Le cœur en braille. Pascal RUTER – 2017 (Dès 9 ans)

Par Vivrelivre @blandinelanza

Le cœur en braille

Pascal RUTER

Editions Didier Jeunesse, 10 mai 2017.

192 pages

Dès 9 ans

Thèmes : Collège, adolescence, amitié, famille, amour, maladie-handicap, passion, musique, quête, estime de soi.

La 4 e !

Victor va devoir assurer cette année. Parce que les cours et lui, ce n'est pas trop ça.

Lui, il aime les Rolling Stones, faire du rock avec ses amis, les jumeaux Etienne et Marcel, ou encore regarder son paisible ami Haïçam jouer aux échecs tout en s'empiffrant de loukoums dans la loge de son père, le gardien du collège.

Victor vit seul avec son père, et tous deux sont fans de vieilles voitures qu'ils réparent quand ils n'ont pas de discussions sur fond philosophique.

Au collège, Victor y est plus reconnu pour ses bêtises (cacher le papier-toilette des filles), ses réponses "à côté de la plaque" et ses déformations de mots.

La semaine suivante, les choses se sont compliquées, et j'ai remarqué que c'est une tendance naturelle des choses, la complication. D'abord, le prof d'historie-géographie s'est mis en rogne contre moi en rendant les copies parce qu'à la question du contrôle sur le climat de Nice j'avais répondu que dans cette région " il y avait de la neige et parfois marée basse ". Moi, je me comprenais, mais j'étais bien le seul. Toute la classe a éclaté de rire, surtout un groupe de filles un peu coincées qui, quand elles rient, ont l'air de réciter un théorème de mathématiques.

Du coup, il passe beaucoup de temps avec le CPE, surnommé "Lucky Luke" et coureur cycliste.

Mais ce dont Victor ne peut se douter, c'est le tournant que va prendre cette année lorsqu'il change de place en maths et fait ainsi la connaissance de Marie, une jolie rousse aux chaussettes impeccablement blanches.

La jeune fille est son parfait inverse : sérieuse, studieuse, volontaire, déterminée, une réponse toujours intelligente et qui a décidé de l'aider, de le prendre en charge, mais non sans contrepartie.

Et ça marche !

De cancre, il devient ainsi un élève moyen, mais surtout intéressé, avec l'envie de savoir, de comprendre, de découvrir et le tout avec plaisir.

Marie est une passionnée elle aussi, de musique classique. Elle joue du violoncelle, brigue une prestigieuse école dont l'audition d'entrée est pour juin. Mais elle a un problème.

Et c'est par petites touches, mais surtout avec l'exposé sur Helen Keller, que Victor comprend ce qu'elle a, ce qui va lui arriver, et la raison de sa présence à ses côtés.

Elle est sa tête, il est ses yeux et sa main.

Le plus dur, ça a été l'écriture, parce que la mienne était toute tarabiscotée et celle de Marie toute repassée, comme ses chaussettes. Enfin, à l'époque où elle y voyait encore. Elle me donnait des modèles et je m'entraînais à les recopier le soir. Ensuite j'avais mal au poignet comme si j'avais joué tout Roland-Garros.
En rentrant du devoir, on s'attelait à nos devoirs, je lisais les énoncés, et elle trouvait les solutions, que je devais écrire sur son cahier.

Le tandem, devenu inséparable, use de plusieurs stratagèmes astucieux pour déjouer toutes les adversités.

Les mois passent, personne ne se rend compte de la supercherie, ou de l'exploit... sauf Haïçam, qui ne dit presque pas mot mais sait observer et le surnommé " Van Gogh ", qui piège Marie.

L'audition est dans deux jours.

Victor et Marie tentent le tout pour le tout...

Comme j'avais hâte de commencer ce roman de Pascal Ruter, l'auteur de Barracuda for ever que j'ai tant aimé!

Ce roman-ci, paru initialement en 2012 (puis réédité en 2016 suite à l'adaptation cinématographique), bénéficie d'une nouvelle publication destinée aux lecteurs dès 9 ans, avec deux fois moins de texte que dans la version d'origine (dès 12 ans).

L'action est centrée sur Victor et Marie (initialement Marie-José), les mettant dans une bulle dans laquelle les adultes n'ont que peu de contacts. Le père de Victor et Lucky Luke sont les plus présents, plus en retrait le père d'Haïçam ou les parents de Marie (souvent absents, et sur tous les plans) ou les professeurs (quasi inexistants).

Personnellement, c'est ceci qui m'a manqué dans la narration pour qu'elle me paraisse crédible.

Malgré une écriture à la fois joyeuse et sensible, les erreurs de mots de Victor et le personnage du " vénérable Egyptien Haïçam ", le charme n'a pas totalement opéré. Mais ce n'est pas grave car je ne suis clairement pas le public-cible.

Je vais me procurer le roman initial afin de comparer.

Le Cœur en braille fait l'objet d'une série. Sont parus Du bonheur avant l'heure réédité sous le titre Trois ans avant puis Quatre ans après ;

Et j'ai envie de les découvrir aussi.

De Pascal Ruter, il me faut lire aussi L'amour au subjonctif.