En avoir ou pas

Par Entre Les Pages @EntreLesPages

À Key West, en Floride, Harry Morgan organise des excursions de pêche pour les touristes. Jusqu’au jour où l’un d’entre eux ne lui paye pas ce qu’il lui doit. Parce qu’il doit nourrir sa famille, Harry accepte d’utiliser son bateau pour des affaires illégales comme le transport de Chinois, d’alcool ou, par la suite, de révolutionnaires Cubains. Avec ces derniers, la mission ne se passe pas du tout comme prévu.

To Have and Have Not, En avoir ou pas, du fric ou des couilles, a été publié pour la première fois en 1937 et a été le plus mal reçu des romans d’Ernest Hemingway. À la base, il ne s’agissait que de deux nouvelles. C’est d’ailleurs mieux de considérer l’ouvrage final comme un recueil de textes plutôt que comme un roman et d’en attendre une certaine construction. Il est ainsi plus intéressant, plus pertinent et peut-être plus facile d’approche aussi. De plus, les différents parties qui le composent ont des points de vue différents. Ce texte évoquant l’envie d’un homme de sortir de sa condition est assez pessimiste. Il semble mettre en lumière ce que beaucoup ne veulent ou n’ont pas voulu pas voir. C’est pourquoi il est violent, cru. Il est parfois doux. Les scènes entre Harry et sa femme, ancienne prostituée, sont bien menées et touchantes. Dans un contexte post Prohibition mais de crise financière, voilà un texte qui cogne, qui surprend, qui émeut un peu. Un texte qui en a, quoi ! En avoir ou pas a été adapté plusieurs fois pour le cinéma. La version la plus connue est celle de Howard Hawks avec Humphrey Bogart dont le titre français est Le port de l’angoisse.

Présentation de l’éditeur :
« Comme il se tenait là, avec la mitraillette dans sa main gauche, jetant un regard circulaire avant de refermer le panneau à l’aide du crochet terminant son bras droit, le Cubain qui était allongé à bâbord et qui avait reçu trois balles dans l’épaule se mit sur son séant, visa soigneusement et lui envoya une balle dans le ventre. Harry fut projeté en arrière et retomba assis. Il avait l’impression d’avoir reçu un coup de matraque dans l’abdomen. Il était adossé à un des tuyaux creux qui servaient de supports aux fauteuils de pêche, et tandis que le Cubain continuait à tirer sur lui, écaillant le fauteuil au-dessus de lui, il se baissa, trouva la mitraillette, et ajusta soigneusement, tenant la poignée avant du crochet de son bras droit. »

“Death is like an old whore in a bar–I’ll buy her a drink but I won’t go upstairs with her”

“I don’t know who made the laws; But I know there ain’t no law that you got to go hungry.”

“The hell with my arm. You lose an arm you lose an arm. There’s worse things than lose an arm. You’ve got two arms and you’ve got two of something else. And a man’s still a man with one arm or with one of those. The hell with it,’ he says. . . .after a minute he says, ‘I got those other two still.”

Ernest Hemingway, To Have and Have not

Lectures de juillet 2017

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