Aléna (One shot)

Par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « Aléna »

Scénario et dessin de Kim W. Andersson,

Public conseillé : Adultes / grands Adolescents (à partir de 16 ans),

Style : Thriller « intimiste »,
Paru aux éditions Glénat, le 11 janvier 2017, 144 pages couleurs, 14.95 euros,
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L’Histoire

Deux jeunes filles se disputent sur un pont. Josefin reproche à Alena son intérêt naissant pour un mec. Pourtant, elle devrait savoir que ce n’est pas leur truc ? Mais Aléna refuse tout en bloc !
Josefin lui donne une lettre, puis saute…
Un an plus tard, Aléna passe en conseil de discipline. Le directeur lui demande de changer d’attitude ! Dans ce collège privé chicos, les filles qu’elle côtoie ne sont pas de son monde. Filipa, la leader bonde et superficielle de la bande, vient de rentrer d’un voyage en France. Elle raconte à ses amies les soirées privées, les cadeaux hors de prix et ses rêves de mannequinat…
Pour Elena, le changement commence dans la salle de bain miteuse de sa mère. Elle prend une paire de ciseaux et coupe ses “cheveux de princesse”

Ce que j’en pense

Alena est un roman graphique très “indé”, récompensé par le “Adamson Awards” (le plus prestigieux prix de la bande dessinée suédois). Son auteur, Kim W. Andersson, nous entraîne dans un roman initiatique transgenre tout à fait particulier. Il raconte le passage à l’âge adulte de son héroïne, Alena, ado fauchée et traumatisée par la mort de sa meilleure amie (et amante ?), Josefin. La demoiselle est l’archétype de la fille perdue. Poursuivie par le fantôme vengeur de son amie, elle mélange allègrement réalité et fantasme

Avec ce mélange de genres, “Aléna” est un récit un peu dérangeant… Son auteur y aborde des thèmes puissants et universels. Le harcèlement scolaire, l’homosexualité, le dédoublement de la personnalité, l’album passe constamment du récit intimiste au thriller psychologique, voire horrifique…

Au dessin, Kim W. Anderson s’inscrit dans une école “Comics”. Trait aiguisé, gueules expressives, noirs profonds et découpage sobre, il privilégie la fluidité de lecture avant tout. Pas d’effet graphique délirant, mais un album qui se lit d’une traite avec une réelle efficacité, pour mieux en apprécier la monté en tension.

Pour résumer, vous voulez tenter un “Comics” différent ? Allez voir du côté de la Suède, comment un certain Kim W. Andersson mélange récit d’adolescent initiatique et film d’horreur… Le fils caché de “Shining” et “Battle royal” est né.