Pour les lecteurs qui sont sur le pont depuis quelques décennies, la compagne idéale de Peter Parker, c'est Mary-Jane Watson. Que la blonde Gwen ne m'en veuille pas, mais si un amour d'adolescent qui se termine tragiquement laisse forcément des traces profondes, c'est bien la rouquine qui a accompagné le parcours humain de Peter, depuis la sortie des études, à la vie professionnelle, en passant par les liens sacrés du mariage et une tentative de paternité. Ceci explique pourquoi nous en avons (presque) tous voulu à Straczynski de briser cette dynamique, au terme de Civil War, avec un pacte honni, qui offre à Mephisto l'occasion de briser un couple mythique, en échange de la vie d'une Tante May au bord du trépas, pour la quarantième fois de sa longue carrière. Un choix compréhensible, mais aussi régressif, qui a replongé un héros adulte et enfin assumé dans une spirale d'échec et d'inconstance, pour de nouvelles aventures plus légères et guillerettes. Depuis, nous guettons tous le moment où les deux tourtereaux reviendront ensemble. C'est chose faite à l'occasion de Secret Wars, dans un des territoires du Battleword. Là, Peter et Mary-Jane n'ont jamais divorcé ou passé de pacte avec le Diable en personne, et ils élèvent leur petite fille Annie avec l'amour que peuvent avoir deux parents responsables. Le Tisseur a bien compris quelles sont les priorités dans la vie, et son existence ressemble peu ou prou à ce qu'elle aurait pu être dans l'univers Marvel traditionnel, avec un poil de chance en plus. Les choses se corsent quand certains héros sont retrouvés morts, comme le Punisher, Moon Knight, ou Night Trasher. Quelqu'un s'en prend à la communauté, et attaque même les Avengers. Voici venir Regent, un méchant surpuissant, qui emprunte ses pouvoirs aux X-Men, et met la pâtée à tout le monde. Spider-Man est quand à lui bien ennuyé car dans le même temps, il apprend qu'une gigantesque évasion à Rykers Island a remis en liberté les pires criminels de la ville. Et parmi ceux-ci se trouve Venom, dans sa vieille incarnation, à savoir Eddie Brock chargé de ressentiment et de haine pour un Peter Parker dont il connaît la double identité. Et donc la famille... De cette épisode commencera la purge des héros, et l'ascension du terrible Regent, dictateur inflexible.
Le personnage de Regent a eu tellement de succès qu'il s'est retrouvé propulsé dans la série classique du tisseur, comme vous l'avez découvert voici quelques mois dans les pages du mensuels Panini. C'est vrai qu'il a tout de l'ennemi puissant et machiavélique, mais pour mettre ses menaces à exécution, il nécessite d'une couverture et d'un effet de surprise qu'il n'est pas possible de reproduire par la suite. Dans cet album, Regent bénéficie de l'aide des Sinister Six, qui basculent donc du coté de la loi, et sont chargés des basses besognes, comme traquer les personnes "à pouvoirs" dont fait partie la petite fille de Peter Parker. Celui ci fait son possible pour la persuader de ne jamais utiliser ses dons, mais allez donc instiller ce genre d'idées dans le cerveau d'une gamine qui découvre la vie, et n'accepte pas les injustices. Parker et Mary-Jane non plus, ce qui les pousse à se dévoiler en pleine cour d'école, alors qu'un contrôle génétique menace de tout ficher par terre.
On aime bien cette mini série.. Cela ressemble à du what if, mais bien écrit, avec des personnages assez attachants, et un Dan Slott qui mène bien sa barque. Adam Kubert aux dessins est fidèle à son style, et à sa mise en page. Il reste une valeur sûre et l'auteur de pages forts agréables, rythmées, sans toutefois atteindre les sommets de sa carrière. Si les Secret Wars n'ont pas atteint systématiquement l'objectif, loin de là, ce Renew your vows est assez solide et plaisant pour mériter de faire partie de votre checklist, au moment de se remémorer l'événement de l'an passé.