La cigale du huitième jour de Mitsuyo Kakuta

Par Krolfranca

Titre : La cigale du huitième jour

Auteur : Mitsuyo Kakuta

Traduit du japonais par Isabelle Sakaï

Edité par Actes sud

Date de parution : 2015

– Dis, qu’est-ce qui te plait en moi ? lui ai-je demandé.

Il a levé la tête et m’a regardée un instant.

– J’aime quand tu ne te retournes pas lorsque tu t’en vas, a-t-il répondu en riant.

Une jeune femme a volé l’enfant d’un couple. Pendant la première moitié du livre raconté à la première personne, le lecteur suit la fuite en avant de ces deux personnages. Ensuite, on change de narratrice mais je ne vous en dirai pas davantage… J’ai aimé être surprise, et il n’est pas question que je vous gâche ce plaisir.

Il est étonnant ce roman ! J’ai ressenti divers sentiments à sa lecture (et j’aime être bousculée ainsi dans mes pseudo certitudes). J’ai d’abord été agacée par la narratrice et son comportement. Je la trouvais un peu mièvre et maladroite. Ensuite, lorsque la cavale s’est posée, et que les personnages ont commencé à apprécier leur quotidien, ma lecture s’est ralentie, au rythme tranquille de la belle relation tissée entre la femme et l’enfant. Mais, c’est là que j’ai été surprise, endormie par les mots de la narratrice, et, transportée plusieurs années plus tard, par les mots d’une autre narratrice.

Dans la toute dernière partie, j’ai regretté qu’on revienne sur des faits déjà racontés par la jeune femme et qui n’avaient pas besoin d’explications supplémentaires, même sous cet angle plus journalistique. Le lecteur avait compris à demi-mots ce qui s’était passé. Cette relecture des événements n’était, à mon avis, pas nécessaire. Ce sera mon seul bémol.

Globalement, ce roman est intéressant, il aborde des thèmes sous un angle original et parfois surprenant. La maternité, l’avortement, la soumission à une secte, les relations filiales, le bien et le mal… Les émotions ressenties par le lecteur sont multiples et l’on ne s’ennuie pas un seul instant. Et comme souvent avec la littérature japonaise, ce mélange subtil de douceur et de sérénité pour traduire des situations difficiles m’a, encore une fois, séduite.

Et puis l’histoire de la cigale du huitième jour est à découvrir !!!

J’ai acheté ce roman suite au billet de Kathel.