C’est le 1er, je balance tout ! (#2, Mars 2017)

Par Lupiot

Deuxième édition de ce nouveau rendez-vous mensuel, qui rime avec " C'est lundi, que lisez-vous ? ", et peut se voir comme un complément ou un petit frère dérangé, comme il vous plaira. Je vous invite à l'adopter, il ne mord pas.

Le principe ? Quatre trucs à balancer !

  1. Le Top & Flop de ce que j'ai lu le mois-dernier
  2. Au moins 1 chronique d'ailleurs lue le mois dernier
  3. Au moins 1 lien qui m'a fait " Wahou " le mois dernier (hors chronique littéraire)
  4. Et enfin : ce que j'ai fait de mieux le mois dernier
1) TOP & FLOP

Ce mois-ci, cette catégorie est plutôt longue, aussi, si vous n'êtes pas là pour ça, zou, RDV au point 2).

Alors en tout, j'ai lu :

Et parmi ces lectures, j'ai : 1 Top, 2 " Meh " et 3 Flop. (Les autres correspondent à des lectures que j'ai aimées, voire beaucoup aimé, mais qui ne sont pas des coups de cœur, tout simplement.)
Note : oui, j'ai lu parallèlement Harry Potter 3 en VO et en VF. Pour la science.
Note bis : je parlerai deBlast quand j'aurai fini la saga (et quand j'aurai trouvé comment parler de cette tuerie).

    Pax et le petit soldat, de Sara Pennypacker (Gallimard Jeunesse, 2017)
Je chroniquerai cette pépite, aussi me contenté-je ici de la brosser rapidement. C'est l'histoire d'un petit garçon et d'un renard. Au début du roman, ils doivent se séparer à cause de la guerre qui approche, et très vite, ils réalisent que c'était une erreur : le garçon part à la recherche de " son renard ", le renard fait tout pour retrouver " son garçon ", nous avons leurs deux points de vue, en alternance. On s'attend à une aventure mignonne à base de bons sentiments à la Disney (dont je suis cliente), avec un moment cruel qui nous fera pleurer dans notre plaid. Mais c'est beaucoup, beaucoup plus que cela. Sans sensiblerie, Pax est un récit où l'on apprend à se connaître soi-même, à être vrai, ne pas " faire semblant ". C'est très fort, assez inattendu, souvent simple et juste. " MEH " (2)
Un " Meh ", c'est un livre qui aurait pu être un Flop mais finalement, non, parce qu'il y a, objectivement, de bons aspects, des choses cool. Sauf que la sauce n'a pas tout à fait pris. Mon expérience de lecture me rappelle celle de Quelqu'un qu'on aime : c'est beau, mais ça ne prend pas bien chez moi. Et, avec le recul, c'est pour la même raison : un casting de personnages trop gentils et bienveillants les uns envers les autres et un manque de tension (de frottement, de conflit) ; on enchaîne les jolis tableaux. Un gimmick littéraire qui me gêne particulièrement apparaît ici : c'est la façon dont sont incarnés les petits vieux, loufoques et enfantins (le grand-père dans Quelqu'un qu'on aime, la grand-mère dans Appuyez sur étoile). C'est très récurrent dans le cinéma aussi, comme si une personne âgée était un petit animal mignon (alors qu'ici, au contraire, le roman combat certains stéréotypes envers les vieux). Le roman est cependant porté par une superbe plume, avec notamment un sens de la formule, une poésie et une douceur tantôt saisissantes, tantôt caressantes... j'ai une liste longue comme le bras de belles citations qui se retrouveront sur Babelio. Et par ailleurs, parmi les jolis tableaux, ben, certains sont vraiment beaux. Au moins deux scènes magnifiques m'ont prise à la gorge. Les relations entre les personnages sont les plus fortes quand on ressent tleur conflit intérieur, et là wahou, c'est d'une justesse à couper le souffle. Bilan : lecture en demi-teinte, question de dosage dans l'émotion, sans doute.
À qui je le recommande ? Je pense qu'Appuyez sur étoile séduira les lecteurs qui ont aimé Quelqu'un qu'on aime, et ils sont nombreux (c'est l'un des romans jeunesse les plus appréciés et primés de 2015, alors ne vous fiez pas aveuglément à ma TÊTE DE LARD.), et globalement, à ceux qui ont envie d'un feel-good book plein de poésie, d'une dramédie familiale portée par une belle plume.
PS : c'est lui le semi-flop que je vous teasais le mois dernier, en attendant de le relire. Il se relit bien, et je l'ai même préféré au 2nd round. La mémé d'Avril, qui se meurt à l'hôpital aurait un ultime vœux : voir le ciel une dernière fois. Avril, jeune coiffeuse pétillante et inarrêtable, va tout mettre en œuvre pour que sa mémé meure entourée d'étoiles, installée sur le toit de la maison familiale. Ce roman est très rythmé, l'intrigue est constamment relancée par de nouvelles dynamiques entre les personnages, de nouvelles informations, et on avance vite. Pour les mêmes raisons, il est assez linéaire : on découvre les éléments au fur et à mesure, pile au moment opportun (= un rien plan-plan pour un habitué du genre). Isis et Orion m'ont beaucoup rappelé le duo Natanaé et Morphée (fille de pêcheurs et fils de politicien) de Dans les larmes de Gaïa, de même que leur univers immergé, menteur et étouffant m'a rappelé celui du roman de Nathalie Legendre. (Merveilleux souvenir de mon enfance qu'il vaudrait peut-être mieux ne pas relire...) Et dans l'ensemble, on retrouve toute la boîte à outil de la dystopie. Mon problème : je ne crois pas assez à l'univers déployé, et encore mois au problème qui cristallise l'intrigue et forme le pivot du roman, sur un secret qui serait percé à jour en 2 semaines IRL, et ça fait s'effondrer tout le roman. Mon autre problème : je trouve que c'est un très bon tome d'introduction, et je veux une suite pour répondre à tous les points restés en suspend... or, c'est un one-shot. Damned. Bilan : lecture mi-figue mi-raisin, le roman fonctionne très bien mais ne répond pas à mes attentes de grande lectrice de SF et de dystopie.
À qui je le recommande ? Aux adolescents et jeunes lecteurs découvrant l'imaginaire et particulièrement la SF : il est parfait pour goûter à cet univers et s'ouvrir à un monde de possibilités, d'autant plus que la vraie SF en jeunesse se fait rare.
FLOP 3 C'est assez rare que je publie des critiques négatives (je pointe souvent " les + " et " les - " dans les romans que je chronique, mais je vois mal l'intérêt de me lancer dans un looong article sur un roman que j'aurais quasi entièrement détesté) maiiis... dans des cas ponctuels, je trouve ça pertinent (cf. ma chronique vénère mais drôle du Book of Ivy). C'est le cas par exemple lorsque : Sur une planète devenue étouffante et polluée, l'humanité se marche dessus en attendant l'espoir d'être tirée au sort pour aller peupler Nouvelle Terre, véritable Éden. Pourtant, le New Earth Project est-il vraiment ce qu'il promet ? Isis, une Grise vivant dans le bidonville flottant de l'ancienne New-York, et Orion, un habitant privilégié du Dôme, commencent à s'interroger... Tout ça pour dire que (pour ces 3 raisons) je publierai dimanche une chronique négative sur George, d'Alex Gino, qui raconte l'histoire d'une fillette transgenre aux prises avec son identité ; roman que j'étais persuadée d'aimer, que j'ai relativement détesté, et sur lequel il y a des choses à dire. Que je dirai dimanche, donc. Suspense. À l'occasion de cet article, nous pourrons dialoguer sur le thème peu exploré du : " C'est nul. -Non. -Si. -Non. -Si. -Non. -Si. " J'espère que vous arriverez à suivre. Je mettrai un avertissement : #Intellectualisme. Ce roman fait partie de mes lectures pour le Défi 12 mois, 12 amis, 12 livres qui consiste à lire les livres chouchous de 12 amis, sur un an. Aussi, il aura son espace dédié, où je pourrai me moquer librement de ce vieux coup de cœur d'adolescence de mon amie Bunny, qui se bouchera très fort les oreilles en chantant " LALALA JTENTENDS PAS ". Je n'ai honnêtement rien à dire sur cette bande-dessinée que je n'ai pas lue en entier : elle m'a attirée par les nombreux prix qu'elle a reçus (notamment une Pépite à Montreuil !) et... je trouve les dessins dégueulasses. C'est simplement un dessin que je trouve laid et vulgaire. J'ai poussé jusqu'aux pages de végétation, me disant que cette belle couverture ne pouvait pas être là par hasard (ben si) : pas plus enthousiaste. Flop total pour moi, qui n'ai du coup même pas pu profiter de l'histoire. 2) CHRONIQUES D'AILLEURS Ici, je tiens à parler des aspects qui m'ont séduite et moins séduite. J'ai fait de belles découvertes le mois dernier grâce au C'est le 1er, je balance tout, sautant de lien en lien. Je n'ai pas pu lire tout le monde, désolée, mais j'ai un onglet dédié long comme le Chili, le long duquel je progresse à mon rythme de randonneuse du dimanche. C'est à cette occasion que j'ai suis tombée sur de très bons blogs, comme Pikobooks cité juste au-dessus, mais aussi Miettes de Clow, dont j'aime le ton, dont j'aime le " tu ". Et puis, bien sûr...
    Appuyez sur étoile, de Sabrina Bensalah (à paraître chez Sarbacane le 5 avril 2017)
    New Earth Project, de David Moitet (Didier Jeunesse, 2017)
3) WAHOU LE WEB
  1. je trouve qu'il y a des choses à apprendre des faiblesses du livre ;
  2. je ne lis jusque là que des avis très positifs qui ne soulèvent pas les gros problèmes que j'ai perçus, or une voix divergente, c'est toujours intéressant, émoustillant ;
  3. le roman est largement plébiscité, aussi une critique négative argumentée ne sera pas un coup de massue disproportionné.
4) HAPPY NOMBRIL* *Expression volée à Lola, d'À l'Hozizon des Mots
    Dans la forêt sombre et mystérieuse, de Winshluss (Gallimard Jeunesse, 2016)

Je lis très peu de Témoignages (une branche de la non-fiction), me détournant de ces rayonnages par habitude et a priori, craignant un aspect voyeur. Il faut donc y aller fort pour me convaincre d'ouvrir ces livres. Et ici, avec son œil honnête, son compte-rendu sensible mais inclément, ses aperçus à la fois bruts et insidieux du monde du crime Tokyoïte, et comme toujours, son goût pour le mot juste, Lola parvient à me donner envie de lire ce récit mi intime, mi professionnel, d'un journaliste qui s'est frotté aux yakuzas.

Un peu parce qu'il m'intrigue depuis deux jours (depuis qu'Amriri, et Bob m'en ont parlé), un peu parce que Pikobooks en fait une critique vraie et entière, avec atouts et faiblesse, comme j'aime. Le genre de chronique qui parvient à se détacher d'un ressenti personnel et émotif, et permet au lecteur lambda, qui débarque avec son univers et ses exigences personnels, d'avoir une vision juste du livre, de savoir si oui ou non, il peut lui plaire. Un très bon article sur ce récit YA intrigant, porté par une héroïne qui souffre d'amnésie antérograde.

    Le formidable blog Dans ta page intelligent, drôle et impertinent

Allez donc lire Un article qui parle de peur, qui est proprement génial, mettant en miroir un album que j'ai adoré et une BD que j'ai détestée (cf. plus haut) pour en tirer des élément sur le rapport à la lecture, et le dépassement de soi par l'apprivoisement de ses peurs.
Mais c'est leurChronique contextualisée de Lettres d'un mauvais élève, de Gaïa Guasti, qui m'ébaubit. En cliquant, vous comprendrez vite pourquoi j'aime : il y a un ton irrévérencieux, une familiarité pour mieux faire passer l'analyse, qui m'enchantent et dans lesquels je me retrouve, obviously.

    J'en profite aussi pour vous parler des vidéos de Samantha Bailly, une auteure à temps plein, qui vit de sa plume, oui mesdames, et prodigue de sages conseils funs sur des thématiques de scribouilleurs, répondant à des questions cruciales comme " Comment envoyer son manuscrit à un éditeur. "

J'ai accueilli sur Allez Vous Faire Lire une nouvelle chroniqueuse, Bynocle, qui a choisi l'avatar sur votre droite, ce qui normalement, vous la rend immédiatement sympathique. Je la soupçonne d'avoir un Master en manipulation psychologique.

Son premier article est un quatre mains avec le fidèle soldat Bloup. Il s'agit d'une critique du tome 3 de Miss Peregrine, que je vous invite à lire car j'en suis très fière (même si je n'ai globalement rien fait, à part répéter " Développez, SVP ", telle une prof de Français mono-maniaque) : l'article mêle habilement analyse littéraire et considérations légères, sur leur retourné de désaccords bienveillants, le tout relevé de gifs pimentés.

§

Ok, bon, je-ne-peux-pas-ne-pas-en-parler : j'ai visité le Wizarding World of Harry Potter du Parc Universal Studio à Orlando, Florida, USA.

Et là, vous imaginez bien que j'ai 3 967 photos, aussi je ferai de mon mieux pour effectuer un tri drastique et impitoyable et vous en montrer une vingtaine seulement dans un article thématique où je vous raconterai comment j'ai aidé un dragon à s'évader de Gringotts et me suis fait draguer par la tête réduite du Magicobus. Préparez-vous à devoir gérer une enfant surexcitée par écran interposé, j'ai mangé trop de plumes en sucre.

En espérant que ce rendez-vous mensuel vous plaît toujours,

Vous pouvez insérer le lien de votre propre C'est le 1er, je balance tout ! en cliquant sur l'aimable grenouille bleue ci-dessous. (Je reporterai tous les liens directement en fin d'article.)