Akim Semionov, un ancien serf au service d’Elisabeth Prokhorovna, est aujourd’hui propriétaire des murs d’une auberge qui marche bien, construite sur ses terres. Un jour survient un colporteur, Nahum Ivanov, qui éblouit Avdotia la très jeune femme d’Akim, se fait remettre par elle les économies du mari et trouve le moyen de racheter avec cet argent, l’auberge auprès de la noble à qui le terrain appartient !
Une bien étrange nouvelle quant au sort réservé à ses personnages : Akim, cocu et ruiné retourne à la rue, Avdotia larguée illico presto par Nahum une fois l’auberge achetée se retrouvera seule et reprendra son activité de soubrette, par contre Nahum – escroc magistral – prospérera durant une quinzaine années avant de revendre l’auberge et partir au loin faire de plus grosses affaires encore, dans le commerce du blé. Si par contre on s’attache aux valeurs spirituelles, on peut éventuellement considérer qu’Akim touche à la sainteté par cette épreuve car malgré ses malheurs, il a pardonné à ceux qui l’ont offensé et il vit désormais une vie d’errance, de pèlerin éternel…
Même si ce texte ne m’a pas foncièrement déplu, je me vois mal tenter de vous le faire lire impérativement. Disons que j’aime de temps à autre, replonger dans des bouquins du XIXème siècle (et là ce n’est qu’une nouvelle vite lue), pour une raison mal identifiée je me régale de cette façon d’écrire et même de ces histoires qui écrites aujourd’hui me tomberaient des mains après dix lignes. Il y a dans ce côté vieillot de l’approche psychologique des personnages, le même plaisir qu’on peut avoir à flâner dans la boutique d’un brocanteur.