Pete Fromm – Indian Creek ***

Par Laure F. @LFolavril

Editeur : Gallmeister - Date de parution : janvier 2017 - 250 pages

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Pete Fromm se retrouve seul dans les Rocheuses, à vivre dans une tente pendant sept mois. " De la mi-octobre à la mi-juin, j'allais être responsable de deux millions et demi d'œufs de saumon implantés dans un bras entre deux rivières. La route la plus proche se trouvait à quarante miles, l'être humain le plus proche à soixante miles. Si j'étais intéressé, précisa-t-il, je n'aurais que deux semaines pour me préparer. "

Etudiant en biologie animale
, il quitte brusquement l'université pour s'embarquer dans cette aventure, sans vraiment réfléchir, seulement attiré par le monde sauvage et les grands espaces et par l'idée d'avoir " une histoire à raconter ".
À travers ce récit, Pete Fromm nous raconte ses journées dont le temps s'étire, ses errances dans la vallée de la Selway et les forêts alentour avec sa chienne Boone, la neige qui commence a tomber, l'hiver qui s'installe - il se sent peu à peu coupé du monde et il finit par y prendre goût. Il se glisse dans la peau d'un trappeur, traque les cerfs sans grand succès, fait griller des écureuils, lit beaucoup.

Je me suis plongée avec délice dans cette vie sauvage et solitaire, en compagnie de ce narrateur auquel on s'attache au fil des pages. Pete Fromm ne peut s'empêcher d'osciller entre l'exaltation de vivre en pleine nature et le sentiment de rater tout ce qu'il se passe pendant ce temps là dans la " civilisation ". Il a quelques passages à vide, puis se retrouve ébahi devant le spectacle des étoiles, de la neige, d'une éclipse... Le jeune homme apprend à se débrouiller, à chasser, à pêcher, comme un véritable homme des bois. Il observe la vie qui l'entoure - ses sens s'éveillent.

Une lecture qui m'a tour à tour émue, fait sourire... et surtout, qui m'a fait voyager, m'a permis de m'évader et de goûter à ces espaces sauvages et dépeuplés - je m'y suis vraiment cru. Une lecture qui a un vrai pouvoir d'immersion, riche en émotions : une vraie bouffée d'oxygène !

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" Je poussais un cri. Levant les poings au-dessus de ma tête, je criai. En poursuivant ma ronde de fou en haut des cimes, je savais que partout où mes yeux se posaient, et même plus loin encore, partout où le soleil venait de disparaître, la seule empreinte sur le sol qui n'était pas celle d'un animal était la mienne. Je criai de nouveau, prêt à exploser. "