Le samedi, c'est jeunesse!

Par Marie-Claude Rioux

Au programme de ce samedi jeunesse: un amour de chat, des chapeaux et des tortues, sans oublier un ours et son canard collant comme une sangsue. C'est parti!
Elle a vu naître Chamour et l’a tout de suite aimé. Elle l’a vu grandir, avoir ses habitudes - bonnes et mauvaises. Puis Chamour a vieilli et est partie. Mais elle restera toujours dans son cœur...

Impossible, pour qui aime les chats, de rester de marbre devant cet album. Comme à son habitude, Émilie Vast joue la carte de la simplicité. La vie d’un chat, de sa naissance à sa mort, défile. Les mots résonnent, chargés tantôt de tendresse, tantôt d'une douce ironie. Les illustrations en aplat charment l'oeil. Par leur présence, les oiseaux et les souris viennent enrichir l'histoire et stimuler le sens de l'observation. Ces mots, très touchants, parleront autant aux petits qu'aux grands. Une belle et douce histoire sur la perte et un message de réconfort face à la disparition de ceux qu’on aime. Arriver à transmettre autant d'émotions avec si peu d'artifices me remplit d'admiration. Un must!





Chamour, Émilie Vast, Éditions MéMo, 32 pages, 2017.     À partir de 2 ans.
________________________________________
Friande des albums de Jon Klassen, j’étais trop contente de lire cette nouvelle histoire de chapeau. AprèsRendez-moi mon chapeau! etCe n'est pas mon chapeau, la trilogie se termine avec Nous avons trouvé un chapeau, l'album le plus long de la trilogie, divisé en trois parties. Après les ours et les poissons, place aux tortues. 
Deux tortues et un seul chapeau. Bagarre en vue? L'une l'essaie, l'autre aussi. Il va aussi bien à l'une qu'à l'autre. Maintenant, comment feront-elles pour se le partager? Et si la nuit portait conseil?

Avec une grande économie de moyens, Jon Klassen offre une exploration nuancée de l'amitié et de la négociation. Quand la cupidité se transforme en générosité... Le double niveau prime: le décalage entre le texte et les illustrations fournit deux histoires différentes.Le dessin minimaliste et les teintes sombres créent un univers intime. Comme dans les précédents opus, on s'attend à ce que les choses tournent au pire, mais non, pas cette fois. Et c'est assez décevant! Par son manque de mordant, la fin ouverte à l'interprétation m'a laissé songeuse. Dommage...





Nous avons trouvé un chapeau, Jon Klassen, Scholastic, 56 pages, 2016.     À partir de 2 ans.
________________________________________
Un gamin reçoit une invitation à une fête. S'il le désire, il peut venir accompagné. La seule condition: apporter un chapeau. Sans chapeau, pas de fête… Le hic, c'est que le gamin n'a pas de chapeau. Il mettra sa débrouillardise à l'oeuvre pour parvenir à ses fins. Le seul chapeau qu'il trouve est juché sur la tête d'un singe. C'est simple, il amènera le singe à la fête! Le blaireau, qui assure la sécurité à l'entrée, impose une nouvelle condition pour être admis, puis une autre, et encore une autre. S'ensuit une folle et absurde quête pour répondre à toutes les conditions du portier. Du blaireau pianiste à l'éléphant en tutu, les exigences sont de plus en plus farfelues. 

Après Monstre de compagnie et Ne m’appelez plus Chouchou!, Little Urban poursuit la publication des albums illustrés par la très talentueuse Kate Hindley.Un album pétillant et plein d’entrain, rehaussé par des illustrations foisonnantes de détails. Chaque page est une aventure pour l’imagination. Le texte, parsemé de répétitions et de dialogues, est savoureux. Et que dire de la chute? Juste hilarante!




N’oublie pas ton chapeau, Simon Philip (texte) et Kate Hindley (illustrations), Little Urban, 32 pages, 2016.     À partir de 3 ans.________________________________________
C’est le week-end et Bruno se prépare à passer une journée formidable, bien peinard, seul dans son coin. Confortablement installé dans son fauteuil, entouré de livres, la journée peut commencer! Mais… c’est sans compter son voisin Blanco qui, lui, a une toute autre idée d’une journée idéale. Au programme: une longue randonnée avec Bruno. Il se met en quatre pour tirer Bruno de sa maisonnette, insiste fort, très très fort. Parce qu’il ne sait pas dire non, Bruno abdique. La randonnée ne sera pas de tout repos... Blanco veut juste se faire aimer de Bruno. Mais Bruno l’aime déjà, même si ça ne paraît pas. Lui, tout ce qu'il demande, c'est un peu de tranquillité!

C’est fou comme j’ai aimé cet album! Les p'tits loups en redemanderont, et les grands ne pourront faire autrement que de se reconnaître dans ce gros ours qui aspire à un peu de détente en solitaire. La mise en pages originale et variée crée un rythme endiablé. Le changement de typographie permet d’identifier rapidement qui, de l’ours ou du canard, s’exprime. Le sarcasme de l'ours s'oppose à l'enthousiasme débordant du canard. Les illustrations de Benji Davies sont vives et pétillantes. Les expressions de Bruno sont tordantes; son exaspération est sans équivoque! L'insécurité de Blanco est touchante de par son insistance. J’ai aimé cet humour et ce ton décalé. Un album vitaminé qui me donne très envie de mettre la main sur Ça suffit, bonne nuit!, le premier titre de la série.




Mais je t’aime déjà!, Jory John (texte) et Benji Davies (illustrations), Scholastic, 32 pages, 2016.     
À partir de 3 ans.
À noter que Little Urban publiera Dis Ours, tu dors? en France et en Belgique, au mois de mars.