A l’ombre d’une lady de Julie Klassen – Loin de Jane Austen !

Par Laura Darcy @MlleDarcySky
Editions Milady – Année 2016
544 pages

Une petite romance historique de temps en temps, ça ne fait pas de mal! Surtout lorsque celle-ci est vendue comme étant à mi-chemin entre un roman d’Austen et de Bronte.
Malheureusement, je suis loin d’avoir été convaincue.

Ne supportant plus les infidélités de sa femme, lord Mayfield décide d’emmener son épouse et sa dame de compagnie, Hannah Rogers, à la campagne. Mais lors du voyage, la voiture sombre dans un ravin, n’épargnant que deux personnes. Lorsque Hannah reprend conscience, tout le monde s’obstine à l’appeler lady Mayfield. Si la jeune femme ne se souvient de rien les premiers jours, elle recouvre peu à peu la mémoire et s’apprête à rétablir la vérité. Mais elle en est empêchée par lord Mayfield qui semble prendre un malin plaisir à jouer cette comédie. Et si la vie offrait à Hannah une chance de vivre enfin avec l’homme qu’elle a toujours admiré de loin… ?

Hannah, fille de pasteur anglais, est la dame de compagnie de Lady Mayfield. Cette dernière, mariée à Lord Mayfield, est connue pour ses aventures loin d’être discrète avec son amour de jeunesse. Lord Mayfield ne supportant plus cette situation qui l’humilie aux yeux de la société décide d’éloigner sa femme à la campagne. Un accident se produit durant le voyage, et Hannah devient alors à son insu Lady Mayfield.

Hannah a vingt-quatre ans, n’est pas marié. Cependant, elle est déjà mère ce qui pour l’époque était inacceptable. En conséquence, elle est cataloguée comme femme de petite vertu.
Lorsqu’elle endosse le rôle de Lady Mayfield ce n’est pas par plaisir. Hannah a d’ailleurs dû mal à supporter le mensonge. Elle le fait uniquement pour son fils. Et pendant, toute la première partie du roman, j’ai compris le raisonnement derrière la supercherie.

A contrario, je n’ai absolument pas compris l’attitude de Lord Mayfield. Qu’il ne supporte plus sa femme, qui est une véritable harpie, je le comprends aisément, mais qu’il laisse perdurer le mensonge m’a dérangé. Pour un Lord, un homme, il ne s’impose pas. On ignore tout de ce qu’il pense, de ce qu’il veut. Et même à la fin du roman, je ne connais pas ses véritables  sentiments envers Hannah car il cède facilement sa place à un autre homme dans la vie d’Hannah.

Julie Klassen est comparée à Austen ou Bronte. Malheureusement, ces personnages manquent de passion, de caractère. Hannah et Lord Mayfield subissent les évènements, et seule Lady Mayfield en impose par son charisme et devient le personnage intéressant du livre. Nous sommes donc loin de Jane Austen.

Le peu de péripéties finit par rendre la romance historique quelconque et la platitude des personnages enterre définitivement le roman.