La vache de la brique de lait - Sophie ADRIANSEN et Mayana ITOÏZ – 2017 (Dès 3 ans)

Par Vivrelivre @blandinelanza

Ce titre m'a interpellée! Je le trouve à la fois intriguant et rigolo.

Le format long et étroit de l'album, son dessin de couverture et ses informations nutritionnelles au dos, comme une brique de lait donc, me plaisent beaucoup.

Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre, une histoire farfelue, un plaidoyer écologique ou alimentaire ? Car, blague à part, le lait de vache, ce n'est pas si bon! ( CLIC)

La vache de la brique de lait , c'est un peu tout ça.

Il y a de l'absurde, de l'humour, de l'imaginaire, un joli clin d'œil, des questions d'enfants, des sensibilisations...

Le petit garçon de notre histoire est affirmatif !

Il y a une vache dans la brique de lait. Si si ! Elle est forcément toute petite (il a pris des mesures !) mais elle est là puisqu'il y a une vache de dessinée dessus, au même titre que les boîtes de petits pois ou de sardines.

Logique imparable !

Logique apeurée lorsqu'il s'agit d'ouvrir la brique à coups de ciseaux... Son père pourrait faire plus attention !

Logique mathématique lorsque sa maman prend du lait plus léger (= écrémé), la vache est donc minuscule...

Logique du repos lorsque la nuit vient...

Logique d'espoir et de recyclage lorsque les briques sont finies...

Logique pleine d'imagination lorsque celle-ci trouve des limites !

Cet album à l'humour pas si absurde joue sur les croyances et peurs enfantines, tout en jouant entre les mots et les dessins.

Le texte et les illustrations sont constamment en décalage, entre ce qui est et ce que l'enfant croit, imagine, redoute, espère... et ceci impacte jusqu'au couple lecteur/non-lecteur.

L'adulte lit les mots (et sait) et l'enfant regarde les images, entraînant alors une double narration qui pourrait bien être, aussi/peut-être, un petit plaidoyer pour la lecture.

Car, si le petit garçon de notre album lisait/savait lire (mais ça viendra !), il saurait qu'il est écrit " lait " et non " vache " sur la brique. Et que son interprétation est donc erronée.

Au-delà, l'album sensibilise au recyclage et pousse à s'interroger sur la provenance des aliments, surtout lorsqu'ils sont d'origine animale et/ou transformés.