Montana 1948

Par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « Montana 1948 »

Scénario et dessin de Nicolas Pitz,

Public conseillé : adultes / adolescents (à partir de 14 ans),

Style : Western social,
Paru aux éditions « Editions Sarbacane », le 1er mars 2017, 19.50 euros,
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L’Histoire

Dans la petite ville du Montana Bentrock, moins de 2000 habitants, vivent deux frères et leur famille. L’un est shérif comme le fut son père, l’autre est le médecin de la ville. Wesley, qui est dans son deuxième mandat de shérif, vit avec sa femme et son fils dans une jolie maison. Il ont à leur service une jeune indienne « Marie ». Un jour, cette dernière tombe malade. Les jours passent, mais elle ne se sent pas mieux. Gail, la femme de Wesley, veut faire venir Frank le frère de son mari. A cette annonce Marie devient livide et refuse. A son insu, Gail fait quand même venir le médecin. Marie accepte de le voir, à condition que Gail reste à ses côtés.
Quand Frank est enfin parti, l’Indienne se confie à sa maîtresse. Depuis des années, le médecin profite de son statut pour s’en prendre à toutes les femmes de la réserve. Chaque consultation est un vrai calvaire pour elles…
Au retour de son mari, Gail lui confie les propos de la jeune femme. Frank se trouve face à un dilemme : laisser courir (après tout, ce ne sont que des Indiennes…) ou faire face à son frère, héros de guerre, respecté par toute la ville. Que doit faire ce un shérif face à ce genre d’homme ?
Tout va s’accélérer à la mort soudaine de Marie…

Ce que j’en pense

L’histoire est racontée par David, le fils du Shérif. Il a environs 10-12 ans. A travers ses yeux d’enfant, j’ai lu cette histoire qui traite d’un sujet très dur !
Amoureux de Marie, il vit difficilement ce que son oncle lui fait subir, ainsi qu’aux autres Indiennes de sa tribu. Jeune garçon il se retrouve face à ceux qui trouvent cela sans importance, son oncle, ses grands-parents (les Indiennes c’est moins important que le bétail) et les autres qui eux se battent pour la liberté de chacun.

L’histoire est tirée du roman écrit par Larry Watson. Publié pour la première fois en français en 1996. L’édition actuelle se trouve chez le très bon éditeur de roman noir, spécialisé dans les romans qui se passent dans les grands espaces Américain, «Gallmeister».

Nicolas Pitz est un illustrateur Belge. Sa première bande dessinée «Luluabourg» est sortie en 2010 chez “Manolosanctis”, un éditeur qui n’existe plus. Cela aurait du être une trilogie, où il nous parlait de son grand-père. Retravaillée dans un volume unique « Le jardin du Congo » sortira en 2013 à la “Boîte à Bulles”.

J’ai eu beaucoup de peine à reconnaître son dessin. Son trait, je l’avoue, m’a étrangement troublée. En voyant ce titre, j’ai pensé : J’adore ! j’avais déjà tellement aimé l’autre BD qu’il a illustré, “Chicagoland”, tirée du roman de R.J Ellory… Puis je me suis rendue compte que cette dernière histoire avait été illustrée par mon compatriote Sacha Goerg. Je ne m’en suis toujours pas remise. M’enfin, comme dirait mon ami Gaston, je suis quand même charmée par son dessin. Il utilise beaucoup de couleurs chaudes. Ce qui donne une certaine impression de “moiteur” au fil de ma lecture. Comme l’histoire est tragique et qu’elle prend aux tripes, j’ai eu souvent l’impression de suffoquer… Peut-être que tout ce rouge et cet ocre y sont pour quelque chose…

Il y aussi de pleines pages sans texte. Elles m’ont donné un instant de répit, tellement elles sont belles. On y voit David, vagabonder à cheval dans la nature. C’est magnifique et reposant … Juste avant la tempête…
Pour moi, cette adaptation est une vraie réussite. Ce qui n’est pas toujours le cas avec des adaptations de romans en bande dessinée. Nicolas Pitz à su trouver les bonnes mesures !