Chronique « Le règne, tome 1 – La saison des démons »
Scénario de Sylvain Runberg, dessin de Olivier Boiscommun
Public conseillé : Adultes / adolescents
Style : Aventure fantastique / Heroic fantasy
Paru aux éditions « Le lombard », le 6 janvier 2017, 14.45 euros,
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L’Histoire
Dans un futur lointain et un monde inhospitalier, une famille de nobles (le clan des Arbatch) traverse la cité. Comme tous les autres « animaux », ils suivent l’appel et font leur exode. Protégé par leur petite armée personnelle de gardes-soldats (commandée par Horace), les voilà attaqués par des pillards ! Mais ces derniers bloquent le passage.
Quand le chef des pillards s’apprête à malmener les aristos, mais il est fauché, lui et ses hommes par une salve de carreaux d’arbalète. Trois guerriers sortant de nulle part interviennent, à coup de lance, de flèches et de massue. Isaac, Octavia et Pantacrius massacrent la bande armée et se proposent en tant que Mercenaires.
Devant un telle efficacité, le seigneur Jason accepte. Visiblement, ces trois-là les aideront à rentrer dans le Shrine et une fois encore, échapper à la colère des humains…
Ce que j’en pense
Olivier Boiscommun et Sylvain Runberg collaborent pour la première fois dans une nouvelle série, éditée chez le lombard. Pris individuellement, les deux auteurs ont de quoi m’intéresser. Sylvain a créé les très belles séries SF et fantastiques (Orbital, Warship Jolly Roger, Reconquêtes…), tandis qu’Olivier me fait rêver depuis de longues années avec son magnifique dessin aquarellé (Troll, Anges, Le livre de Jack, l’Arche….).
C’est donc avec un à priori très positif que je me suis lancé dans la lecture du premier épisode du “Règne”.
Pour une première impression, j’ai été immédiatement immergé dans un monde original. Sylvain Runberg nous embarque dans un futur pas si lointain, où l’humanité semble avoir disparue. Il ne reste de son passage que les ruines d’une civilisation où la nature a repris le dessus. Dans ce paysage dévasté, tigres, lions, chiens, oiseaux, sangliers, reptiles ont évolué (muté). Dressés sur leurs pattes, pourvus de paroles, de vêtements et d’organisation sociale, ce peuple d’animaux pense que les humains ne sont plus qu’une croyance, des démons partis au loin…
Mais ce nouvel Eden n’en est pas un… La terre a subi des dérèglements climatiques profonds et destructeurs, obligeant ses habitants à un exil régulier…
Décidément, Sylvain a le chic pour construire des univers fantastiques riches et complexes. Le seul bémol est dans l’exposition. J’étais un peu perdu au début de l’histoire, avec toute la complexité des informations à digérer… Mais une fois que les repères sont acquis, c’est un vrai bonheur.
Ce monde post-apo’ est servi par des thématiques écologiques (l’après humain), et sert d’arène à de nombreux conflits.
Dans ce monde en crise, les mutants font penser à une humanité embryonnaire, une société médiévale. Comme dans toutes sociétés, les différences sociales entretiennent des conflits, qui se résolvent…à coup d’armes. Entre pauvres et riches, la vie n’a que peu de valeurs…
Avec Sylvain, nous suivons les trajectoires d’une famille de nobles, leur suite et trois mercenaires (Issac le tigre ; Octavia, la guépard et Pantacrius, le bouc). Unis pour le meilleur et pour le pire, la petite troupe doit avancer, coute que coute, jusqu’à la protection du “Shrine”…
Bien entendu, le trait d’Olivier Boiscommun est en bonne place dans mon plaisir de lecture. Le dessin des peuplades animales est précis et imaginatif. Dans une logique anthropomorphique, chaque personnage a sa spécificité. Son espèce bien entendu, mais aussi ses vêtements, ses bijoux, ses armes, ses attitudes…
Malgré la variété, l’ensemble est ultra-cohérent.
Ajoutez à cela une mise en couleur directe à l’aquarelle impeccable, et vous obtiendrez un monde post-apo’ violent à en mourir, beau à en pleurer.
Vraiment, il commence bien ce premier épisode. Cette série fantastique, dans un monde post-apo’ brutal et animalier, est originale et superbe. Il va falloir vous lancer dans l’aventure !