C’est lundi, je dépoussière… Les demoiselles du Palais Royal, Les demoiselles de la Nouvelle France & Les demoiselles de la Louisiane

Par Entre Les Pages @EntreLesPages

Chaque lundi, Entre Les Pages vous propose un ancien article dont le texte et la mise en page ont été rafraîchis. De belles redécouvertes au programme ! Aujourd’hui, place à…

La trilogie C’est lundi, je dépoussière… Les demoiselles du Palais Royal, Les demoiselles de la Nouvelle France & Les demoiselles de la Louisiane d’Esther Singer.

Les demoiselles du Palais Royal & Les demoiselles de la Nouvelle France
Les demoiselles sont quatre cousines toutes nées la même année. Héloïse et Henriette (les sœurs jumelles) sont inséparables de Bleue et Blanche. Les lecteurs les découvrent alors qu’un complot se trame contre le régent et Louis XV encore enfant. En dérogeant à beaucoup de règles qui incombent les jeunes filles de bonnes familles, elles comptent bien ne pas laisser agir ceux qui ont pour dessein de supprimer l’ange aux boucles blondes qui deviendra un jour monarque. A l’issu de cette aventure, les famille de Pontivy et de Gaumont doivent s’exiler en Louisiane. C’est sur le navire la Nouvelle-France que les comparses aux joues roses vont avoir à faire à des pirates, des rebellions d’esclaves et à la dure réalité de leurs relations amoureuses.

Composée de courage, d’audace, d’insoumission et d’yeux qui ont envie de voir le monde, la recette des demoiselles fonctionne à merveille de la première ligne à celle qui laisse en suspens leur destin. Ces deux premiers tomes sont rythmés une grande thématique de l’époque choisie, c’est à dire la place des femmes dans la société. Leur rôle est d’ailleurs utilisé de manière rusée puis qu’inattendues dans certains cas, elles deviennent des espionnes parfaites. Henriette et Héloïse se démarquent rapidement des deux autres cousines à qui elles disent tout. Mais c’est cette différence qu’elles cultivent et promeuvent qui les fait ressortir de ce tableau historique un peu triste pour la condition féminine et les rend bien vivantes. Représentations de l’émancipation, elles sont des modèles d’héroïnes parfaites. En échouant et réussissant successivement dans leur tâches, elles ne peuvent que se congratuler elles mêmes de tant vouloir et parvenir à déjouer les plans prévus pour des êtres de leur genre et de leur rang. Mis en parallèle de leur cause, celle des esclaves puis celle des juifs étalent un panorama des considérations de l’époque, une triste carte qu’elles vont recouvrir de leur propre Histoire. Les demoiselles sont des synonymes de réalité, de force et aussi de malchance.

Le deuxième volet des aventures des Demoiselles prend place dans un monde qui s’ouvre, s’explore. Fascination et dégoût pour les méthodes nouvelles du XVIIIème siècle viennent se mêler à l’émancipation de la gent féminine, le début d’une longue et pénible cause. Des valeurs comme l’amour et l’attachement entre les êtres, l’éducation le respect viennent contrer la face noire de l’histoire. Grâce à une plume fine, précise et directe, le lecteur s’éprend aussi rapidement du destin de ces jeunes filles. Elles séduisent tout d’abord dans une ambiance policière, mystérieuse dans un décor presque unique. Ensuite, c’est tout à leur honneur et à celle de l’œuvre en général qu’elles sont propulsées sur un navire, dans un lieu inconnu, que leurs idéaux vont eux aussi voguer, se gonfler et habiter avec habileté et force ces ouvrages aux couvertures de soie mais à la verve de lion !

Les demoiselles de la Louisiane
Le
duc de Gaumont doit surveiller les colonies du Régent. Arrivées au Nouveau Monde, les quatre cousines et leurs amis que les aventures précédentes ont permis de réunir, vont à nouveau devoir déjouer les plans de personnes mal intentionnées. Également en face de nouvelles cultures, de décors inédits et d’un mode de vie tout autre que celui qu’elles connaissaient au palais royal, ces jeunes filles vont pouponner, choyer, tomber amoureuse, peindre, apprendre… Leur découverte du monde et de soi continue dans ce dernier tome d’une trilogie pétillante.

Aux couleurs du charme féminin, J. Esther Singer continue de faire voyager ses personnages et ses lecteurs dans ce roman qui se défend contre les codes, les règles qui mettent en scène la vie des femmes, des esclaves et aussi des juifs. Dans la parfaite continuité des ouvrages précédents, comme s’il n’avait jamais été question d’abandonner, même pour quelques minutes, Henriette, Héloïse, Blanche et Bleue, ces dernières continuent leur chemin sous une plume claire et touchante. Comme à leur habitude : curieuses, impatientes ou calmes et posées mais toujours vives d’esprit et de cœur, ces héroïnes se seront appliquées jusqu’au bout à donner faim d’être soi et de profiter de chaque moment espiègle qu’offre la vie. Voilà une jolie conclusion à cette série historique qui ressemble plus à un émouvant au revoir qu’à une fin.

Les demoiselles du Palais Royal
Présentation de l’éditeur :
Quatre jeunes filles, cousines par leurs mères (les demoiselles de Gaumont et les demoiselles de Pontivy), fréquentant assidûment le Palais Royal, mènent une existence à la fois mondaine – entre bals, opéra et promenades, et studieuse. Mais le hasard les mêle à la conspiration de Cellamare, orchestrée par la duchesse du Maine, qui vise à renverser le duc Philippe d’Orléans, Régent de France – le « petit roi » (Louis XV) n’a alors que 8 ans –, pour le remplacer par le roi d’Espagne, petit-fils du Roi Soleil. Les demoiselles réalisent qu’une guerre civile risque d’éclater : la France est divisée en deux entre partisans du Régent et partisans du roi d’Espagne… et le marquis de Pontivy fait partie des conspirateurs ! Pour la première fois de leur vie, les quatre cousines se trouvent désunies. En effet, Blanche et Bleue prennent le parti de leur père, tandis que Henriette et Héloïse veulent rester fidèles au Régent. Surtout que Henriette espère se marier avec le chevalier d’Orléans, fils naturel du Régent…L’amitié entre les quatre demoiselles est donc fortement compromise, mais rien ne pourra briser leur attachement, pas même l’exil forcé de la famille de Pontivy. Pour ne pas être séparées de leurs cousines, Henriette et Héloïse jouent de leur ressemblance de jumelles et sont promues « espionnes » du Régent, montent un savant stratagème et font nommer leur père, le Duc de Gaumont, rapporteur du Régent en Louisiane… la belle aventure ne fait que commencer.

Les demoiselles de la Nouvelle France
Présentation de l’éditeur :
Condamnées à l’exil, après l’affaire de la conspiration de Cellamare, ourdie contre le Régent par les Espagnols, les familles de Pontivy et de Gaumont sont en route vers la Louisiane. Héloïse et Henriette, les jumelles, ne se doutent pas que parmi les personnes à bord de La Nouvelle France se cache un espion à la solde du roi d’Espagne, sous les traits d’un aimable géographe au service du Régent. De fait, Héloïse qui passe son temps le nez dans des cartes, tombe vite sous le charme. Henriette, de son côté, se laisse séduire par John Jack Jumper, un corsaire qui va déjouer une attaque de pirates. Alors qu’ils font escale, les de Gaumont retrouvent les de Pontivy, ainsi que la mystérieuse Julie, qui étaient à bord de La Marie Galante. Tous sont logés chez le gouverneur de l’île, pendant que l’on procède au ravitaillement des bateaux. Les jeunes filles s’indignent de l’attitude de ce dernier envers ses esclaves, et surprennent le cartographe dans des rassemblements secrets. Que se trame-t-il encore ? Un nouveau complot à déjouer ?

Les demoiselles de la Louisiane
Présentation de l’éditeur :
Les quatre inséparables cousines,
Henriette, Héloïse, Blanche et Bleue se préparent pour une nouvelle mission. Le Régent a mandaté le duc de Gaumont pour surveiller ses colonies : se pourrait-il que le gouverneur, M. de Bienville prenne le contrôle de La Nouvelle-Orléans ? Arrivées sur le nouveau continent, les demoiselles découvrent avec émerveillement les plantations, le Mississippi, les coutumes locales… Mais, l’intrépide Héloïse surprend M. de Bienville en train de comploter avec les Indiens…

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