Le Silence des agneaux, de Thomas Harris

Par Deslivresetlesmots @delivrezlesmots

Le Silence des agneaux, de Thomas Harris, traduit de l’anglais (États-Unis) par Monique Lebailly, Éditions Albin Michel, 2013 (édition originale : 1988), 352pages

L’histoire

Le Silence des Agneaux nous porte aux limites incertaines du génie et de la monstruosité, de la perversion et des manipulations mentales : seule avec sa peur, Clarice Starling, jeune agent du FBI, descend dans les enfers de la folie criminelle.
Entre Hannibal le Cannibale et Buffalo Bill, elle mène une chasse à mort où la logique de la démence entraîne au-delà de la terreur.

Note : 4/5

Mon humble avis

J’ai pris mon temps pour découvrir ce livre, vous en conviendrez, mais j’ai regardé assez récemment le film, que j’avais bien aimé, et j’étais curieuse de lire l’œuvre originale. Je ne suis pas vraiment adepte de la littérature horrifique et je ne trouve aucun intérêt au gore pour du gore, mais cette œuvre tient plus du thriller avec quelques éléments d’horreur, il me semble. Du coup j’ai bien apprécié ! J’ai écouté le livre audio de ce livre et le narrateur, Frank Muller, fait un travail assez fantastique au niveau des voix, du rythme, des silences, ce qui m’a tenu en haleine tout au long de l’écoute.

J’ai rapidement découvert que le film était très proche de l’histoire originale, il y avait finalement peu de nouveaux éléments, ce qui n’était pas dérangeant en soi. En revanche, je ne peux pas avoir un point de vue objectif concernant la manière dont sont menées les révélations et le suspens, puisque je connaissais déjà la fin.

J’aime beaucoup le fait que les personnages soient assez travaillés pour avoir leur propre personnalité, leurs forces et leurs faiblesses, particulièrement Clarice bien entendu puisqu’il s’agit du personnage principal et de l’héroïne, mais cela vaut aussi pour Lecter et pour Crawford, ou encore pour la dernière victime, qui même dans une telle situation, n’est pas réduite au stéréotype de la demoiselle en détresse ! Mes passages préférés sont certainement quand Clarice essaie de se mettre à la place des victimes du tueur en série surnommé « Buffalo Bill », afin qu’elle découvre où il a pu les amener et les tuer. Ce n’est pas un roman d’horreur, mais je l’ai trouvé tout de même assez terrifiant par son réalisme, on n’a aucun mal à imaginer que ces histoires aient pu réellement se passer.

J’ai par contre eu beaucoup de mal avec la potentielle transidentité de « Buffalo Bill » : ce sont les médecins qui décident ou non de son ressenti, s’il est légitime dans son identification en tant que transgenre, et le fait que ce soit une personne transgenre, ou au moins queer, qui soit le tueur en série est assez problématique. Certes, il faut remettre l’histoire dans le contexte de l’époque, et cela aurait pu être pire puisque l’intrigue parvient à séparer Buffalo Bill des autres personnes transgenres, mais bon, tout ça fait tout de même grimacer !

Un très bon moment de frisson malgré ce dernier point, je m’intéresserai probablement au reste des romans dans la série.


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