Wonderball (T4) – Le photographe

Par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « Wonderball (T4) – Le photographe »

Scénario de Fred Duval & Jean-Pierre Pécau (assisté de Fred Blanchard), dessin de Colin Wilson, couleur de Jean-Paul Fernandez

Public conseillé : Adultes / Adolescents,

Style : Polar / Thriller
Paru aux éditions Delcourt, le 18 janvier 2017, 54 pages, 14.95 euros,
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L’Histoire

Los Angeles, septembre 83. Dans un entrepôt désaffecté, Alan Smithee*, un photographe tordu s’apprête à filmer son nouveau Snuff-Movie. Après avoir discuté “PC” avec son acolyte, il se dirige vers la scène du tournage. Là, un homme attaché à un poteau, attend son sort : mourir, torturé sous le regard insensible de la caméra…
Pendant ce temps, l’ex super-flic Wonder a retrouvé son nom sur les bobines de films qu’il avait monté pour “Kane Movies”. Se rappelant l’avoir croisé dans son adolescence, il doit mettre la main sur les photos qu’a conservé son ex-femme dans son garage. Débarquant en pleine nuit, il effraye Cookie, mais réussit néanmoins à la convaincre de lui rendre ce service.
Au même moment, un voisin encombrant fait son apparition. C’est un vieux monsieur, désireux de lui rapporter son taille-haie… Mais ne serait-ce pas une vieille connaissance de Wonder ?

Ce que j’en pense

Comme chaque début d’année, voici le nouvel épisode de “WonderBall”. Autour d’un glauquissime réalisateur de Snuff-Movie (un film ou la mort véritable est mise en scène), Fred Duval et Jean-Pierre Pécau nous plongent dans l’ambiance des polars noirs américains. Référencés années 80 jusqu’au bout des ongles, nous revoici dans le sillage de “L’année du dragon” de Michael Cimino, “Le retour de l’inspecteur Harry” de Clint Eastwood, “Pacte avec un tueur” de John Flynn ou encore “Police fédérale Los Angeles” de William Friedkin… C’est cru, sale, violent et sombre !

Leur héros de papier, l’inspecteur Wonder est bien mal barré. Recherché par la police et le FBI, il a découvert un complot mondial dont il est l’une des pièces-maîtresse, bien malgré lui. Comme “Jason Borne”, c’est une sorte de super-soldat entraîné par des méthodes alternatives, en rapport avec ce fameux photographe. Son enquête avance donc pour mettre la main sur le méchant de l’épisode, tout en replongeant dans les méandres de son passé…

C’est véritablement un épisode d’explications, qui permet de prendre la mesure du complot et de ses incidences dans la vie des protagonistes. Un avant-dernier épisode, avant une explosion finale !!!!

Au dessin, Colin Wilson est impeccable ! Son trait aigu, pointu, acéré, fait des merveilles dans une simplicité exemplaire. Dans son dessin très “comics”, il n’y a rien à enlever. Tout est en place pour une lisibilité et une efficacité maximale.
Dynamique, la composition ne souffre, elle non plus, d’aucun effet inutile. C’est réalisé avec goût et bons sens. Les masses noires apportent de la densité à l’ensemble du dessin. Les décors urbains, très fouillés, les gueules expressives, tout m’a plongé dans cette ambiance noire et glauque à laquelle la série se référence avec bonheur. Vivement la suite !


* Pour info, « Alan Smithee » est le pseudonyme utilisé aux États-Unis par les réalisateurs dégoutés ou mécontents de leur film.