L’adoption (T2/2)- La Garùa

Par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « L’adoption (T2/2)- La Garùa »

Scénario de Zidrou, dessin de Arno Monin,

Public conseillé : Adultes / Adolescents (à partir de 12 ans),

Style : Chronique sociale / intime,
Paru aux éditions « Grand Angle », le 31 mai 2017, 14.90 euros,
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L’Histoire

Quinaya est repartie, renvoyée dans sa famille d’origine, au Pérou, par les services sociaux. Alain, son père adoptif, a été arrêté pour enlèvement et incarcéré.
18 mois plus tard, Gabriel, le grand père, qui s’est pris d’affection pour la petiote, contre toute attente, débarque lui aussi à Lima. Sur place, un enquêteur local l’attend.
Le lendemain, après une mauvaise nuit, décalage horaire oblige, Gabriel se pointe difficilement à l’accueil de l’hôtel. Pendant qu’il se fait conduire, il en profite pour raconter ce qu’il a laissé en France. Son fils est sous les verrous et sa femme en a profité pour demander le divorce…
Enfin, le duo arrive dans la quartier pauvre du “Barranco”. Gabriel est déposé devant un lotissement, où vivent Quinaya, sa mère et ses grand-parents.
Gabriel prend sa respiration et sonne à la porte…

Ce que j’en pense

Le premier tome de “L’adoption” fut, pour moi, une des belles découvertes de l’année dernière et un très bon cru Zidrou. Les deux auteurs nous racontaient une histoire simple et touchante : comment une petit être “étranger” à une famille s’intègre dans sa nouvelle vie ? Vu des deux cotés les difficultés rencontrées, les challenges à surmonter, le regards des autres et surtout les liens à créer… Cet épisode se concentrait sur la relation complexe et tendre entre Gabriel, le Grand Père, vieux grincheux de service et la petite Quinoya…

Ce second tome est très différent. 18 mois plus tard, Gabriel se rend au Pérou pour revoir la fillette. Précédé par un enquêteur, il sait où vit la petite, avec sa mère et ses “vrais” grands parents. Sur place, Quinaya semble ne pas se souvenir de lui… Fini la relation créée patiemment et les moments de tendresse et de complicité ! Un retour anticipé s’impose, mais les choses ne se passent pas comme prévu…
Il fait alors la rencontre de Marco, un belge quinquagénaire, venu chercher le cadavre de sa fille, Sophie, morte dans le tremblement de terre… Les deux “endeuillés” sympathisent et partent, sur la demande de Marco, pour une expédition touristique à deux, histoire d’oublier les absents

Décidément, Zidrou (Benoît) a le don pour nous embarquer dans des récits rares et vierges en BD. Très humain, très simple et en même temps parfaitement touchant. Au centre de cet épisode, Gabriel et Marco occupent l’espace, mais ils ont dans leurs valises les personnages laissés loin en France (Pour Gabriel, ses deux enfants) et leurs souvenirs.
Dans ce décors touristique (beaux et ravagé à la fois), Zidrou et Monin mettent en image une histoire universelle, d’hommes en deuil et en “apprentissage des sentiments ». Car, en fréquentant Marco, qui regrette tant sa fille, Gabriel va se rendre compte de l’essentiel. Il a perdu sa petite fille, mais ne doit pas oublier son fils, fut-il sous les verrous…

Au dessin, je retrouvé avec un immense plaisir Arno Monin, Le jeune dessinateur, (qui avait déjà fait équipe avec Zidrou pour “Merci”) affine son dessin. Le trait est léger, les expressions justes et les couleurs tendres. C’est étonnant, comme on retrouve le même genre de qualités chez les dessinateur attirés de Benoit. Jordi Lafebre (avec “Les beaux été”, “La Mondaine”…) et Arno Monin savent capter la finesse des expressions et la subtilité du langage non verbal.
La mise-en scène et le découpage sont au poil, aussi. Pas de grands effets de manche, mais une belle qualité. C’est ultra-lisible, un peu comme ses personnages, ses gueules, et ses décors : Évident ! (et c’est beaucoup)
Vivement le prochaine collaboration entre ces deux-là !!!

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