Hippolyte Bibard, sergent cassé de grade, est envoyé à Beyrouth pour une mission inconnue. Là, il rencontre le commandant Féroud, alias Mehemet Pacha. Homme mystérieux et secret, Féroud règne sur un réseau immense à travers tout le Moyen-Orient d’où émanent des ordres implacables exécutés par une armée invisible. Entre les deux hommes naît une relation de chef à subordonné assez trouble basée sur une amitié profonde. Jusqu’au jour où Hippolyte séduit Violette, une jeune libanaise de petite vertu entraineuse dans un club tenu par l’un de ses amis, or la gamine est aussi la maîtresse cachée de Féroud.
Roman psychologique centré sur Hippolyte, un fort en gueule à la moralité douteuse, « un vrai mec » à la redresse qui va passer de la subjugation pour Féroud, à la haine puis à l’amitié rédemptrice envers cet homme qui le fascine.
L’écriture est énergique, l’intrigue file à belle allure mais disons-le clairement, le roman a terriblement vieilli. Trop même. Difficile d’accepter aujourd’hui cette virilité excessive, ce machisme outrancier, ce jeu de rôles trop daté, cette psychologie trop lourdingue sur le fond et la forme. A l’époque ça pouvait certainement être accepté, l’exotisme (Orient, haschisch, monde interlope) et cet angle sexuel et trouble (une sorte de ménage à trois avec une gosse de quinze ans, un beau mec viril, un amant plus âgé gaga d’amour) mais écrit comme ça l’est ici ça ne passe plus. Seul le grand âge de ce roman peut éventuellement s’attirer notre mansuétude polie… ?