chacune d’elles, Divry en révèle le sens : par exemple, les dialogues dans certains romans sont marqués par des tirets ou des guillemets, mais dans d’autres ils sont directement inclus dans le texte, qu’elle est la logique derrière tout ça ? Ses explications, appuyées par des citations d’écrivains célèbres, ne manquent pas d’intérêt, et pour moi qui n’aie pas fait d’études littéraires, elles sont sources d’éclaircissement ; voici donc, écrit noir sur blanc, ce que je ressentais dans mes lectures sans en avoir théorisé le sens.

La première partie de l’essai est plus dans l’histoire de la littérature, avec les grandes questions que se posent les écrivains, comment sortir du roman traditionnel (des personnages, une histoire etc.) ? La tentative de réponse donnée par le Nouveau Roman. L’écrivain est-il complètement libre, devant sa feuille blanche ? Que veut-il réellement : « Tu veux être lu(e) ou tu veux écrire pour ton plaisir personnel ? » La seconde partie s’attache plus à la forme, les dialogues comme je l’ai déjà dit, la typographie employée, les comparaisons ou métaphores utilisées par l’écrivain, la narration même…

Bien entendu je ne suis pas d’accord avec toutes les « révolutions » menées par certains écrivains pour moderniser la littérature, citées par l’auteure. Dans l’ensemble Divry ne prend pas trop parti, « En littérature il n’y a pas de panacée ». Moi-même je ne suis guère amateur de chamboulements trop voyants dans le roman, ma vision bornée de la chose s’accommodant parfaitement des romans simples, pour autant, je n’ai rien contre ceux qui veulent trousser le genre de multiples façons ! Ils font ce qu’ils veulent et moi je lis ce que je veux. Rien n’est plus simple.