X-men – la chute de l'empire sh'iar (marvel deluxe)

Par Universcomics @Josemaniette
Les Shi'Ars constituent une race extra-terrestre qui a depuis toujours des accointances profondes avec les X-Men. De la saga mythique du Phénix Noir au mariage du professeur Xavier avec l’impératrice Lilandra, ils ont été au centre de bien des péripéties. En 2006 Ed Brubaker pose ses valises sur la série Uncanny X-Men et réalise une aventure en douze parties sobrement intitulée L’Avènement et la chute de l’Empire Shi’Ar. Pour comprendre où il veut en venir, il faut se remémorer deux points importants qui ont précédé ces épisodes. Tout d’abord le secret inavoué de Xavier, dans Deadly Genesis, qui porte à l’arrivée sur scène d’un nouveau membre dans la fratrie des Summers. Gabriel (frère caché de Scott et Alex donc) a été enlevé puis élevé artificiellement et en esclavage par le peuple Shi’Ar; on comprendra donc qu’il nourrisse un véritable ressentiment, d’autant plus qu’il a la conviction d’avoir été abandonné par les X-Men, une fois à l’age adulte. Sous le nom de code de Vulcan, ce mutant surpuissant (classé Oméga, ce qui en fait un des plus forts en ce monde) fonce dans l’espace pour aller se venger de l’Empereur D'Ken sans savoir qu’entre temps celui-ci est tombé malade et que Lilandra est montée sur le trône. Autre point crucial, une bande de guerriers Shi'Ars (le Commando de la mort) a débarqué sur Terre pour mettre un terme définitive à la lignée des Grey, en tuant toute la famille restante. Selon eux, c’était le meilleur moyen pour que la jeune Rachel ne suive pas les traces de Jean, et devienne un jour le terrible Phénix Noir. Sauf que Rachel a survécu et qu'elle aussi est bien décidée à faire couler le sang à la première bonne occasion. Tout ceci converge lorsque Charles Xavier monte à la hâte une équipe de secours pour plonger dans le cosmos et stopper Vulcan avant qu’il ne soit trop tard. En disgrâce chez ses élèves à cause de ses mensonges récents, il réussit à rassembler une formation qui n’a pas froid aux yeux, avec Rachel, donc, et Thunderbird, Havok, Polaris, plus le jeune Darwin. Pendant ce temps, les X-Men sur Terre sont confinés chez eux par des sentinelles au service du gouvernement, qui les protègent dans une sorte de réserve. Nous sommes en pleine période Civil War, et ce n’est pas le moment de faire trop de vagues. Sauf que à l’autre bout de l’univers, ça va être le tsunami…

Vulcan est surpuissant et ça se constate très vite. Les premiers Shi'Ars qui croisent sa route vengeresse sont balayés et il en profite pour détruire les portails qui permettent les sauts quantiques et les voyages intergalactiques de l'Empire. Piégeant au passage Xavier et les siens qui sont à sa recherche. Brubaker parvient à faire monter en puissance une belle fresque spatiale, sortant les X-Men de leurs cocon habituel, pour les emmener, comme cela se produit périodiquement depuis leurs premiers pas, dans une saga cosmique d’importance. De nombreux autres personnages vont faire leur apparition et avoir un rôle important à jouer, à commencer par les Starjammers, les pirates de l’espace conduits par le père de Vulcan et Havok, le célèbre Corsaire, pour qui la menace en cours est fortement personnelle. Des litiges familiaux qui sont aussi le coeur du problème avec la soeur de Lilandra, la perfide Deathbird, qui est toujours dans les bons et mauvais coups dès lors que son empire vacille. N’oublions pas non plus Darwin… jeunesse et inexpérience ne sont pas des tares, et dans ces épisodes tragiques,  la nouvelle recrue s’affirme comme un atout stratégique de premier ordre, surtout lorsque Charles Xavier est kidnappé, et qu’il est le seul à pouvoir suivre la bonne piste. Les rapports entre les personnages sont redéfinis, avec Rachel (Marvel Girl) qui se rapproche d’un guerrier redoutable comme Korvus (doté de la lame du Phénix) dans des scènes suintant l'érotisme torride, Polaris et Havok à la recherché d’eux mêmes et de leur couple, qui vont finir piégés par Vulcan, et un empire extra-terrestre en plein délitement et déchirement. Le dessin est globalement confié à Billy Tan, qui est capable de beaux moments d’action et de mettre en scène tout ce microcosme avec crédibilité, mais à bien y regarder, on dénote souvent des expressions ou des visages figés, et un manque de naturel dans de nombreuses postures, ce qui nuit en partie à la qualité générale de cette longue aventure. Clayton Henry est également de la partie, avec un trait moins détaillé et fouillé, mais plus souple. Dix ans plus tard, cette saga mutante reste fort plaisante à lire et elle mérite tout à fait une belle publication librairie, que Panini se charge de vous offrir en ce mois de juin, dans sa collection de prestige Marvel Deluxe. 


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