Chronique « Homicide, Tome 2 »
Scénario et dessin de Philippe Squarzoni, d’après le roman de David Simon,
Public conseillé : Adultes / grands Adolescents (à partir de 16 ans),
Style : Polar / documentaire,
Paru aux éditions Delcourt, le 25 janvier 2017, 128 pages couleurs, 17.95 euros,
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L’Histoire
Jeudi 4 février 1988. Le corps de Latonya Kim Wallace est retrouvé dans une cours. L’inspecteur Pellegrini, le premier sur les lieux devient responsable de l’enquête. C’est un homicide sur une enfant, une élève de primaire. Toute l’équipe des homicides est sur place et recueille soigneusement le maximum de preuves sur la scène de crimes. Enfin, avant de laisser le légiste prendre le corps. Plus tard, la scientifique confirme l’horreur : la fillette a été enlevée, violée et enfin tuée ailleurs avant d’être abandonné…
Ce que j’en pense
Philippe Squarzoni continue, avec une routine glaçante, l’adaptation du roman “Une année dans les rues de Baltimore” de David Simon, journaliste et scénariste à succès (“Wired”, “Treme”). Ce second tome ne couvre que dix jours du quotidien des inspecteurs de la crim’ de Baltimore, mais ils sont hyper denses et glauques.
Après la dizaine de meurtres (souvent non résolus) que la police a pris en charge dans le premier tome, cet épisode se concentre sur un seul meurtre, une innocente (c’est rare dans le secteur !) fillette qui a rencontré la mauvaise personne…
Le caractère affreux du meurtre, l’obligation morale et sociale de résultat embarque dans l’enquête tous les flics du secteur. Comme toujours, ils doivent résoudre ce crime le plus vite possible, faute de voir les indices détruits par le temps…
Comme dans le premier time, Squarzoni et Simon racontent le quotidien désenchanté des inspecteurs, très loin de la vision romantique des séries, films et romans. Enquêtes de voisinage, recueil et recoupement d’informations, interrogatoires, suspects, suivi de pistes, tout s’enchaîne avec plus ou moins de succès. C’est surtout un processus long, routinier et souvent pénible !
Sans témoins, aveux, ni même le lieux du meurtre, l’enquête s’embourbe… Seul l’endurance quasi mono-maniaque des inspecteurs qui s’y consacrent 20 heures sur 24, permet d’accumuler les indices.
Vraiment, j’ai été glacé et hypnotisé par ce nouvel opus. C’est cru, sombre, violent et sans espoirs… Presque insupportable.
Au dessin, Squarzoni travaille son style “Comics”. Traits réalistes, dessin et couleurs minimalistes (par Dracc & Madd), tout est fait dans la sobriété, et l’efficacité. C’est froid, clinique et accompagne merveilleusement bien notre plongé en apnée…